Liga

Les sources de revenus les plus étonnantes du FC Barcelone et du Real Madrid

Confrontés à une folle course aux revenus, le Real Madrid et le FC Barcelone ont trouvé des méthodes qu’on ne retrouve pas forcément ailleurs en Europe pour faire entrer du cash dans leurs comptes…

Par Max Franco Sanchez
5 min.
Florentino Pérez et Joan Laporta @Maxppp

Le Real Madrid et le FC Barcelone sont des machines à cash. Même s’il est vrai que dans le cas des Catalans la gestion de cet argent n’a par la suite pas toujours été idéale, les deux ogres de la Liga font des chiffres d’affaires exceptionnels, dépassant le milliard pour les Merengues. Et ce, grâce à des revenus poussés au maximum dans certains domaines comme la vente de joueurs, la billetterie (matchs et tours du stade), la vente de produits dérivés, les tournées estivales et de juteux contrats de sponsoring. Sans compter les traditionnels chèques perçus grâce à la vente des droits TV ou les primes récoltées en fonction des résultats dans les compétitions où les deux clubs sont engagés. Mais tant Florentino Pérez comme Joan Laporta savent que dans ce nouveau football, avec des clubs état, des investisseurs puissants et l’apparition de nouveaux acteurs menaçants comme le championnat saoudien, ces sources de revenus plutôt traditionnelles ne suffisent plus.

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Il faut toujours plus de profit, et forcément, faire preuve d’inventivité pour faire entrer de belles sommes dans les comptes du club. Les travaux colossaux de rénovation du Santiago Bernabéu et du Camp Nou vont d’ailleurs dans ce sens : le Real Madrid et le Barça ne veulent plus d’un simple stade de foot, mais d’un véritable centre de loisirs où on puisse venir faire son shopping avant le match ou dîner après. S’inspirant du modèle nord-américain, ces deux projets s’annoncent particulièrement rémunérateurs pour les deux écuries espagnoles, et du côté de Madrid, cela porte déjà ses fruits. Les revenus liés à la consommation dans les bars et les quatre nouveaux restaurants du Bernabéu se sont multipliés par quatre en l’espace d’un an seulement. Sur la première moitié de saison, le club a ainsi fait entrer 6,6 millions d’euros. Une somme qui peut sembler dérisoire, mais qui devrait continuer d’augmenter ces prochaines années au fur et à mesure que de nouveaux établissements ouvrent dans les couloirs du stade, dont ce fameux sky bar sur le toit du stade avec des vues sur la pelouse et sur la ville.

Des stades qui vont être des machines à cash

L’ambition du FC Barcelone est plus ou moins similaire, malgré ce retard dans la refonte du Camp Nou. Les deux clubs ont aussi l’intention d’organiser des concerts - le Real Madrid fait face à quelques pépins administratifs à ce sujet - et donc également toucher de grosses sommes grâce à des concerts de stars mondiales abritées dans leurs enceintes. Mais ce n’est pas tout. Le Real Madrid a par exemple sa propre… université. En 2006, le club a trouvé un accord avec l’Université Européenne de Madrid (privée) pour mettre en marche différents cursus, tous liés au monde du sport, et dispense des cours sur place mais aussi dans le monde entier via sa plateforme numérique. Une belle source de revenus donc, tout comme la forte présence médiatique du club. Real Madrid TV réalise ainsi des cartons d’audience - qui dit audience en hausse dit revenus qui augmentent grâce à la publicité - tout comme le service RM Play qui diffuse des contenus exclusifs pour les abonnés, certains payants, marche plutôt bien.

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Pour sa part, ces dernières années, le Barça a souvent dû aller encore plus loin que le Real Madrid. Pendant un moment, le club catalan permettait par exemple à des groupes d’amis de louer le Camp Nou pour y organiser des matchs, comme s’il s’agissait du Five du coin. Mais à un prix de… 300€ par tête. Le club catalan a aussi profité des travaux du stade pour vendre des bouts de filets des cages, des sièges du stade et des bouts de pelouse. Des objets très prisés par les fans et les collectionneurs qui ont aussi laissé des sommes sympathiques dans les caisses du club. Il faut aussi signaler que les deux clubs sont des entités multisport, ce qui reste assez rare en Europe, et récoltent aussi des revenus dans leurs autres sections. Ces dernières années, l’équipe féminine du Barça a par exemple souvent été la section la plus rentable du club, plus que l’équipe masculine ou les équipes de hand et de basket.

Le juteux modèle des académies

Là où le Barça a eu un temps d’avance sur tout le monde, c’est avec ses académies. Le club en possède une cinquantaine à travers le monde, principalement en Amérique du Nord, en Asie ainsi qu’en Europe. Contrairement à la croyance populaire, il ne s’agit pas d’écoles satellites de La Masia, mais d’écoles de football totalement indépendantes, même si elles peuvent tout de même recevoir des conseils et des coups de main du club, qui leur envoie souvent des formateurs et supervise leur méthodologie de travail. Elles ont simplement acheté la licence au Barça pour pouvoir utiliser son nom, et ainsi attirer plus facilement de jeunes dans leurs rangs, qui payent parfois de sacrées sommes pour y entrer, là où jouer à La Masia est logiquement totalement gratuit. Le Barça reçoit plus de 40 millions d’euros par an sous forme de commissions et de frais venant de ses académies, pour un travail à fournir pratiquement inexistant.

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Les deux géants du foot ibérique ont aussi, depuis peu, mis un pied dans la tech. Le Real Madrid a ainsi lancé sa plateforme Real Madrid Next, qui travaille avec de nombreuses entreprises et start-ups du monde entier pour développer des projets autour de six axes : la santé en ligne, la performance, le fan engagement, la création de contenu audiovisuel, la cybersécurité et les infrastructures sociales et technologiques. Modèle similaire à Barcelone avec le Barça Innovation Hub, créé en 2017, qui propose des cours pour les professionnels, mais qui vise surtout à investir dans des startups prometteuses aux quatre coins du globe. Le Barça est ainsi récemment entré dans l’actionnariat d’Omniscope, entreprise américaine spécialisée dans plusieurs technologies liées à l’immunologie. Des investissements qui, c’est ce qu’espèrent le Barça et le Real Madrid, seront fructueux sur le moyen et long terme et permettront d’accroître leur santé financière pour les uns, et de s’en refaire une pour les autres…

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