De Paris à Moscou, la folle aventure des supporters de l’équipe de France
Ils ont réveillé Istra. Hier, les supporters de l'équipe de France ont débarqué en Russie. Venus des quatre coins de l'Hexagone, ils ont parcouru 3500 kilomètres en bus pour apporter leur soutien aux Bleus, qui leur ont d'ailleurs bien rendu. Pour Foot Mercato, plusieurs d'entre eux racontent leur long périple.
«Vous savez, quand on aime l'équipe de France, on ne compte pas». Pour Jean-Pascal, l'amour du maillot frappé du coq est plus fort que tout. Cet opticien âgé de 62 ans fait partie des 23 supporters des "Irrésistibles Français" qui ont parcouru près de 3500 kilomètres pour venir apporter leur soutien à l'équipe de France en Russie. Un groupe d'irréductibles dont fait aussi partie Eric, 44 ans, qui a fait le voyage en famille. «Il y a une liste officielle, celle de Didier Deschamps, qui participe à la Coupe du Monde. Et puis il y a une liste de 23 supporters. On a la chance d'en faire partie avec mon fils Léo», nous explique ce père de famille originaire de Rouen. C'est d'ailleurs cette ville qui a été le point de départ de leur aventure. «Notre périple a commencé dans la campagne à 20kms de Rouen. On est arrivé samedi matin à 8h30 à Paris au siège de la FFF. Depuis la maison jusqu'à Moscou, il faut compter 3500 kilomètres tous parcourus en car. Ce qui nous a amené à traverser la France, car on a été jusqu'à Lyon pour voir le match face aux Etats-Unis, puis l'Allemagne, la Pologne, la Lituanie, la Lettonie puis enfin on est arrivé à Istra aujourd'hui (mardi)».
3500 kilomètres et plus de 50 heures de bus
Même parcours du combattant pour le Nancéien Jean-Pascal, habillé en bleu blanc rouge de la tête aux pieds. «On est parti dans la nuit de samedi à dimanche vers minuit. On est arrivé à 5 heures du matin. Donc on a mis une cinquantaine d'heures, 55 heures environ. Mais ce n'était pas long. Je vais vous dire que c'est passé même trop vite. J'espère qu'on fera une Coupe du Monde en Chine comme ça, ça permettra de rester plus longtemps». Visiblement, malgré les nombreux kilomètres avalés, ces trois jours de voyage ont été savourés par les 23 amoureux des Bleus (dont une femme). «On a chanté dans le bus, on a fait des pronostics, donné nos compos. On en a aussi profité pour réviser et améliorer nos chants. On est là pour mettre l'ambiance. On s'est tapé 3500 bornes pour emmener les Bleus vers la quête de leur deuxième étoile», confie Eric. «On a la pêche», déclare celui que l'on surnomme "Jippé". «On est prêt à encourager les Bleus. On a mis l'ambiance dans le bus. On est entre copains. On a retrouvé des amis de Paris, de Nantes, de Bordeaux, de Picardie. Il y en a même un qui est venu de Belgique».
Arrivés mardi matin à Istra, ces 23 supporters ont eu l'opportunité de rencontrer les Tricolores au sein de leur camp de base. Un moment forcément riche en émotions pour Eric. «On est arrivé très tôt ce matin (hier) à 5 heures. On a été voir les Bleus ce matin à leur camp de base. On a eu un accueil privilégié. Les Bleus nous ont même offert à chacun des 23 supporters présents dans le bus, une place pour aller assister à leur premier match à Kazan contre l'Australie. Donc on est une vraie bande de veinards». Son fils Léo, âgé de 7 ans, a même pu rencontrer ses deux idoles. «J'ai pu parler avec Antoine Griezmann et Olivier Giroud. Ce sont mes deux joueurs préférés. Je suis content». Âgé de 62 ans, Jean-Pascal était lui aussi comme un gosse. «C'était vraiment génial, très sympathique. Ils avaient vraiment de l'admiration et de l'estime pour nous car des supporters qui font quand même 7000 kms en bus, parce qu'il faut faire le voyage retour, ça force le respect. C'était une belle récompense pour nous après ce périple. Ça restera un souvenir inoubliable pour nous».
Des supporters privilégiés à Istra
D'autant que ces 23 supporters ont eu un énorme privilège puisque le camp de base de la France est impénétrable. Même le président de la FFF, Noël Le Graët, a été refoulé lundi quand il a voulu regagner l'hôtel comme l'avait raconté Didier Deschamps lundi en conférence de presse. «Vous savez, nous sommes importants (sourires)», lâche tout sourire le sympathique Jean-Pascal. En effet, les 23 supporters ont été accueillis par 23 Bleus très admiratifs à l'image d'Antoine Griezmann qui a avoué en conférence de presse : « Chapeau à eux ! Cela nous a touchés. Ils nous ont mis les batteries à 1000% pour cette Coupe du Monde ». Même sentiment du côté de Steven Nzonzi. « C’est très important de sentir le soutien de tout le monde. Ça nous pousse, ça nous met aussi de bonne humeur car on ne voit pas grand-monde à l’hôtel ». Une visite qui a fait son effet. Et les Irrésistibles Français ne sont pas repartis les mains vides puisqu'ils ont reçu chacun des mains d'un joueur une place pour assister au match de samedi face à l'Australie.
Après ce moment à part, les supporters ont pris place vers 17 heures dans les tribunes du terrain d'entraînement de Glebovets. Ils n'étaient pas les seuls à entonner des chants à la gloire des Tricolores puisque des élèves du lycée français de Moscou et des locaux ont aussi été invités à encourager les coéquipiers de Paul Pogba, l'un des chouchous du public avec Antoine Griezmann. Après cette journée forte en émotions, le périple des Irrésistibles Français, dont le voyage a été financé par la FFF, pouvait reprendre. Hier soir, ils ont rejoint Moscou. Une première étape avant de faire route vers Kazan. «Nous partons en bus à Moscou ce soir (hier soir)», explique Jean-Pascal. Puis demain soir, nous prenons le bus pour aller à Kazan. Enfin, après le match, nous reviendrons de Kazan à Moscou en avion cette fois-ci avant de rentrer en France. La plupart d'entre nous vont rentrer en France après le match à Kazan. Mais certains vont rester ici et nous représenter. Mais je reviendrai pour la finale". Aux Bleus de faire tout le chemin jusqu'à la finale ! Leurs supporters comptent sur eux !