Entretien avec… Mehdi Carcela : «L’OM ? À chaque fois, c’étaient plutôt des rumeurs, pas forcément du concret»

Annoncé à l'Olympique de Marseille plusieurs fois par le passé, Mehdi Carcela (28 ans) a finalement décidé de poursuivre sa carrière en Grèce, à l'Olympiacos Le Pirée. Pour Foot Mercato, le milieu offensif est revenu sur ses débuts au Standard de Liège, ses passages à l'Anzhi, à Benfica et à Grenade ainsi que sur ses ambitions avec la formation grecque et la sélection du Maroc. Entretien.

Par Alexis Pereira
7 min.
Olympiakos Pirée Mehdi Carcela-González @Maxppp

Foot Mercato : comment jugez-vous vos débuts avec l'Olympiacos Le Pirée ?

Mehdi Carcela : on a bien commencé l'année avec la qualification pour la Ligue des Champions. Quand je suis arrivé, j'ai vu la ville et le soleil. Je suis bien arrivé, je me suis bien intégré, il y a plusieurs Franophones (Alaixys Romao, Pape Cissé, Guillaume Gillet, etc.). L'intégration a été facile. On a fait ce qu'il fallait en Champions' League, on a rempli notre premier objectif. Le club est content. On va dire que le début de saison est réussi.

FM : comment trouvez-vous l'ambiance et le niveau de jeu en Grèce ?

MC : l'ambiance de notre stade, je la connaissais déjà puisque j'avais déjà joué ici avec le Standard. C'est une superbe ambiance. Les supporters sont un peu bruyants et un peu fous aussi. C'est une super ambiance. L'Olympiakos a un très bon niveau. Après, on connaît le niveau du championnat. Il y a trois-quatre équipes qui se battent pour le titre. Mais tous les matches sont difficiles. On joue contre des équipes qui donnent leur vie pour battre l'Olympiakos. Ce n'est pas le niveau de la Liga, mais les matches sont compliqués.

FM : pourquoi avoir opté pour l'Olympiacos et la Grèce cet été ?

MC : je voulais un peu changer d'air. L'Olympiacos voulait vraiment se qualifier en Champions' League et construisait une équipe pour bien y figurer. Je connaissais l'entraîneur. J'ai souvent parlé avec lui avant de signer. J'aime bien les défis difficiles. Je savais que ce le serait ici. C'est le challenge qui m'a plu.

FM : quels sont vos objectifs collectifs et individuels pour cette saison ?

MC : tout d'abord, être champion ici en Grèce avec l'Olympiacos. Puis avoir des belles statistiques en fin de saison et passer le premier tour en Ligue des Champions même si ce sera difficile. Faire un coup avec l'Olympiacos en Champions' League, ce serait bien.

Kostas Mitroglou et l'OM

FM : comment avez-vous vécu le tirage au sort (Sporting CP, Juventus Turin, FC Barcelone) ?

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MC : certains l'ont bien pris avec plaisir et recul, d'autres sont un peu moins contents ! Les trois matches seront difficiles, contre trois bonnes équipes. Même le Sporting CP a construit une bonne équipe. Mais en Ligue des Champions, tout peut arriver. Si tu fais un bon match et que l'équipe en face n'est pas dans un bon jour, tout peut arriver. On m'a déjà posé des questions sur le Sporting. Le Barça, tout le monde connaît. Tout le monde sait qu'on n'aura pas beaucoup le ballon. On est déjà prêt à faire des kilomètres sans le ballon. Ce sera difficile, mais on verra.

FM : comment avez-vous vécu votre passage à Benfica ?

MC : c'était une des saisons les plus complètes de ma carrière. C'était vraiment mon premier gros club. J'ai tout fait pour être le plus professionnel possible, j'ai beaucoup travaillé, même si le temps de jeu n'a pas suivi. Mais même si je jouais 5 minutes, je marquais ou donnais une passe décisive. Le coach savait qu'il pouvait compter sur moi. Je méritais plus de temps de jeu, mais c'est le football, c'est comme ça. Cela restera une des meilleures années de ma carrière. Ça m'a beaucoup plu de jouer là-bas. Le stade était magnifique, le public aussi. On jouait la Ligue des Champions. Avec les deux coupes, on jouait tous les trois jours. Là-bas, on vit tout pour le foot. C'était une belle expérience pour moi.

FM : à Lisbonne, vous avez côtoyé Kostas Mitroglou, aujourd'hui à l'Olympique de Marseille. Que pensez-vous du buteur grec ?

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MC : il n'a pas beaucoup de défauts. C'est l'un des meilleurs attaquants avec qui j'ai joué. Il sent le but, il est dur, il est technique. Il a le jeu de tête, la puissance, la technique, généreux dans ses efforts. C'est quelqu'un qui va faire un grand bien à Marseille. C'est un grand buteur. À Benfica, il marquait presque à chaque match. Je ne veux pas lui porter l’œil, mais pour moi, c'est sûr qu'il va réussir à Marseille. Partout où il est passé, il a laissé sa trace de buteur. Je vais regarder Marseille tous les week-ends maintenant !

FM : en parlant de l'OM, on va souvent annoncé là-bas. Pourquoi cela ne s'est-il jamais fait ?

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MC : je ne sais pas ! À chaque fois, c'étaient plutôt des rumeurs, pas forcément du concret. C'est un club que je connais depuis que je suis petit. Le Standard et Marseille, c'est presque la même chose. Il y avait un partenariat d'ailleurs. J'entendais beaucoup parler de Marseille quand j'étais petit et c'est resté. C'est un club que j'ai toujours aimé, mon club préféré en France. Après, il n'y a jamais rien eu de vraiment concret. La Ligue 1 retrouve son niveau, encore plus avec l'arrivée de Neymar. Il y a aussi beaucoup de bons joueurs à Monaco, Marseille, Lyon. Ça relance l'intérêt pour la L1.

L'épisode Anzhi, rêves de gloire avec le Maroc

FM : la saison passée, à Grenade, vous aviez fait une saison pleine malgré les difficultés du club, finalement relégué. Comment avez-vous vécu ce passage en Espagne ?

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MC : ça a été une des années les plus difficiles de ma carrière. C'était compliqué à gérer mentalement, parce que j'ai perdu plus de matches en une saison que sur l'ensemble de ma carrière. Je ne m'attendais pas à ça. Collectivement c'était difficile. Sur le plan personnel, j'ai eu des statistiques intéressantes par rapport à mon équipe. C'était difficile, mais c'était une bonne expérience. La Liga, c'est le meilleur championnat du monde. Techniquement, ça joue au sol, c'est très agréable à jouer en Espagne. J'en tire une bonne expérience, c'était pas mal.

FM : revenons aussi sur votre passage en Russie. Vous faisiez partie du lancement du projet de l'Anzhi Makhachkala. Comment s'est passée cette aventure ?

MC : je n'avais que 20-21 ans à l'époque. Je suis arrivé là. Le club a fait signer Samuel Eto'o, Lassana Diarra, Willian, Yuri Zhirkov. C'était quelque chose de grand. Eto'o, c'est un de mes joueurs préférés, alors arriver dans la même équipe que lui, ça fait bizarre. C'était une super expérience. On a vécu quelque chose de fort en deux ans. On a construit une famille à l'extérieur et une belle équipe sur le terrain. À Moscou, c'étaient les deux plus belles années de ma vie. J'ai beaucoup appris avec tous ces grands joueurs et ce grand entraîneur Guus Hiddink. Ce sont de bons souvenirs.

FM : vous faisiez partie d'une génération dorée au Standard de Liège avec Alex Witsel, Steven Defour, Eliaquim Mangala. Comment avez-vous vécu cette expérience ?

MC : avant de devenir professionnels, on jouait ensemble chez les jeunes, on était déjà comme une famille. On avait déjà ces liens forts, c'est aussi ce qui a fait notre force, on se connaissait depuis notre enfance. Les automatismes venaient tout seuls. En plus, il y avait de sacrés talents, Mangala, Defour, Witsel, Mbokani, Jovanovic... Les liens, on les a gardés, on était jamais très loin les uns des autres. On se félicite de la route qu'on a suivie.

FM : un mot sur la sélection du Maroc pour terminer. La course au Mondial 2018 en Russie est très compliquée. Comment appréhendez-vous ce parcours ?

MC : on a manqué de chance contre le Mali lors de notre dernier match (0-0). Cela aurait sans doute été plus facile de se qualifier si on avait eu la chance de pouvoir planter. Là, ça reste difficile. On reçoit le Gabon chez nous et on doit aller en Côte d'Ivoire. On doit gagner ces deux matches pour se qualifier. On a l'équipe pour le faire, je ne m'en fais pas, j'ai toute confiance en l'équipe. Il va falloir aller les chercher, jouer libérés, sans pression. Quand on joue notre jeu, c'est difficile de nous arrêter. Je pense qu'on peut le faire. Ça ferait du bien d'aller en Coupe du monde, parce que ça fait longtemps que le Maroc n'a pas rêvé un peu, comme à l'ancienne.

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