Ligue des Champions

Bayern Munich - PSG : la défaite de Luis Enrique ?

Battu sur la pelouse du Bayern Munich (0-1) à l’occasion de la 5e journée de Ligue des Champions, le Paris Saint-Germain voit ses chances de qualification diminuer au fil des semaines. Un nouveau revers plaçant, une fois de plus, Luis Enrique au centre des débats…

Par Josué Cassé
5 min.
Luis Enrique sur le banc du PSG. @Maxppp

Après un nouvel échec sur la scène européenne, l’heure est au bilan et une question revient logiquement : comment expliquer la nouvelle déconvenue du Paris Saint-Germain en Ligue des Champions ? À cette interrogation, certains observateurs mettront l’accent sur la terrible bourde de Matvey Safonov, fautif sur l’unique but de ce choc à l’Allianz Arena, d’autres souligneront la piètre performance collective des Rouge et Bleu quand certains pointeront du doigt les prestations individuelles cauchemardesques de Bradley Barcola, Ousmane Dembélé ou encore Warren Zaïre-Emery. Pour autant, lorsque le navire coule, c’est souvent le capitaine qui se retrouve sur le banc des accusés et il semble, en effet, difficile d’épargner Luis Enrique, quelques heures après ce nouveau revers concédé face au Bayern Munich (0-1). Et pour cause…

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Des choix osés, des paris perdus…

À l’annonce de la composition officielle du PSG, mardi soir, du côté de l’Allianz Arena, les observateurs parisiens présents dans l’enceinte munichoise ont d’abord fait part de leur étonnement. Fidèle à lui-même et peu effrayé par l’enjeu de ce choc de la 5e journée de Ligue des Champions face aux Bavarois, Luis Enrique décidait - une fois de plus - de surprendre tout son monde. Ainsi, l’ancien sélectionneur de la Roja préférait Matvey Safonov à Gianluigi Donnarumma dans les cages parisiennes et titularisait Fabian Ruiz aux côtés de Joao Neves, Vitinha et Warren Zaïre-Emery pour renforcer son entrejeu. Mais ce n’est pas tout. Sûr de son coup - ou peut-être pas - l’ex-architecte du Barça misait sur un 4-5-1 hybride sans véritable numéro 9 (bien qu’Ousmane Dembélé ait occupé cette position sur plusieurs séquences de jeu).

Des choix d’autant plus forts au regard de l’organisation tactique des Rouge et Bleu après quelques minutes de jeu. Suiveurs habitués ou novices de la «philosophie enriquenne», il n’en restait pas moins délicat de décrypter les ambitions du coach parisien, si ce n’est ce marquage individuel généralisé, ou presque, à l’image du travail demandé à Vitinha pour bloquer Jamal Musiala. Pour le reste ? Achraf Hakimi suivait de près - et non sans mal - les envolées de Kingsley Coman alors que Warren Zaïre-Emery alternait entre un rôle de piston et une position plus axiale. Des nouveautés également symbolisées par la position inédite et bien plus offensive de Nuno Mendes, aperçu à deux reprises en tant que… faux numéro 9. Oui, mais voilà, face à un Bayern Munich en pleine bourre - 7 victoires consécutives sans encaisser le moindre but - ces expérimentations ont rapidement volé en éclats.

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Le bilan famélique de Luis Enrique en C1

Loué pour son jeu au pied et son apport face à des équipes misant sur un pressing intense - ce que l’intéressé n’a clairement pas montré en terres allemandes (41% de passes réussies) - Matvey Safonov a déchanté. Si l’international russe a sauvé les siens à maintes reprises, beaucoup ne retiendront finalement que cette énorme erreur coûtant de précieux points aux champions de France en titre. Un des nombreux paris perdus de Luis Enrique dans cette nouvelle soirée frustrante. Au milieu de terrain, Fabian Ruiz n’a, à ce titre, pas véritablement eu l’impact escompté alors que Zaïre-Emery est lui totalement passé à côté de son sujet. Sur les côtes de Musiala tout au long de la soirée, Vitinha n’a, de son côté, pas vraiment perturbé le phénomène allemand. Tout comme Hakimi, régulièrement dépassé par la vivacité d’un Coman percutant. Malgré des responsabilités rehaussées et une plus grande liberté accordée par son coach, Nuno Mendes n’en a, quant à lui, pas véritablement profité. Et que dire du duo Dembélé-Barcola…

Quel est le responsable de la déroute du PSG en Ligue des Champions ?
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S’il ne peut être tenu pour responsable de la prestation cataclysmique rendue par ses deux leaders offensifs, Luis Enrique n’aura, quoi qu’il en soit, pas trouvé la bonne formule pour enrayer cette machine bavaroise aux cycles irréguliers. Interrogé au micro de Canal + dans la foulée de cette nouvelle désillusion, le technicien parisien assumait d’ailleurs l’entière responsabilité de cet échec. «La responsabilité est globale, bonne ou mauvaise. Il ne faut pas chercher des héros ou des coupables. Je ne suis pas d’accord sur le fait qu’on cherche des excuses. Notre projet est très intéressant, très prometteur. Même quand on perd, on veut attaquer. S’il y a un responsable, c’est moi. Vous avez trouvé le coupable, j’accepte les critiques», concédait celui qui présente un ratio de 35,29% de victoire avec le PSG en Ligue des Champions (6 succès en 17 rencontres). Relancé en conférence de presse sur les raisons de cette troisième défaite en cinq journées de C1, l’Espagnol poussait alors l’analyse.

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Un coach soutenu malgré l’urgence

«En première période, nous n’étions pas très loin, mais nous n’avons pas su contenir leur pressing. Nous n’arrivions pas à récupérer le ballon dans la moitié adverse. Après le repos, nous avons eu des raisons d’espérer en créant du danger jusqu’à l’heure de jeu, puis l’expulsion (de Dembélé) a été une grave erreur. Néanmoins, nous sommes restés dans le match jusqu’à la fin. Au final, le Bayern a mérité sa victoire». Un constat sans appel remettant un peu plus en cause le natif de Gijón, souvent décrié pour ses choix tactiques déconcertants et ses justifications tout aussi déroutantes. Pour autant, si certains continuent aujourd’hui de s’interroger sur l’apport de Luis Enrique au PSG, questionnant notamment cette prolongation à venir, l’intéressé a souhaité garder un discours optimiste : celui d’un entraîneur pleinement soutenu par sa direction, conscient des failles de son équipe et plus que jamais déterminé à l’idée de les gommer.

«Tout ce que je vois dans ce projet est intéressant, je suis responsable des bonnes et des mauvaises décisions. Plutôt que les trois défaites, je préfère parler des trois matches qui nous restent à disputer, trois finales. Nous avons concédé trop de points à domicile contre des équipes qui ont moins bien joué que nous. À l’attaque. Être entraîneur du PSG est un grand privilège. L’exigence que je me mets est au-dessus de la pression extérieure. Mon objectif est de gagner le maximum de titres dès cette saison. En tout cas, je me répète, mais toutes les infos que je glane sont très utiles pour la suite», promettait ainsi l’homme de 54 ans. Des propos qui ne devraient toutefois pas calmer ses principaux détracteurs, mais qui auront, malgré tout, le mérite d’entretenir l’espoir, à l’heure où le PSG, actuel 26e du classement et provisoirement éliminé de la compétition, s’apprête à jouer trois finales contre Salzbourg, Manchester City et Stuttgart.

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