Coupe de France

Coupe de France, Nantes-Toulouse : l’heure de la consécration pour les Pitchouns ?

De retour en Ligue 1 après deux années passées dans l’antichambre du football français, le Toulouse Football Club de Philippe Montanier a (presque) réussi une partie de son pari. Celui de se maintenir. Douzièmes à six journées de la fin, les Pitchouns peuvent désormais rêver plus grand et couronner cette saison aboutie par un titre sur la scène nationale. Opposés au FC Nantes, ce samedi à 21 heures, les Toulousains ont également une revanche à prendre…

Par Josué Cassé
6 min.
Coupe de France, Nantes-Toulouse : l’heure de la consécration pour les Pitchouns ? @Maxppp

La saison de tous les dangers. Voilà ce qui attendait le Toulouse Football Club en août dernier. Fraîchement promu, le club entraîné par Philippe Montanier pouvait craindre le pire, qui plus est dans un exercice 2022-2023 à quatre descentes, après la décision de la LFP de passer de 20 à 18 formations dans l’élite du football français à partir de la saison 2023-2024. Une inquiétude d’autant plus forte que les Pitchouns ne disposaient clairement pas du budget le plus impressionnant (16e avec 40 millions en prévisionnel). Pourtant, près de neuf mois plus tard, le constat est implacable. Douzième de Ligue 1 avec 41 points, la formation toulousaine a d’ores et déjà pratiquement assuré son maintien.

La suite après cette publicité

Toulouse à l’attaque de la Ligue 1 !

Humiliés à l’Orange Vélodrome (1-6) fin décembre, les Pitchouns doivent, en grande partie, cette situation comptable «confortable» à une très belle série réalisée après la Coupe du Monde 2022. Invaincus tout au long du mois de janvier (5 victoires et 1 nul toutes compétitions confondues), les Violets comptent ainsi 8 longueurs d’avance sur Auxerre, quatorzième, et ne sont qu’à six unités du Stade de Reims, huitième. Portés par un collectif bien huilé, des certitudes passées et un mercato intelligent - à l’image de Thijs Dallinga, 12 buts en L1 cette saison et de Zakaria Aboukhlal fort de 12 réalisations et 5 caviars toutes compétitions confondues - le TFC rassure.

À lire Toulouse pourrait être privé d’Europe malgré une victoire en Coupe de France

Symbole de cette réussite, Branco Van den Boomen, grand artisan de la montée toulousaine la saison passée, confirme toutes les attentes placées en lui. Auteur de 5 buts et 8 passes décisives en 34 matches toutes compétitions confondues, le milieu de terrain néerlandais de 27 ans est parfaitement soutenu par Rafael Ratão (5 buts, 2 offrandes en L1) mais peut également compter sur la jeunesse montante, à l’instar de Farès Chaïbi, jeune ailier gauche de 20 ans à la tête de 8 buts et 7 passes décisives depuis le début de l’exercice. Grâce à un jeu porté vers l’avant (huitième meilleure attaque du championnat avec 48 buts inscrits) et un 4-3-3 performant collectivement, le Téfécé régale le Stadium Municipal. Si le rendement défensif reste encore largement améliorable (quatrième pire défense de L1), le club présidé par Damien Comolli restera l’une des réelles satisfactions à l’heure du bilan final.

La suite après cette publicité

Une finale aux allures de couronnement ?

Avant cela, les coéquipiers de Stijn Spierings et Brecht Dejaegere auront même l’occasion de rendre leur saison un peu plus reluisante. Opposé au FC Nantes, ce samedi à 21 heures au Stade de France, en finale de la Coupe de France, le TFC aura la lourde tâche de détrôner les tenants du titre. Mais l’occasion est belle. En l’emportant face aux Canaris, les Pitchouns - qui peuvent décrocher leur deuxième trophée dans cette compétition - viendraient ainsi valider leur retour en Ligue 1 de la plus belle des manières et pourraient alors prétendre à disputer la Ligue Europa la saison prochaine. Si une zone d’ombre demeure autour de ce point (le TFC a le même actionnaire, RedBird Capital Partners, que l’AC Milan, virtuellement qualifié en C3, et les textes de l’UEFA indiquent que deux clubs détenus par le même propriétaire ne peuvent participer aux coupes d’Europe), Toulouse aura à cœur de retrouver la scène européenne, 13 ans après sa dernière apparition.

«Une victoire représenterait beaucoup, pour moi mais pour le club bien sûr. Ramener la Coupe serait merveilleux. On représente un club, une ville, une région. Des amis à moi comme Guy Lacombe m’ont dit que l’Occitanie était derrière nous. Sur la dynamique de championnat (2 revers consécutifs, ndlr), il ne faut pas en tenir compte. Nantes a perdu 3-0 contre Reims avant de faire une demi-finale fantastique en Coupe. Nantes sera encore motivé. On est concentrés, les joueurs sont plutôt détendus. Le groupe vit bien, ça ne change pas», avouait le coach du TFC. Pour ce faire, les hommes de Philippe Montanier devront se défaire du FC Nantes et la mission ne s’annonce pas simple face à la bande d’Antoine Kombouaré qui aura la ferme ambition de s’offrir un nouveau doublé après les deux sacres de rang en 1999 et 2000.

La suite après cette publicité

«Favori ou outsider ? C’est simple, Nantes est tenant du titre. Nous on est promu en Ligue 1. Débrouillez-vous avec ça, rien ne nous gêne. Au regard des parcours des deux équipes, on aurait plutôt tendance à dire qu’on est challengers, mais on est fiers si on dit de nous qu’on est favoris», déclarait dans cette optique Montanier en conférence de presse. À noter, par ailleurs, que les Violets s’étaient inclinés, le 28 août dernier, du côté de la Beaujoire lors de la phase aller de la Ligue 1. Un match spectaculaire avec près de 25 frappes, dont onze cadrées, finalement remporté par le club armoricain (3-1). Déterminés à l’idée de chasser cette dynamique défavorable, les Toulousains pourront également s’appuyer sur un sentiment de revanche. Celui d’un passé douloureux… Et pour cause, c’est bien face à ces mêmes Nantais que la formation d’Occitanie avait disputé les barrages de montée à l’issue de la saison 2020/2021…

Une revanche à prendre…

Malgré sa victoire au retour à la Beaujoire (1-0), le Toulouse FC échouait finalement aux portes de la Ligue 1 après sa défaite à domicile à l’aller (2-1) et la règle du but à l’extérieur. Un affront que les supporters toulousains n’ont évidemment pas oublié et qui pourrait jouer sur le sort de cette finale. «Je n’aime pas parler du passé, mais il y avait de la déception. Je me concentre sur la finale», assurait, en revanche, Dejaegere. Un détachement également présent dans le discours de son entraîneur : «seuls deux joueurs du groupe ont connu cette déception. Chaque match a son histoire. De l’eau a coulé sous les ponts depuis.» Une chose est sûre, ce rendez-vous aussi décisif que spécial pour Alban Lafont, Maxime Dupé et Moussa Sissoko - qui croiseront la route de leur ancien club - laisse entrevoir son lot de promesses. Pour les Canaris ? La possibilité d’un nouveau doublé historique. Pour les Pitchouns ? Un deuxième sacre dans la compétition et la cerise sur le gâteau d’une saison déjà convaincante.

La suite après cette publicité

À quelques heures de ce cette ultime confrontation, c’est toute la ville rose qui s’habille aux couleurs de l’événement. Si 51 bus prendront la direction du Stade de France, ce samedi matin, afin d’acheminer les supporters du TFC, des drapeaux sont d’ores et déjà installés sur le devant de la mairie. La façade du Capitole, elle, sera aussi éclairée en violet et 18 000 personnes sont attendues sur la célèbre place. Un soutien de grande ampleur souligné par Montanier face aux journalistes. «On est portés par nos supporters, ça booste les joueurs, c’est une récompense pour eux de venir au Stade de France. On est conscients que c’est assez unique d’être à l’honneur comme ça en foot et en rugby. On a bien l’intention de mettre la ville au plus haut. C’est un moment assez rare». Après avoir terrassé les amateurs du Lannion FC (7-1), l’AC Ajaccio (2-0), le Stade de Reims (3-1) ou encore Rodez (6-1) et la belle surprise Annecy (2-1), Toulouse n’a plus qu’une marche à gravir. La plus haute. La plus compliquée mais définitivement la plus excitante.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier