Coupe du Monde 2018 : la presse espagnole réagit à l’élimination prématurée de la Roja !

Par Max Franco Sanchez - Mathieu Rault
5 min.
Espagne @Maxppp

La presse ibérique n'a pas tardé à réagir à l'élimination surprise de la sélection espagnole, en huitième de finale du Mondial. L'éviction du sélectionneur Julen Lopetegui, à deux jours d'entrer dans la compétition, aura été le grain de sable dans l'engrenage qui aura tout détraqué. Les médias espagnols réclament de l'aide à Isco, seule satisfaction du Mondial, évoquent la fin amère d'Iniesta, qui a annoncé sa retraite internationale dans la foulée, et trouvent un premier coupable au sein des 23.

L'Espagne est de ces pays qui dominent le football mondial depuis de nombreuses années. Au sommet de 2008 à 2012, dotée de l'un des deux championnats les plus attractifs de la planète, elle continue d'enfanter des générations de footballeurs talentueux. Ceci étant dit, à l'approche de chaque compétition, l'objectif affiché est la victoire. Une élimination en huitième de finale, face à une équipe de Russie qui bénéficie certainement d'une motivation supplémentaire sur ses terres, mais n'apparaissait pas comme un adversaire supérieur, a forcément des répercussions.

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« Tout se termine. L'âge d'or du football espagnol a commencé sur un point de penalty, avec une séance de TAB magique contre l'Italie, et c'est aussi là qu'elle s'est terminée, avec une loterie tragique face à la Russie », peut-on lire du côté de Marca, qui titre « l'Espagne d'avant », en référence aux années de disette de la Roja. « Une Espagne impossible à reconnaître depuis le premier jour, sans solidité, peureuse et sans anges gardiens, ce qui est nécessaire dans un Mondial. Trop de cadeaux se payent cher. Il ne reste plus qu'à vivre des souvenirs ». Le quotidien madrilène ne retient que la prestation d'Isco dans son compte rendu des performances individuelles : « il faudrait qu'il y ait quelqu'un pour aider Isco à gagner le Mondial au Qatar ».

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Un fiasco mondial et un David de Gea pointé du doigt

« Un autre fiasco mondial », titre de son côté AS, qui comme ses confrères évoque le chaos initié par l'éviction de Julen Lopetegui. Le journal à tendance madrilène n'hésite pas à pointer du doigt un coupable sur le terrain : David de Gea. Auteur d'une faute de main face au Portugal, il n'a aujourd'hui pu stopper aucun des 4 tirs au but russes. « Fin du trajet. L'Espagne enchaîne un troisième échec dans une grande compétition. Et ce n'est pas une surprise. Ce Mondial fut du grand n'importe quoi du début à la fin, du licenciement de Lopetegui à l'invisibilité de De Gea, qui n'a détenu aucun des penalties qui ont envoyé la sélection à la maison. Ce modèle footballistique qui a fabriqué un empire a besoin d'une révision ».

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Pour Sport, « le parcours accidenté de la Roja ne pouvait qu'avoir un dénouement fatal, et c'est ainsi que ça s'est produit ». Toujours du côté des médias sportifs catalans, de son côté Mundo Deportivo met en avant la fameuse malédiction de l'Espagne face au pays hôte, la Roja n'ayant jamais réussi à battre le pays qui hébergeait un Mondial : « dans le stade Luzhniki, la malédiction s'est encore confirmée, et de la façon la plus cruelle qu'il soit, aux tirs au but ». Le journal évoque ensuite la retraite internationale l'ancien milieu blaugrana, Andrés Iniesta. Entré à la 67e minute pour remplacer David Silva, Iniesta n'aura pu faire pencher la balance du côté de la Roja. « Cela n'a pas été un adieu rêvé, mais le football est fait ainsi, » cite le journal.

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Les larmes d’Iniesta pour sa dernière

Du côté de la presse catalane, La Vanguardia se focalise sur ce qui aura été la dernière d’Andrés Iniesta sous le maillot de la Roja. Entré en cours de jeu, le Manchego aura eu l’opportunité de faire pencher la rencontre en faveur des siens, mais il aura buté sur Akinfeev. Premier tireur de la séance fatidique, il n’a pas tremblé face au portier russe. Il ne regarda pas le dernier tir manqué par Aspas. Le journal souligne qu’il « fut l’un des plus affectés par la défaite prématurée de l’Espagne dans cette Coupe du Monde ». En larmes, il aura su trouver les ressources pour aller réconforter ses partenaires, notamment Koke, qui a également manqué son tir au but.

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La Razon titre elle « La Roja ne méritait pas mieux », ajoutant que « l’Espagne rentre à la maison après un tournoi décevant. » Le journal décrit ensuite une scène, au stade Loujniki, au coup de sifflet final. « Accroupi, Sergio Ramos avait du mal à se lever, Hierro consolait Busquets et Silva embrassait Iniesta. Les plus anciens, les champions du monde, c’est eux qui semblaient les plus touchés, peut-être parce qu'ils avaient le sentiment qu'ils n'auraient pas d’autre chance dans quatre ans. » La fin d'un cycle. Le journal termine d’un ton sentencieux et teinté de regret : « L'Espagne rentre à la maison. Son esprit était parti avec Lopetegui deux jours avant le début de la Coupe du Monde. »

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«L'Espagne perd à la roulette russe»

Du côté de la presse généraliste, El Pais souligne que la Roja « reste maudite face aux pays organisateurs, qu’elle n’a jamais battus en compétition internationale ». Le principal quotidien espagnol fait également un focus sur la « mise au banc » d’Andrés Iniesta. « Pointé du doigt en pleine compétition, comme Xavi ou Casillas auparavant,» évoque le quotidien. Non titulaire avec la Roja en compétition officielle pour la première fois depuis 2010 (blessé, il avait débuté sur le banc en phase de poules face au Honduras), le milieu de terrain est comparé à Xavi, relégué sur le banc en 2014 au Brésil, et Casillas, remplacé par David de Gea en plein Euro 2016. Le signe d’un tournant pour cette sélection.

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Le titre est implacable chez El Mundo. « L’Espagne perd à la roulette russe ». Le quotidien précise sa pensée : « l'Espagne a permis à une équipe inférieure de rester en vie, elle n'a pas eu l'âme ou l'oxygène pour l'emporter face à l'un des adversaires les plus discrets qu’elle a rencontrés dans son histoire en Coupes du monde et a fini par être punie, lors d’une séance de roulette russe. » Le quotidien généraliste énumère ensuite les raisons de l’échec : « un Iniesta au crépuscule de sa carrière au stade Loujniki », « une gestion néfaste des instances dirigeantes, avec un Fernando Hierro qui n’est que de passage », « la Fédération, Rubiales (Président de la fédération espagnole, ndlr), Lopetegui et Madrid ont mal géré le timing d'une décision qui a eu des conséquences profondes. L'image a été celle d'une équipe banale, sans vitesse ni mordant, conformiste et sans réel commandement. »

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