Info FM, Sidney Govou : « Gérard Houllier ? Je n’aime pas les menteurs… »

La guerre est déclarée à l'Olympique Lyonnais. En cause, la relation tumultueuse entre Bernard Lacombe, ancien conseiller du président Jean-Michel Aulas et toujours au club, et Gérard Houllier, conseiller extérieur qui est venu cet été empiéter directement sur les plates-bandes de l'illustre buteur. Si JMA assurait à l'été que les deux hommes avaient aplani leurs relations, la bombe a explosé ces derniers jours, puisque les deux dirigeants se sont écharpés par médias interposés. Et si le président de l'Olympique Lyonnais a tenu à siffler la fin de la récréation, cela n'a pas suffi à éteindre l'incendie. Car, face à l'ampleur de la polémique, les langues se délient.

D'anciennes gloires du club prennent notamment la parole pour évoquer la situation, à l'image de Sidney Govou qui, outre sur RMC, a aussi accepté de s'exprimer sur Foot Mercato. L'occasion pour l'ancien numéro 14 du club septuple champion de France de prendre clairement position : « Cette situation ne me surprend pas. J'ai eu l'occasion de travailler avec les deux, ce sont deux personnages. Quand on connaît le caractère de l'un et de l'autre, c'était prévisible », nous assure l'ex-ailier droit, qui évoluait entre Rhône et Saône lorsque Houllier était l'entraîneur et Lacombe le bras droit d'Aulas : « En tant que joueurs, on ne savait pas trop comment ça se passait entre les deux, mais on va dire que Bernard est plus un homme de terrain quand Gérard est plus dans le management de la personne. Ils n'ont pas la même façon de voir la progression de leur club », analyse-t-il, avant d'affirmer sa position.

Govou pas tendre avec Houllier

« Je ne suis pas forcément objectif, parce que je ne suis pas fan de l'un des deux. J'ai tendance à me ranger derrière Bernard. Avec Houllier, on n'a pas forcément marché main dans la main. Pour tout vous dire, il n'a pas été tout le temps honnête avec moi et moi, je n'aime pas les menteurs », lance-t-il dans nos colonnes, avant de donner un exemple concret de ce qu'il reproche à l'ancien coach lyonnais (de 2005 à 2007) : « En 2006, après la Coupe du monde, je me retrouve mis de côté, il me dit qu'il n'a pas besoin de moi. Bon, je fais mon métier, je m'entraîne tous les jours, je joue avec la réserve. Puis, je repars en équipe de France après le mercato, et j'ai la chance de marquer deux buts contre l'Italie. Et là, à mon retour, il m'accueille dans le vestiaire en m'applaudissant. Ce double discours, j'ai du mal », déplore l'homme aujourd'hui âgé de 37 ans.

Pour autant, Govou pense que le retour de Houllier n'est pas une erreur d'Aulas, et estime que cette arrivée n'est pas anodine : «J'ai du mal à suivre, mais connaissant le président, s'il l'a fait, c'est qu'il a une idée», espère-t-il, avant de répondre également à Edmilson qui, dans les colonnes de L’Équipe ce matin, remettait en cause la politique du club et la présence de Lacombe : « Je pense que son analyse est un peu excessive. Le club fait déjà beaucoup pour les anciens, comme Cris, Greg (Coupet), Claudio (Caçapa) qui entraînent. C'est quand même rare dans le foot, surtout en France. Concernant Bernard, il y aura une évolution logique, le temps fera que ça va évoluer. Il sera forcément, à un moment donné, moins influent au club, mais Bernard aura toujours un rôle au sein du club ». Reste à savoir lequel...