Valence-Lille : les notes du match
Lille a concédé la défaite sur la pelouse de Valence (2-0) et se retrouve déjà en mauvaise posture dans son groupe, avant la double confrontation face au Bayern Munich.
Lille n’y arrive décidément pas. Voilà désormais 6 matches qu’il ne parvient plus à gagner. Le stade Mestalla n’était sûrement pas le lieu idéal pour briser cette triste série et le résultat final l’a prouvé. Battu sèchement (2-0), le LOSC ne pouvait guère espérer mieux au regard de sa prestation, dans la droite lignée de ses récentes sorties. Inefficacité offensive et fébrilité défensive, voilà un adage qui n’amène jamais rien de bon. Tout de suite bousculés par Valence, les Dogues ont vécu 10 premières minutes délicates, avec deux incursions de Feghouli très dangereuses. L’ancien Grenoblois ratait heureusement son premier face-à-face (8e).
Toutefois, Valence n’étant lui non plus dans une forme olympique, Lille s’en sortait sans dommage et pouvait voir venir. Mieux, il commençait à prendre confiance et s’offrait une belle occasion par l’intermédiaire de Balmont, qui tirait à côté (35e). Dans la foulée, Payet tentait sa chance (36e). Mais c’est au moment où le LOSC se montrait dangereux qu’il allait plier en défense. Face à un Basa trop passif, Soldado parvenait à servir Jonas qui crucifiait Landreau (38e). Malgré ce but bêtement encaissé, Lille terminait bien la première période avec une nouvelle action dangereuse. Bien lancé par Gueye, Payet choisissait de frapper en force sans trouver le cadre (42e).
La pause arrivait finalement au mauvais moment, d’autant que la seconde période repartait sur un faux rythme. Valence, loin d’être transcendant, se contentait de quelques soubresauts offensifs sans réelle conviction (57e, 59e, 65e). Le LOSC n’en profitait pas pour imprimer sa patte, hormis quelques rushs de Payet. L’entrée de De Melo à la place d’un Roux bien triste n’y changeait rien. Mais c’est l’autre entrant, Rodelin, qui allait sceller la rencontre. Ce dernier perdait un ballon immédiatement exploité par Feghouli, qui lançait Jonas sur l’aile droite. Avec un maximum de réussite, son centre-tir finissait sa course dans la lucarne de Landreau. C’en était trop pour le LOSC, pas vraiment bousculé mais bien trop tendre. Debuchy se faisait même expulser pour un second carton jaune, se privant du prochain match face au Bayern Munich. Seule petite éclaircie dans la sale soirée lillois, la défaite du club allemand face à BATE Borisov lui permet de ne pas être totalement décroché en vue d’une qualification, qui sera malgré tout difficile à accrocher.
L’homme du match : Jonas (7) : l’élégant Brésilien, toujours fin dans ses prises de balle, n’a pas été très en vue dans le jeu, mais il est sorti de sa boîte deux fois pour un inscrire deux buts : le premier après un une-deux avec Soldado (38e) et le second sur un centre-tir heureux qui lobe Landreau (75e). C’est bien là l’essentiel. Averti (80e). Remplacé par (Parejo (81e).
Valence :
Guaita (5) : le portier valencian, préféré à Diego Alves, n’a pas eu grand-chose à faire. Il s’est néanmoins employé à sortir les frappes de Payet (36e, 55e et 69e) et la tête de De Melo (90e) puis à soulager ses défenseurs dans les airs (7e, 55e et 62e). Il n’a malgré tout pas dégagé une sérénité à toute épreuve.
Barragan (3) : la latéral droit a tout raté en première période : son centre, ses passes pour Feghouli, ses interventions défensives, sur Mendes notamment. Légèrement mieux lors du second acte avec un bon centre (57e). Averti (33e).
Delgado (5,5) : aligné à la surprise générale alors qu’il n’a jamais évolué en Liga, le défenseur central s’est logiquement montré un peu nerveux, rendant tout de même une copie assez propre avec des couvertures souvent assurées (6e, 48e, 50e, 69e) et de bonnes relances courtes.
Ruiz (4,5) : le Catalan, habituellement associé à Rami dans l’axe, a tout fait pour rassurer Delgado avec de l’impact au duel et des relances appliquées. Finalement, c’est lui qui a davantage été en difficulté, surtout lorsque les attaquants lillois accéléraient.
Cissokho (6) : son transfert à Valence lui a visiblement fait beaucoup de bien. Beaucoup plus haut qu’à Lyon, le gaucher est apparu libéré avec plusieurs bonnes montées (22e, 25e), tout en restant vigilant défensivement. Son entente avec Guardado s’est révélée intéressante.
Gago (6) : lorsqu’il est à 100 % physiquement, l’Argentin est un joueur précieux. Agressif dans le bon sens du terme sur les possessions statiques du LOSC, il a pesé dans l’entrejeu, dictant le rythme des Chés. Presque toujours juste dans l’utilisation du ballon à l’image de sa magnifique ouverture pour Feghouli (8e). Un peu à bout de souffle en fin de match avec des transmissions ratées.
Costa (6) : l’ancien Montpelliérain, disponible, volontaire et opiniâtre, a couvert les arrières de son compatriote dans l’axe du milieu. La simplicité dans le jeu - il a été plus latéral que vertical - a fait de lui un pion incontournable dans la sortie du ballon des Espagnols. Plus offensif en fin de match avec deux frappes (88e et 90e +1).
Feghouli (6) : l’international algérien a été très actif sur son aile droite, avec de bons centres (3e, 7e, 59e, 65e) et une aide précieuse pour Barragan qui était dans un soir sans. L’ex-Grenoblois a toutefois raté une énorme occasion seul face à Landreau (8e). Il décale Jonas sur son 2e but. Remplacé par João Pereira (87e).
Guardado (6,5) : le Mexicain a été précieux sur le côté gauche pour bloquer les montées de Debuchy, mais il n’a pas fait que défendre. Par sa mobilité, sa vivacité et ses appels, il a souvent apporté de la profondeur au jeu valencian.
Jonas (7) : lire ci-dessus.
Soldado (6,5) : bien pris dans l’ensemble par Chedjou, le goleador espagnol n’a pas touché beaucoup de ballons dans sa zone. Suffisamment en tout cas pour être décisif en offrant le premier but à Jonas (38e). Infatigable dans ses déplacements et ses courses de pressing pour harceler le porteur du ballon lillois. Capitaine exemplaire. Remplacé par Valdez (84e).
Lille :
Landreau (4) : peu d’arrêts à faire au final, mais deux buts dans la musette (38e, 74e). Il pouvait peut-être faire mieux sur le second, où il se fait avoir par le centre-tir de Jonas. Des relances au pied pas toujours sereines.
Debuchy (3) : promu capitaine en l’absence de Mavuba, il n’a pas eu son rayonnement habituel. Il a trop peu débordé sur son aile, face à un Cissokho vigilant. Et si Guardado n’a jamais fait la différence, il a réussi à se faire expulser suite à deux cartons jaunes pour des fautes sur le Mexicain. Un match à oublier.
Basa (4) : plus serein que Chedjou mais pas mieux loti au final. Il est coupable de ne pas sortir sur Soldado sur le premier but, qui a tout le temps de servir Jonas, avec un poil de réussite. Bien bloqué sur ses relances.
Chedjou (4) : trop en retard dans ses interventions en première période, mieux en seconde sur ce plan-là. Par contre, il se sera autorisé tout au long du match des relances particulièrement risquées, et s’est fait peur à plusieurs reprises. Remplacé à la 83e par Digne.
Béria (5) : le jeu a beaucoup transité sur son côté. Feghouli lui a fait vivre un début de rencontre très compliqué, plongeant souvent dans son dos. Il a eu du mal à bien s’aligner avec Chedjou. Mais il n’a jamais baissé les bras et a offert des solutions régulières à Payet et Mendes sur son aile.
Balmont (4,5) : depuis plusieurs semaines, il n’est pas au mieux. Cela s’est confirmé ce soir avec un match moyen, aussi bien dans le pressing que dans l’utilisation du ballon. Il rate une énorme occasion à la 35e, lorsque le score était encore nul et vierge, en ne cadrant pas sa frappe. Il peut beaucoup mieux faire.
Gueye (5) : il avait des jambes et fut celui qui imprima le plus de pressing sur le milieu adverse. Un peu de déchet mais une bonne prestation d’ensemble, avec notamment une belle ouverture vers Payet (42e).
Pedretti (4) : positionné à la base du triangle de l’entrejeu, il s’est contenté de jouer sobre, privilégiant les relances courtes. Au final, il a pris très peu de risques et n’a jamais pu impulser un mouvement digne de ce nom. Défensivement, il a parfois été bousculé par les pénétrations de Costa.
Mendes (4,5) : découvrir la Ligue 1 et la Ligue des Champions la même saison n’a rien d’évident. Ce soir, Mendes était animé des meilleures intentions, avec beaucoup de mouvement. Mais il a fait trop de mauvais choix dans ses passes et dribbles. Il a trop rarement tiré (20e) mais a réussi à une ou deux reprises à déstabiliser la défense valencienne (47e, 58e) sans que cela n’aboutisse à une réelle occasion. Remplacé par Rodelin (73e), qui perd le ballon qui amène le second but de Valence.
Payet (5) : le Lillois le plus dangereux mais aussi le plus inefficace. L’ancien Stéphanois a beaucoup tenté ce soir, en vain, que ce soit cadré (55e, 69e) ou non (36e, 42e, 63e). Il peut s’en vouloir sur sa frappe gâchée à la 42e, alors qu’il se trouvait en situation idéale. Il a d’ailleurs souvent privilégié la solution individuelle, comme s’il voulait prouver son importance cette saison. Pas verni.
Roux (3) : est-il encore trop tendre pour les rendez-vous de Ligue des Champions ? Toujours est-il que l’attaquant n’a pas existé ce soir, irrémédiablement coincé dans la charnière adverse. Ses appels en profondeur n’ont pas servi et il s’est fait manger physiquement dans les duels. Aucune occasion à son actif. Remplacé à la 64e par De Melo, aussi inutile que son prédécesseur et peu aidé par ses coéquipiers. Il eut juste le temps de placer une tête sans danger.
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