Info FM, Lamine Koné : «Je ne pensais pas valoir plus de 20 M€ »

Foot Mercato : Comment avez-vous vécu cet été entre les approches d'Everton et Sunderland qui ne voulait pas vous laisser partir ?

Lamine Koné : Au final, ça a été un peu difficile. Mais ce sont des choses de la vie auxquelles on fait face. C'était une bonne opportunité pour moi de rejoindre ce club d'Everton. Ils étaient intéressés par moi et ont approché mes représentants. Mais David Moyes et Sunderland comptaient sur moi. Les offres ont été rejetées de la part du club. C'est vrai que sur le coup, j'ai été déçu. Peut-être que ce n'était pas mon heure. Les choses sont rentrées dans l'ordre, j'ai signé un an de plus ici. De toute façon, je me sentais bien à Sunderland. Au final tout s'est arrangé.

FM : Vous êtes arrivé lors du mercato d'hiver à Sunderland. Pensiez-vous marquer les esprits aussi rapidement ?

L.K : Franchement, non pas du tout. J'avais confiance en moi. Je savais que je pouvais faire le boulot en Angleterre. Mais pas aussi rapidement. Je suis arrivé tard, fin janvier. J'ai commencé par trois gros matches en février. J'ai, on va dire tout de suite, impressionné lors du premier match. J'ai marqué un but. Honnêtement, je ne pensais pas faire 4 mois comme ça. J'ai été surpris par moi-même. Le fait que des clubs soient venus après, j'étais vraiment très content. J'ai tapé dans l'œil de certains entraîneurs et même de la Premier League. Ça veut dire que j'ai fait du bon boulot. Maintenant, le travail doit continuer.

FM : Everton a fait plusieurs offres. Les Toffees sont montés jusqu'à 26 M€. Vous attendiez-vous à de tels montants ?

L.K : Franchement, pas du tout. Je m'attendais à moins, un montant de peut-être 8 millions, 10 millions...voire 12 millions. La moitié du prix payé par Sunderland pour m'acheter à Lorient. Je ne pensais pas que j'allais valoir autant, plus de 20 millions d'euros. Les montants étaient impressionnants. Mais ça reste le football de maintenant, le football business.

FM : Avez-vous totalement digéré la décision des Black Cats ?

L.K: Je ne garde pas de rancoeur. Sur le coup, je vous dis la vérité j'étais déçu car c'était une très bonne opportunité pour moi. Everton, ce n'est pas un petit club. Il y avait des autres clubs qui étaient aussi à l'affût. Mais ce n'était pas concret comme Everton. C'était une très bonne opportunité pour moi. Une opportunité en or. Ils jouent les premières places. Ils peuvent jouer à tous moments la Coupe d'Europe. Donc c'était un challenge intéressant pour moi. Sur le coup, j'étais déçu. Malgré tout cela, aujourd'hui j'ai digéré. C'est oublié. Maintenant, je vais faire en sorte de continuer à faire de bons matches.

FM : Après cet été agité, vous avez finalement prolongé votre contrat jusqu'en 2021. Etes-vous satisfait ?

L.K : Je suis satisfait de cette prolongation. Même si j'avais une opportunité de partir cet été, j'avais aussi dit que je me sentais bien à Sunderland. J'appréhendais de venir en Angleterre au début. Mais on m'a bien accueilli au club. Ça s'est très bien passé. Mais ça ne se passe pas tout le temps comme ça pour un joueur. Je suis heureux d'avoir prolongé d'une année.

#TEAMKONE: @LamineKone_23 has signed a new five-year contract at #SAFC - https://t.co/uSbI6foivU pic.twitter.com/Lsxm8Rauug

— Sunderland AFC (@SunderlandAFC) 14 septembre 2016

FM : Quels sont vos rapports avec David Moyes, qui s'était opposé à votre départ cet été ?

L.K : On a de bons rapports. On n'est pas en froid. Ce n'est pas parce que je ne suis pas parti à Everton qu'on ne se parle pas ou qu'on se prend la tête. On a de bons rapports, sans plus. Il me donne des conseils.

FM : Sunderland a plutôt mal débuté la saison (le club est 20e et dernier de Premier League). Quels sont les objectifs ?

L.K : On sait que Sunderland est un club qui a souvent joué le maintien. Le but c'est d'essayer de maintenir le club. Personnellement, je veux continuer à faire de bons matches, faire même des meilleurs matches que l'an dernier. Je veux aussi essayer de marquer des buts. On veut maintenir le club en Premier League.

FM : Si vous êtes resté, plusieurs défenseurs centraux sont arrivés cet été (Djilobodji, Denayer) pour compenser le départ de Younès Kaboul à Watford. Comment se passe votre entente avec eux ?

L.K : On va dire que c'est normal que lorsqu'on ne se connaît pas c'est un peu plus difficile au début. Mais je m'entends très bien avec Papy Djilobodji, John O'Shea. Après ce sont les automatismes. Ça doit venir petit à petit. Pour certaines paires de centraux, ça prend plus de temps. D'autres, ça le fait tout de suite. C'est vrai qu'avec Younès Kaboul, on était assez complémentaires. Ça se ressentait sur le terrain. Je me sens bien aux côtés de Papy Djilobodji comme de John O'Shea. Et je sais que ça va marcher cette saison.

Un été animé mais digéré

FM : Les supporters des Black Cats ont pas mal réagi cet été avec toute l'animation autour de vous du au mercato. Vous en ont-ils tenu rigueur ?

L.K : J'ai de bonnes relations avec les supporters. Les 4 premiers mois que j'ai fait ont fait que les fans étaient derrière moi. Ils le sont toujours. Pour le moment, tout se passe bien. J'espère que ça va continuer comme ça. Le fait qu'il y avait des clubs cet été ou qu'à un moment donné j'ai pu dire que je voulais partir, peut-être que ça a déçu certains fans. Mais j'ai été honnête. C'était quand même un palier à franchir pour moi. Je pense que plusieurs joueurs auraient fait comme moi. J'ai été franc et même si je me sentais bien à Sunderland, c'était une bonne opportunité pour moi.

FM : Vous avez déjà croisé la route d'Everton cette saison en championnat. Cela a dû être un match étrange j'imagine...

L.K : Sur le coup, je me suis dit que c'était un peu bizarre car j'aurais pu être en face. Mais bon, j'ai pris ce match comme tous les autres. J'ai essayé de me donner à fond malgré le fait que ce club me voulait et que c'est un bon club. Malgré la défaite, je me suis donné à fond pour Sunderland.

FM : Vous étiez avec la sélection de la Côte d'Ivoire où votre coéquipier Serge Aurier a fait parler de lui plus pour sa célébration que pour avoir porté assistance à un joueur Malien. Comment expliquez-vous que chacun de ses gestes crée la polémique ?

L.K : Je le connais. C'est une bonne personne. C'est vrai qu'il a fait quelques erreurs. Mais ça arrive à tout le monde. Maintenant, il ne faut pas qu'à chaque fois qu'il joue ou qu'il fasse un geste, qu'on en fasse une polémique. Je trouve qu'on en fait trop. Maintenant, le positif est qu'il a fait un bon match contre le Mali et surtout il a porté secours à un joueur qui pouvait perdre peut-être la vie. Donc il faut retenir ce geste et non pas sa célébration qui ne voulait rien dire. Il a fêté son but comme il le voulait. Ce n'était pas contre les Maliens. Ce n'était contre personne.

FM : Justement vous avez été personnellement impliqué dans l'action qui a amené la crise d'épilepsie de Moussa Doumbia...

L.K: On a joué contre le Mali samedi dernier et sur une action, il y a eu un choc entre Moussa Doumbia et moi. Je voulais m'adresser au joueur malien Moussa Doumbia. Je voulais juste dire que ce geste n'était pas intentionnel, c'était dans l'action. J'ai entendu dire que le coach du Mali, Alain Giresse, disait que j'avais exprès. Les gens me connaissent, je ne suis pas quelqu'un de méchant. Ce geste là n'était pas volontaire. Le ballon était en l'air, dans l'action j'ai pris le ballon et le joueur. J'ai eu peur pour le joueur. Je tenais quand même à lui présenter mes excuses ainsi qu'à l'équipe nationale du Mali.