Logiquement accrochés (1-1) par l'Equateur malgré le deuxième but dans la compétition de Cody Gakpo, les Pays-Bas, coupables d'une prestation collective insipide, conservent cependant la tête du groupe A. Il faudra désormais se défaire du Qatar lors de la troisième journée pour rallier les huitièmes de finale du Mondial qatari. Portés par Enner Valencia, sorti blessé mais une nouvelle fois buteur, les hommes de Gustavo Alfaro peuvent, quant à eux, légitimement espérer rejoindre le tableau final.
Les Pays-Bas et l'Équateur avaient connu la même fortune lors de la première rencontre de cette Coupe du Monde. Les premiers s'étaient imposés contre le Sénégal (2-0), pendant que les autres avaient battu le pays hôte, le Qatar, lors du match d'ouverture de la compétition (2-0). Mais, ce vendredi, ils s'affrontaient pour le compte de la deuxième journée et donc pour partir seul en tête de ce groupe A.
Les Néerlandais ne perdaient d'ailleurs pas de temps à prendre les devants avec le second but de Cody Gakpo dans ce Mondial. Davy Klaassen offrait le ballon au prodige du PSV, pisté par Manchester United. Ce dernier envoyait un véritable boulet de canon dans la lucarne du gardien équatorien (1-0, 6e). Après cette réalisation, le rythme est redescendu et les Pays-Bas ne proposaient plus grand-chose. Les Sud-Américains, en revanche, essayaient de s'approcher de la surface de Noppert, qui repoussait notamment une tentative d'Ener Valencia (32e). Il faut l'avouer, ce premier acte était assez faible en occasion, même si Estupinan croyait égaliser dans le temps additionnel (45e +3). Mais son but était refusé pour un hors-jeu de Porozo, qui gênait la vision du portier néerlandais.
Les Pays-Bas ont eu très chaud
Au retour des vestiaires, Louis van Gaal souhaitait donner plus de temps de jeu à Memphis Depay. L'ancien Lyonnais remplaçait donc un Steven Bergwijn, globalement décevant. Mais cela ne changeait pas la physionomie de la rencontre. Sur une récupération haute, Estupinan pénétrait dans la surface et frappait. Noppert repoussait la tentative, mais sur Enner Valencia qui traînait par là et qui égalisait dans le but vide (1-1, 49e). Les Néerlandais peinaient beaucoup, notamment dans les duels où ils se faisaient souvent bouger, sortant la tête de l'eau uniquement lorsque le génial Cody Gakpo avait le ballon.
Le danger se rapprochait de plus en plus. Enner Valencia envoyait une frappe contrée par Van Dijk, mais le cuir revenait sur Plata qui allumait les buts et trouvait la barre transversale (59e). Memphis Depay et ses coéquipiers se réveillaient, mais peinaient toujours à trouver de la consistance offensive. Le rythme retombait, mais les Équatoriens, eux, semblaient vouloir achever leur proie du jour en contre-attaque. Mais, la triste image de la soirée a été à la 87e minute quand Enner Valencia s'est effondré dans le rond central, visiblement touché au genou et sorti sur civière.
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L'homme du match : Estupiñán (7,5) : le piston de Brighton a fait des étincelles sur son côté gauche. Il est à l’origine de la plupart des situations de son équipe entre ce but qui lui a été refusé (45e+3) et l’égalisation de Valencia (49e). Ses accélérations dévastatrices et ses qualités de contre-attaquant ont fait très mal aux Pays-Bas. Même ses coups de pied arrêtés ont été très bien exécutés.
Pays-Bas
Noppert (3,5) : auteur d'une première prestation intéressante contre le Sénégal, le dernier rempart du SC Heerenveen a vécu un début de rencontre globalement tranquille avant de se montrer décisif en repoussant, parfaitement, une superbe frappe de Valencia (32e). Impuissant sur le but de Estupinan, il s'en remettait finalement au corps arbitral, signalant une position illicite. Pas exempt de tout reproche sur l'égalisation de Valencia (49e), il remerciait ses montants sur la terrible frappe de Plata (59e).
Blind (4) : prestation en demi-teinte pour l'expérimenté latéral gauche de l'Ajax Amsterdam (95 sélections, 2 buts). Solide défensivement au cours des 45 premières minutes, l'ancien de Manchester United n'a jamais été, réellement mis en difficulté. Malgré tout, le numéro 17 des Bataves ne sait que trop rarement mis en évidence sur le plan offensif. En souffrance, à l'instar de ses coéquipiers, au retour des vestiaires, Blind a souvent subi face aux montées de Plata et Preciado.
Timber (4,5) : préféré à Matthijs De Ligt dans l'axe droit de la défense néerlandaise, la grande promesse du football néerlandais a réalisé un premier acte très solide. Souvent plus haut que ses deux coéquipiers formant la charnière centrale, le joueur de l'Ajax, natif d'Utrecht, a ainsi fait preuve d'une très belle solidité défensive, notamment face aux quelques percées de Valencia. Impérial dans les airs, présent dans le duel (15e, 24e, 25e, 29e, 33e), le joueur de 21 ans a rassuré. Coupable d'une perte de balle dans l'entrejeu sur l'égalisation équatorienne et beaucoup plus fragile en seconde période, Timber devra, malgré tout, acquérir de l'expérience pour tenir 90 minutes au plus haut niveau et éviter ces maladresses aux grandes conséquences.
Van Dijk (5) : patron de la charnière centrale du côté de Liverpool, le capitaine de la sélection néerlandaise s'est rapidement montré rassurant pour ses coéquipiers. Irréprochable dans le duel et vigilant sur les quelques situations chaudes au cours du premier acte (11e, 25e), le défenseur des Reds s'est également montré précis dans la relance. Attentiste sur l'égalisation de Valencia, Van Dijk a, cependant, fait preuve d'une certaine suffisance sur quelques séquences. Un manque de sérieux coûtant finalement les trois points aux Pays-Bas.
Aké (5,5) : à l'instar de son compagnon de défense, le joueur de Manchester City (27 ans) a réalisé un premier acte globalement solide. Très rarement inquiété, il s'est ainsi appliqué à bien relancer, tout en contrôlant les percées équatoriennes. Mis sous pression en fin de première période, le Citizen voyait finalement Estupinan égaliser sur un ballon dévié. Heureusement pour lui, Porozo était, lui, signalé hors-jeu. Trop peu réactif face à Valencia, il ne pouvait empêcher l'égalisation. Décisif face à Estrada (64e), il permettait malgré tout aux siens de conserver le point du match nul (10 duels remportés sur 12).
Dumfries (4) : latéral droit de l'Inter Milan, l'international hollandais (39 sélections, 5 buts) débutait logiquement dans ce rôle de piston. Très à l'aise sur le plan offensif et souvent disponible pour proposer une solution supplémentaire à ses partenaires, l'ancien du PSV a malgré tout fait preuve d'une certaine fragilité sur le plan défensif. Pris dans son dos à de nombreuses reprises (24e, 25e), il a notamment été mis en difficulté par Valencia et Estupinian, les deux Equatoriens les plus remuants.
Koopmeiners (4,5) : formé à l'AZ Alkmaar et arrivé à l'Atalanta Bergame en août 2021, le milieu de terrain batave fêtait sa douzième sélection sous le maillot des Pays-Bas. Préféré à Steven Berghuis, il formait ainsi le double pivot aux côtés de De Jong. Présent dans le duel, Koopmeiners a, en revanche, montré quelques limites dans l'animation offensive. Parfois caché, il s'est également rendu coupable d'une orientation du jeu peu ambitieuse. Trop discret au retour des vestiaires, il continuait, certes, d'apporter son impact dans le duel mais perdait, lui aussi, pied face au collectif des hommes de Gustavo Alfaro. Remplacé par De Roon (79e).
De Jong (5) : leader technique de cet entrejeu néerlandais, le milieu de terrain du FC Barcelone, souvent cité du côté de Manchester United au cours des dernières semaines, a vécu une rencontre particulièrement compliquée. Vigilant dans la couverture de sa zone, précieux dans le duel (11/14), à l'aise balle au pied pour se sortir de situation délicate (29e) et souvent au départ des offensives néerlandaises, le Blaugrana, trop seul, reste pourtant au cœur d'une proposition collective hollandaise loin d'être convaincante.
Klaassen (4) : buteur en toute fin de rencontre lors de la première journée face au Sénégal, le milieu de l'Ajax, âgé de 29 ans, s'est rapidement illustré dans cette rencontre. À la récupération et passeur décisif sur l'ouverture du score de Gakpo, le numéro 14 des Oranje s'est surtout montré essentiel dans la dynamique collective imprimée par les hommes de Louis Van Gaal. Haut sur le terrain et fort d'un gros pressing, celui qui fêtait sa 37ème sélection (10 buts) a ainsi considérablement gêné les premières relances équatoriennes. Plus discret au fil des minutes, il cédait finalement sa place à Steven Berghuis (69e), auteur d'une entrée sans relief.
Gakpo (4,5) : phénomène du football hollandais, l'attaquant du PSV Eindhoven, déjà décisif contre les Lions de la Teranga, ne cesse de briller ces dernières semaines. Convoité par Manchester United, le numéro 8 des Pays-Bas n'a d'ailleurs pas tardé à se mettre en évidence face aux Equatoriens. D'une sublime frappe du gauche, il ouvrait ainsi le score (6e). Malgré une justesse technique et une élégance balle au pied, le joueur de 23 ans a, à l'instar de ses partenaires sur le front de l'attaque, légèrement disparu au fil des minutes (10 ballons perdus). Avec un cinquième but pour sa 11ème sélection, Gakpo reste malgré tout l'un des hommes décisifs de cette rencontre. Remplacé par Weghorst (80e).
Bergwijn (2) : passé par le PSV et Tottenham, l'ailier gauche de l'Ajax enchaînait une deuxième titularisation contre l'Equateur. Discret en début de rencontre malgré la domination outrageuse des siens, le buteur néerlandais ne parvenait, jamais, à entrer dans ce match. Esseulé sur le front de l'attaque, rarement trouvé et trop souvent imprécis, sa prestation ne restera pas dans les annales de ce Mondial qatari. Remplacé par Depay à la mi-temps (2), auteur d'une entrée catastrophique (0 duel remporté, 11 ballons perdus).
Equateur
Galíndez (5) : malheureusement pour lui, la frappe de Gakpo est trop puissante et trop bien placée pour intervenir (8e). Dommage, car il n’a presque plus rien n’eu à faire de la rencontre, si ce n’est deux sorties loin de sa ligne bien réalisées. Son jeu au pied a donné satisfaction.
Porozo (5,5) : seul entrant dans le onze de départ, le défenseur de l’ESTAC a fait parler sa grande taille et son sens du placement. Ça n’a pas suffi sur l’ouverture du score car il est surpris par le déplacement et la frappe limpide de Gakpo (8e). Son retour en jeu trop tardif invalide le but équatorien avant la pause (45e+3). Sérieux dans l'ensemble.
Torres (4,5) : le défenseur a eu du mal. Souvent en retard pour sortir sur le porteur de balle, de mauvaises relances pour écarter le danger (10e) ou pour trouver ses attaquants (23e). Même dans la tête, il n’a pas rassuré, se ratant à deux reprises (38e, 52e). Son jeu dur et physique a pris le dessus sur Depay en seconde période.
Hincapié (6) : une lecture du jeu appréciable, en témoigne cette belle interception pour débuter la soirée (2e). Il est venu jouer les pompiers de service sur cette interception manquée de Torres (38e). On peut tout de même reprocher au défenseur du Bayer un trop grand nombre de ballons perdus et un déficit dans l’impact. Précieux tout de même.
Preciado (5,5) : sur la première période, on ne l’a pas presque pas vu avec ses 9 petits ballons touchés. Il faut dire qu’isolé sur son côté droit et sans soutien, il a commis trop d’erreurs techniques. Présent sur le but refusé (45e+3), il est un peu monté en puissance après la pause avec ce bon centre pour Valencia (59e).
Méndez (6) :avec Caicedo, ils ont fait la paire. Un peu à la recherche de la bonne position en début de rencontre, il a rectifié le tir en pressant constamment le milieu adverse et dominant physiquement ses adversaires. Il a même remporté tous ses duels. Son excès d’engagement lui a même valu un avertissement (57e). Il a un peu baissé le pied dans le dernier quart d'heure.
Caicedo (6,5) : l’homme providentiel de la Tri. Il fut à l’image de son équipe, d’abord brouillon malgré une grosse activité et une envie de bien faire, avant d’être plus conquérant. À l’origine du but de Gakpo en perdant le cuir (8e) et après une mauvaise conduite de balle en bonne position (24e), il s’est illustré en redoublant d’efforts. Il est notamment le point de départ de l’égalisation en récupérant dans les pieds de Koopmeiners (49e).
Estupiñán (7,5) : voir ci-dessus.
Plata (5) : match assez moyen de sa part. En difficultés pour éliminer, il a pourtant beaucoup tenté. Trop souvent dominé par ses adversaires, il n’a pas non plus réussi à faire parler sa vitesse. L’ailier de Valladolid a pourtant failli être le héros de la Tri en propulsant un tir puissant sur la barre (59e). Remplacé par Ibarra (90e).
Valencia (7,5) : quel poison pour la défense batave! L’attaquant aura été un danger permanent entre un positionnement et des choix intelligents, et un physique de déménageur. Un centre au sol intelligent pour Estrada (28e), deux frappes cadrées repoussées par Noppert (32e, 59e), et surtout le but de l’égalisation (49e). C’est déjà sa 3e réalisation du Mondial, dont il est le meilleur buteur. Malheureusement, il est sorti sur civière, blessé au genou. Remplacé par Rodriguez (90e) qui a fait passer une frayeur au portier batave (90e+3).
Estrada (6) : sa capacité à faire le pressing (30e, 64e) a fait du bien mais sa générosité n’a pas été récompensée, à l’image de centre de Valencia prolongé comme il le peut (28e). L’attaquant se sera lui aussi efforcé à embêter les relances et à venir gêner la défense centrale. Remplacé par Sarmiento (74e), qui a joué propre sur ce gros quart d’heure.
Les compositions officielles au coup d'envoi
Le XI des Pays-Bas
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— OnsOranje (@OnsOranje) November 25, 2022
Le XI de l'Equateur
Le XI d'Equateur face aux les Pays-Bas ! 💥
— Foot Mercato (@footmercato) November 25, 2022
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