Le Botafogo de John Textor menacé par un nouveau scénario catastrophe
Coup de théâtre à Botafogo. Le club de John Textor n’est pas à l’abri de revivre une cruelle remontada en championnat, alors qu’il doit préparer en même temps sa toute première finale de Copa Libertadores.
Et si le scénario catastrophe se répétait ? Pour ceux qui l’auraient oublié, Botafogo a vécu l’une des pires remontadas en championnat l’an dernier. Leader de la Série A brésilienne dès la 3e journée, O Glorioso avait finalement cédé son trône à Palmeiras à quatre journées du terme après deux matches nuls consécutifs. Eh bien, devinez quoi, la malédiction semble se reproduire. Cette année, le Fogão n’a pas outrageusement dominé le classement comme en 2023, mais il était en tête depuis la 25e journée. Et avant-hier, il a signé son troisième match nul consécutif face à Vitoria (1-1). Résultat des courses : Palmeiras s’est emparé de la place de leader à trois journées de la fin, grâce à une meilleure différence de but (80 points chacun, +29 pour le Verdão, +26 pour Botafogo).
Un nouveau coup de massue pour le club de John Textor qui s’apprête à vivre la semaine la plus importante de sa saison. En termes de statistiques, Globoesporte révèle que Palmeiras a 70% de chances d’être sacré champion du Brésil pour la troisième fois consécutive, contre 30% pour Botafogo. Ce pourcentage pourrait d’ailleurs s’envoler puisque Palmeiras reçoit Botafogo pour ce qui sera le choc de la 36e journée et peut-être le tournant du championnat. En cas de victoire du Verdão, Botafogo n’accuserait pas un retard insurmontable (3 points), mais le calendrier et la différence de buts seraient clairement défavorables au club de Textor qui affrontera ensuite l’Internacional et São Paulo, deux équipes classées à la 5e e 6e place. De son côté, Palmeiras s’en ira défier des écuries moins bien classées (Cruzeiro, 7e) et Fluminense (16e).
Deux finales en une semaine
De quoi agacer Textor qui s’est souvent écharpé avec la présidente du rival pauliste, Leila Pereira. Il n’est donc pas difficile d’imaginer que l’Américain n’aimerait pas perdre à nouveau le championnat dans les conditions de 2023. Surtout après avoir accusé à de nombreuses reprises Palmeiras de bénéficier des faveurs de l’arbitrage. Mais face aux médias, Textor l’a joué fair-play. « Nous aurions aimé affronter Palmeiras en étant premiers. Nous devons jouer ce match avant celui de la Copa Libertadores. Mais nous y allons pour gagner. De toute façon, pour gagner le championnat, même si nous avions deux points d’avance à la fin de la soirée, ou plus, pour gagner le championnat, il faut passer devant Palmeiras. Et nous savions, quand nous avons vu le calendrier, que nous devions les battre à domicile pour être champions. Le résultat de ce soir (avant-hier) n’y change rien. Nous devons les battre. Ce sont les champions de l’année dernière. Si c’était facile, on n’appellerait pas ça un championnat. Nous devons donc aller à São Paulo et les battre à domicile. Nous aimons jouer dans leur stade, nous nous y sentons bien. Malheureusement, lors des derniers matches, nous n’avons pas réussi à prendre les trois points. C’est frustrant, il y a beaucoup de possession de balle, beaucoup de buts, beaucoup de qualité. Mais nous aimons jouer à Palmeiras. »
Enfin, il convient de rappeler qu’en plus de devoir gérer son choc contre Palmeiras mercredi, Botafogo doit également préparer la première finale de Copa Libertadores de son histoire face à l’Atlético Mineiro, qui se jouera trois jours plus tard. Deux duels intenses et décisifs en une seule semaine, le défi est énorme pour le Fogão. Au Brésil, la question se pose clairement. Après la faillite de l’an dernier, les joueurs de Botafogo ont-ils le mental nécessaire pour gérer une nouvelle remontada potentielle et une finale continentale ? Vont-ils une nouvelle fois échouer dans le money time ? À l’issue du match nul contre Vitoria, l’entraîneur Arthur Jorge ne cachait pas sa déception, mais refusait de s’avouer vaincu. « Regardons les choses en face : lors des six derniers matches, nous n’avons pas réussi à gagner les trois derniers, sachant qu’il en reste encore trois à disputer. Cela a un impact, car le fait de ne pas gagner permet à nos adversaires de réduire l’écart. Mais cela ne nous affecte pas et ne nous rend pas désespérés sur le terrain. Mais le fait que, sur les neuf derniers points, nous en ayons marqué que trois a un impact. C’est difficile à accepter pour ceux qui se battent pour des titres. Nous devons nous rendre compte que nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Je n’étais pas heureux, évidemment. Nous allons nous battre jusqu’au bout pour le titre, c’est la seule certitude que j’ai. Nous irons à São Paulo comme si c’était une finale, comme les autres. Il n’y a pas d’autre façon de voir les choses : il faut tourner la page. Ce qui m’ennuie, ce n’est pas de gagner. Chaque point dans cette dernière partie du championnat vaut de l’or pour tout le monde ». Et pour le moment, Botafogo a perdu la trace de son filon d’or.