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Laurent Blanc, un nouvel échec qui pose question

Grand favori pour succéder à Sylvinho sur le banc de l'Olympique Lyonnais, Laurent Blanc est finalement resté à quai. Un nouvel échec pour l'entraîneur français qui n'arrive toujours pas à reprendre du service depuis son départ du Paris Saint-Germain.

Par Dahbia Hattabi
6 min.
Laurent Blanc @Maxppp

Une énigme. Depuis son départ du Paris Saint-Germain le 27 juin 2016, après trois années de bons et loyaux services et une fin marquée par l'échec cuisant face à Manchester City en Ligue des Champions avec le fameux 3-5-2, Laurent Blanc n'a pas retrouvé de banc. De quoi étonner puisque le technicien tricolore possède un joli CV, lui qui a fait ses preuves lors de ses passages à Bordeaux puis à Paris. Dans un premier temps, l'ancien sélectionneur de l'équipe de France, qui a touché un joli chèque de 22 M€ à son départ, avait souhaité prendre du recul, sans doute rincé après avoir été sous pression dans la capitale. Ce qui n'a pas empêché le fait que son nom soit associé à des clubs en quête d'un nouvel homme fort. Dès le mois d'août 2016, on parlait d'un fort intérêt de Fenerbahçe pour lui. Mais cela ne s'est pas fait. Même chose pour Valence et l'Inter Milan quelques semaines plus tard en septembre.

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A chaque mercato ou dès qu'un banc se libérait, Laurent Blanc était régulièrement annoncé comme candidat potentiel. Cela a été le cas en 2017 où d'autres entraîneurs ont été préférés alors que plusieurs écuries (AS Roma, Inter Milan, FC Barcelone, FC Séville, FC Valence, Borussia Dortmund) étaient en quête d'un nouveau coach. Mais l'ex du PSG n'a pas été l'heureux élu. En 2018, il avait également été contacté par Arsenal une fois le départ d'Arsène Wenger acté. Une proposition qu'il avait déclinée selon plusieurs sources britanniques. Et c'est finalement Unai Emery, qui a été choisi pour relever le challenge. Son successeur au PSG a donc retrouvé un banc seulement quelques jours après la fin de son aventure parisienne. Ce, alors qu'il avait vécu des moments tout aussi complexes, comme la fameuse remontada face au Barça. De quoi questionner. Laurent Blanc avait-il vraiment envie d'entraîner de nouveau ?

Blanc veut retrouver un banc

Une réponse a été rapidement donnée par le principal intéressé. En retrait et discret, le "Président" a changé de stratégie en indiquant clairement sa volonté de retrouver un banc. « Je veux recommencer à entraîner. (...) Je veux essayer d’avoir un challenge qui me permette d’asseoir ou d’imposer cette vision des choses. Je ne demande rien d’extraordinaire », avait-il expliqué à beIN Sports en avril dernier. Il en avait aussi profité pour répondre à la rumeur l'envoyant du côté de Lyon pour prendre la succession de Bruno Genesio, en fin de contrat, une fois la saison terminée. «Quand je dis Lyon... Pour l’instant, ils vont changer d’entraîneur et je n’ai pas été sollicité par Lyon. Pour l’instant». Si l'OL avait démenti les rumeurs sorties dans la presse au sujet de contact entre Blanc et le club, certainement pour ne pas perturber Genesio; Jean-Michel Aulas avait toutefois avoué que le champion du monde 98 lui plaisait beaucoup.

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« Laurent Blanc fait partie des entraîneurs qui peuvent m’intéresser. J’ai dit que je souhaitais engager quelqu’un qui pourrait nous permettre d’avoir certaines ambitions et que je souhaitais engager un coach parlant français ou anglais. Est-il Aulas compatible ? Oui, Laurent Blanc est compatible avec moi et avec l’Olympique Lyonnais, mais c’est aussi le cas pour José Mourinho et pour d’autres. La dernière fois que j’ai rencontré Laurent Blanc, c’était en Russie à l’occasion de la finale de la Coupe du monde. J’ai beaucoup de respect pour lui ». Malgré des intérêts de Marseille, de la Roma, du Zénit ou encore des deux clubs de Séville, la piste menant à Lyon semblait avoir du sens. Laurent Blanc aurait pu reprendre du service en France, dans un club ambitieux et structuré. Mais c'est finalement Sylvinho qui a été choisi par Juninho, nommé directeur sportif. Un choix qui n'a pas payé puisque l'entraîneur brésilien, novice, n'a pas tenu longtemps sur le banc lyonnais (11 matches).

L'échec de la piste OL

Rapidement, et logiquement a-t-on envie de dire, la piste menant à Laurent Blanc a été avancée. Elle était même considérée comme prioritaire et faisait l'unanimité du côté des supporters. Outre José Mourinho, qui a décliné l'invitation, Rudi Garcia et Jocelyn Gourvennec ont aussi été approchés. Les dirigeants lyonnais ont rencontré les trois coaches français. Dimanche, la piste menant à Gourvennec a été écartée, puisque celle-ci ne faisait pas l'unanimité auprès des supporters, au-delà de son manque d'expérience. Restaient donc Garcia et Blanc. Le premier nommé a fait forte impression lors des entretiens. Pour le second, Aulas souhaitait qu'il vienne accompagner de son adjoint historique, Jean-Louis Gasset. Mais l'ancien entraîneur des Verts a dit non à Blanc, qui souhaitait venir avec Franck Passi et Philippe Lambert (préparation physique). Ce qui n'était pas envisageable du côté de Lyon, qui souhaitait conserver une partie du staff déjà en place.

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Au final, ces désaccords n'ont pas été réglés. Ce qui a profité à Rudi Garcia, qui a accepté toutes les conditions de l'OL, notamment de venir avec un staff réduit. L'ancien entraîneur de l'OM a donc signé à l'OL, un choix que les supporters lyonnais désapprouvent pour beaucoup. Laurent Blanc, lui, n'avait jamais été aussi proche de reprendre du service. Mais finalement, il n'a pas cédé, lui qui souhaitait (logiquement) venir avec ses hommes pour se lancer dans un nouveau projet. Une désillusion qui pose question, d'autant qu'il avait tout pour être choisi par Lyon. Outre son entretien où il n'a pas vraiment brillé, le refus de Gasset lui a été préjudiciable. Le fait que l'OL ne souhaite pas qu'il vienne qu'avec lui pose aussi question sur la perception que les clubs ont de Blanc. Le "Président" va devoir se poser les bonnes questions et essayer de faire oublier les a priori ou les doutes le concernant, lui n'a pas fait de compromis avec l'OL.

Une attitude qui n'est pas vraiment surprenante, si on se fie aux propos de Noël Le Graët dans le JDD il y a quelques jours. Le président de la FFF a confié à son sujet : « Il visait le très haut niveau, où les places sont rares. Peut-être a-t-il été trop gourmand, et je ne parle pas d’argent. En France, il y avait sûrement des possibilités. Il ne faut pas rester trop longtemps sans poste. C’est bien beau de parler de football, mais il n’y a rien de mieux que d’être dans le métier en permanence. Il le mérite. Personnalité incontestable, un type bien… On ne l’a pas gardé à la Fédération parce que je souhaitais Didier Deschamps ». Trop gourmand ou simplement trop intransigeant, Laurent Blanc n'a donc toujours pas trouvé chaussure à son pied, lui qui, selon nos informations, suit avec attention ce qui se passe en Premier League et notamment à Manchester United. Affaire à suivre...

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