Comme de nombreux clubs en Europe, le FC Sion, via son président, a décidé de mettre ses joueurs au chômage partiel. Une décision qui ne serait pas passée auprès de certains. Alors Christian Constantin a décidé de virer neuf joueurs ! Surpris, certains d'entre eux ont alors décidé d'apporter quelques précisions.
Depuis de nombreuses semaines, la planète doit faire face à la pandémie de coronavirus, qui touche de nombreuses personnes. Le monde du football n'a donc pas été épargné et la plupart des championnats, européens notamment, ont été stoppés ces derniers jours. En Suisse, la Super League a elle été arrêtée le 2 mars dernier. Et comme dans beaucoup de pays, cette période difficile laisse des traces. En France ou en Allemagne par exemple, des clubs ont décidé de mettre leurs joueurs au chômage partiel. Chez nos voisins, le président du FC Sion a donc dû prendre la même décision, mais tout ne s'est passé comme prévu.
Plusieurs jours après cette décision, le média 20Minutes.ch expliquait tout simplement que neuf joueurs de l'équipe première, à savoir Pajtim Kassami, Alex Song, Ermir Lenjani, Xavier Kouassi, Seydou Doumbia, Mickaël Facchinetti, Christian Zock, Birama Ndoye et Johan Djourou, avaient été virés par Christian Constantin, le président du club, et sa direction. La raison ? Un refus de passer au chômage partiel et donc de percevoir moins de revenus. Interrogé ce samedi par L'Equipe, l'homme fort du FCS a expliqué que cela aurait pu être pire : « j'ai viré 9 types, mais cela aurait pu être 12, 13, comme le nombre qui a refusé le chômage partiel, précise-t-il. Mais, à partir de 10 par mois, c'est un licenciement collectif et je dois faire appel aux syndicats. J'ai donc choisi de virer les plus vieux, ceux qui me coûtaient le plus cher.»
Seydou Doumbia : «il n'y a eu aucun dialogue, aucune mesure d'accompagnement»
Des mots assez forts donc, et on attendait quelques réactions des joueurs mis à la porte. Dans un premier temps, Seydou Doumbia, l'avant-centre ivoirien, s'est exprimé sur son compte Instagram : «vous avez sans doute appris par le biais de certains journaux des difficultés rencontrées dans mon club employeur le FC SION, qui a procédé à un licenciement collectif de plusieurs joueurs de son effectif dont moi. Je tiens à préciser une chose très importante à mes yeux : je suis resté professionnel (et je le demeure toujours) jusqu'au dernier entraînement avec le club lorsque la décision de confinement a été prise.»
Le joueur de 32 ans, qui a ensuite détaillé les heures qui ont suivi, a terminé son message en adressant un message aux fans du club. «Je voudrais donc éclairer les supporteurs et sympathisants du FC SION qu'il n'y a eu, de la part de mes coéquipiers et moi, aucun manque de considération ou alors tout autre argument, qui a conduit à cette situation. Il n'y a eu aucun dialogue, aucune mesure d'accompagnement, rien de tout cela. Chers followers, tels sont les faits que j'ai eu à vivre ces dernières 48 heures, en plus du confinement obligatoire et nécessaire à la survie de tous et de chacun. Recevez mes salutations les plus cordiales», a conclu l'ancien attaquant du CSKA Moscou notamment.
Xavier Kouassi : «nous ne sommes pas des rebelles. Nous aimons tous le FC Sion»
Cependant, Seydou Doumbia n'a pas été le seul à sortir du silence. Son ancien coéquipier désormais, Johan Djourou, a tenu à apporter quelques précisions. «Nous n’avons pas refusé parce que nous refusons de réduire nos salaires. Actuellement, le chômage partiel n’est pas possible pour les contrats à durée déterminée, soit notre cas. Nous ne voulons pas commettre d’erreurs juridiques. Nous sommes prêts à des sacrifices, notamment de consacrer une partie de nos salaires pour les employés du club. Les cadres de l’équipe en ont convenu. C’est même notre devoir de faire des sacrifices. Trois mois sans salaire n’affecteront pas la majorité d’entre nous. Mais nous avons aussi des droits», a lâché le défenseur central suisse âgé de 33 ans à Blick.
«C’est une question de communication. Nous ne sommes pas des rebelles. Nous aimons tous le FC Sion. Nous aimons le Valais et les gens d’ici. Nous sommes prêts à aider et faire des efforts. Mais ce qu’il s’est passé, c’est du chantage», a déclaré de son côté un autre joueur viré par le FC Sion, Xavier Kouassi, toujours au quotidien local. Une méthode du président Constantin qui ne passe donc pas, notamment auprès du Président du syndicat des joueurs, Lucien Valloni, qui a répondu dans une interview accordée au Matin.
«Christian Constantin s’intéresse juste à son porte-monnaie !»
«On n’est pas du tout d’accord avec ce qu’il s’est passé. C’est clairement un manque de respect. Monsieur Constantin ne respecte pas la loi, ne respecte pas les contrats, ne respecte pas les personnes. C’est incroyable, absurde. C’est un comportement irresponsable. À part le fait que le club ne veuille pas payer ses joueurs, il n’y a aucune explication. On sait qu’il y a des problèmes de liquidités pour les clubs. Mais on doit trouver une solution intelligente, ensemble, pas de cette manière. Sion n’a pas de problèmes financiers. Christian Constantin est millionnaire, où est le souci? Il s’intéresse juste à son porte-monnaie !» Ambiance.
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