Euro 2024 : mais qui peut arrêter l’Espagne ?

Par Chemssdine Belgacem
4 min.
Alvaro Morata et ses coéquipiers @Maxppp

Nation la plus impressionnante depuis le début de l’Euro 2024, l’Espagne a envoyé un message au reste de l’Europe. À tel point que l’on pourrait même se demander qui peut empêcher la Roja de glaner un quatrième sacre dans le tournoi continental.

Au début de cet Euro 2024, il était difficile de considérer l’Espagne comme un net favori. Disposant de qualités certaines et sous l’impulsion d’un air nouveau depuis l’intronisation de Luis de la Fuente, la Roja manquait néanmoins de certitudes et restait sur plusieurs tournois insipides qui empêchaient les suiveurs du ballon rond de les estimer vraiment comme l’un des potentiels vainqueurs de cet Euro en terres allemandes. Pourtant, à l’issue d’une phase de groupes totalement maîtrisée, difficile de ne plus considérer les Ibériques comme l’un des favoris de la compétition.

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L’Espagne n’a jamais tremblé

Présente dans un groupe de la mort composé de l’Albanie, l’Italie et la Croatie, la sélection espagnole avait du pain sur la planche et nous devions savoir très vite de quoi étaient faits les coéquipiers de Dani Carvajal. Au bout de leur première mi-temps dans la compétition, nous étions déjà fixés. Face aux Vatreni, qui faisaient figure d’épouvantail dans ce groupe, les Espagnols se sont montrés expéditifs en mettant trois buts à leurs adversaires en première période. Ne concédant aucun but lors de la seconde, les champions d’Europe en 2012 ont récidivé en battant l’Italie lors de leur deuxième match. Largement supérieure à la Squadra Azzurra durant toute la rencontre, la Roja n’a pas tremblé en faisant l’étalage de toutes ses qualités en surclassant le tenant du titre malgré une victoire étriquée au tableau d’affichage (1-0). S’appuyant sur une attaque rutilante composée des deux feux follets Lamine Yamal et Nico Williams sur les côtés, les Espagnols brillent en déployant un jeu attractif.

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Très équilibrés, les Espagnols jouissent également d’une tranquillité déconcertante qui s’explique notamment par la présence des Rodri et Pedri au milieu de terrain. Ajoutez à cela un Fabian Ruiz digne de ses plus grandes heures, un Marc Cucurella bien, une charnière française avec Le Normand et Laporte qui ne fait que très peu d’erreurs, un Alvaro Morata clinique et un Dani Carvajal niveau Real Madrid, et vous obtenez une équipe très équilibrée qui peut prétendre à la victoire finale. Pour finir leur phase de poules immaculée, les Espagnols devaient se défaire de l’Albanie ce lundi. Même avec une équipe fortement remaniée, cela aura été une formalité pour les Espagnols qui se sont encore imposés sur la plus petite des marges mais en affichant une tranquillité déconcertante. Avec trois victoires, cinq buts inscrits, zéro encaissé, la Roja est assurément la nation la plus impressionnante depuis le début du tournoi.

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Même les remplaçants répondent présent

Un changement de statut qui ne grise pas Luis de la Fuente. Très réfléchi, le sélectionneur ibérique ne veut pas brûler les étapes. Pour autant, au sortir de la victoire maîtrisée face aux Aigles ce lundi, le sélectionneur de 63 ans a légèrement bombé le torse sur ce retour au premier plan de sa Roja. : «l’enthousiasme est libre et nous sommes les premiers, mais nous avons les pieds sur terre. Nous devons générer un sentiment positif et le désir de réaliser quelque chose d’important. Ce que nous faisons a beaucoup de mérite. Cela n’est jamais arrivé dans l’histoire des Coupes d’Europe ou des Coupes du Monde de gagner et garder sa cage inviolée. Nous sommes très heureux d’être reconnus pour le talent que nous avons, mais cela ne vaut rien. Les meilleures équipes seront en huitièmes de finale, mais être favori n’a pas d’importance pour moi. Nous savons ce qu’est l’Espagne : un jour, vous êtes au sommet et le lendemain, vous ne valez plus rien. Je reconnais les joueurs parce qu’ils génèrent de l’espoir.»

Des joueurs qui génèrent de l’espoir et qui doivent également donner de sérieux maux de tête au sélectionneur ibérique. Contre l’Albanie, l’Espagne s’est imposée à l’aide d’une équipe bis qui pourrait poser de nombreux problèmes à d’autres équipes du Vieux Continent. Ne dérogeant pas à son onze titulaire si impressionnant ces dernières semaines, Luis de la Fuente sait qu’il peut également compter sur des remplaçants au niveau et à l’état d’esprit irréprochable. Outre un Dani Olmo impressionnant, un Alejandro Grimaldo convaincant et un Joselu toujours aussi fiable, Ferran Torres a aussi marqué des points hier. Auteur du but de la victoire, le Barcelonais a, par ailleurs, affiché un bon état d’esprit qu’il a justifié à l’issue de la rencontre : «nous jouons très bien. On est une famille, tous très liés. Dans cette équipe, tout le monde est prêt à faire partie du onze. Quand j’enfile un maillot de l’Espagne, j’ai l’impression de jouer pour tout le monde, ma famille et tous les proches qui m’encouragent. Je suis fier de porter ce maillot.» Dès lors, il faudra confirmer cette incroyable dynamique dans les prochains. Forcément au rendez-vous des huitièmes de finale, l’Espagne sera attendue au tournant. Et il paraît compliqué de savoir qui pourra vraiment les arrêter à ce rythme-là…

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