À l’heure où bien des joueurs décident de plier bagage direction la Grèce ou la Turquie, d’autres footballeurs n’hésitent pas à filer encore plus loin dans le but d’exercer leur métier et de découvrir de nouvelles cultures. Rencontre avec ces Français partis aux quatre coins du globe.
Comme vous avez pu le constater au fil des semaines au travers de notre rubrique, nombreux sont les joueurs français à tenter leur chance loin de l'Hexagone. Que ce soit parce qu'ils n'ont pas réussi à gagner en temps de jeu en France ou par choix de vie clairement assumé, tous ces footballeurs ont donc décidé de filer pour des contrées lointaines. Mais dans l'univers du ballon rond, il n'y a pas que des joueurs, et les entraîneurs peuvent aussi être amenés à prendre la direction de pays éloignés géographiquement. C'est ainsi le cas de David Camhi, qui a quitté la France très jeune pour prendre la direction de l'Asie. Un continent que le technicien affectionne tout particulièrement. Contacté par nos soins, il nous raconte son parcours :
« J'ai toujours eu en moi cette passion du métier d'entraineur. Je n'ai jamais joué à un niveau professionnel en France, mais j'ai un niveau assez correct en football en tant que joueur. Je sors de la MJC Avignon en France qui a été un très bon club de jeune à mon époque. La vie m'a amené à Taïwan lorsque j'avais 26 ans. Et comme je suis un amoureux de l'Asie, je m'y suis de suite senti très bien et j'ai décidé d'y rester. J'ai vécu à Taïwan de 1999 à 2011 et je parle chinois couramment. En 2004, j'ai ouvert une académie de football (Master Football Club) avec deux autres amis anglais, car nous avons vu le potentiel de développement de ce sport, surtout après la Coupe du monde 2002, dans un pays où le football n'existait pas vraiment. Cette académie existe toujours actuellement et marche très bien. En 2006, j'ai joué en D1 à Taïwan avec Taipei County F.C qui est une ligue semi-professionnelle, puis en 2007 je me suis consacré plus sérieusement au métier d'entraineur. J'ai passé mes diplômes d'entraineur avec la Fédération Anglaise. En 2009, j'ai amené mon équipe adulte (Master Football Club), sponsorisée par mon académie, en D1 taïwanaise ».
Et après son expérience à Taïwan, l'entraîneur a décidé de prendre la direction de la Chine. Il est aujourd'hui au Shenzhen Ruby FC, en compagnie de Philippe Troussier : « En plus de mon expérience d'entraineur à Taïwan, un pays très proche culturellement de la Chine, je connais très bien cette culture, ses codes sociologiques et cette langue. J'ai toujours eu un œil sur ce qui se faisait en football en Chine et aussi dans les autres pays d'Asie. La Chine, qui est en plein développement économique, est en train de vivre également sa révolution footballistique. Les caractéristiques que je rencontre ici, avec le club de Shenzhen Ruby, sont en beaucoup de points similaires avec ce que j'ai déjà vécu a Taïwan. La différence, c'est que la Chine est plus passionnée de football et que le potentiel joueurs y est vraiment impressionnant. De plus, les quatre Français du staff nous sentons cette chaleur et cette gentillesse des Chinois de manière générale, et surtout, concernant les joueurs et le staff chinois du club, leur désir d'apprendre de l'expérience de Philippe Troussier, ce qui rend notre travail très agréable. J'ai accepté ce poste en Chine, car je crois que l'avenir du football est en Asie, et que l'avenir de l'Asie en football est en Chine. Je voulais faire partie de cela. Le fait de travailler avec un entraineur comme Philippe Troussier rend mon travail à ses côtés encore plus passionnant et excitant ».
Véritable passionné, David Camhi se plaît en Asie. Un retour en France est-il envisageable ? Selon toute vraisemblance, il ne semble pas qu'une telle perspective entre vraiment dans ses plans : « J'ai quitté la France il y a 12 ans maintenant, et je ne vis pas ça comme une aventure à l'étranger. J'ai appris à jouer au foot en France, mais j'ai appris le métier d'entraineur à Taïwan et en Angleterre. Je compte continuer ma carrière d'entraineur en Asie car le potentiel et l'engouement autour du football y est immense. Rentrer en France, pourquoi pas, mais il y a tant a faire ici en Asie ». Partager sa passion et vivre de grands moments au Shenzhen Ruby FC, voilà les deux objectifs de David Camhi. Va-t-il y parvenir ? C'est tout le mal qu'on lui souhaite.
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