L’OL attend le décollage de la fusée Ernest Nuamah
Recrue phare du mercato lyonnais, Ernest Nuamah est arrivé sur la pointe des pieds. Mais le Ghanéen a tout pour devenir une arme fatale.
D’un Olympique à un autre. En janvier dernier, Pablo Longoria et ses équipes sont tombés amoureux d’Ernest Nuamah. Comme révélé sur notre site, les dirigeants phocéens étaient très intéressés à l’idée de recruter la pépite ghanéenne qui faisait alors le bonheur de Nordsjælland. Six mois plus tard, cela n’a étonné personne quand son nom a été cité du côté de Lyon. Ancien responsable de la cellule de recrutement marseillaise, Matthieu Louis-Jean a rejoint l’écurie rhodanienne durant l’été en qualité de directeur du recrutement. Et il n’a pas oublié l’ailier né en 2003.
Il n’a pas été le seul à être convaincu puisque les dirigeants ont tous été emballés par le jeune homme, courtisé pourtant par de gros clubs dont le Paris Saint-Germain. Mais Nuamah a donné sa préférence à l’OL, lui qui a d’ailleurs échangé avec un certain Michael Essien avant de faire son choix final. Prêt à tout donner pour les Gones, le Ghanéen a dû patienter avant de rejoindre officiellement les rangs lyonnais. Embourbé dans ses problèmes avec la DNCG, le club rhodanien a finalement opté pour une stratégie différente.
Un transfert qui a fait parler
Molenbeek, autre club du groupe Eagle Football, l’a acheté pour 25 millions d’euros puis prêté à Lyon. Ce qui n’a d’ailleurs pas été du goût de la FIFA, qui a ouvert une enquête à la suite de ce transfert. Attendu comme le messie après un été difficile, entre les résultats et le mercato, Nuamah, qui devait notamment compenser la perte de Bradley Barcola (parti au PSG, ndlr), a montré des belles qualités balle au pied. Percutant, vif et rapide, il a apporté un peu de folie à une équipe dans le dur. Mais il a parfois été brouillon, tout en manquant d’efficacité dans le dernier geste.
Mais à sa décharge, il n’a pas été évident de s’intégrer au sein d’un club en crise, en changeant déjà deux fois de coach. L’effet Ernest Nuamah ne s’est pas fait sentir. Il s’est fait attendre. Le joueur de 20 ans a tenté, osé et parfois forcé sans être décisif. Il a fini par ouvrir son compteur but le 8 octobre dernier face à Lorient (3-3). Entre-temps, Fabio Grosso a continué à faire des choix pas toujours compréhensibles avant d’être remercié jeudi dernier. Il a été remplacé par Pierre Sage, qui a placé le Ghanéen sur l’aile droite dans un 4-2-3-1.
Un talent caché
Un choix payant puisque le Ghanéen, qui avait déjà fait une entame intéressante contre le LOSC la semaine d’avant, a été au four et au moulin. Parfois encore brouillon par moment, le remuant ailier a fait mal à la défense lensoise. Sa relation avec Clinton Mata a été l’une des satisfactions de la rencontre. Même chose avec Rayan Cherki et Alexandre Lacazette, avec lesquels on l’a senti à l’aise pour la première fois. Mais la vraie bonne nouvelle de la rencontre a été sa capacité à distribuer de bons ballons sur corner. Il a d’ailleurs donné deux passes décisives à Jake O’Brien.
Une bonne chose pour Lyon, dont c’est l’un des points faibles depuis un moment d’ailleurs. Maxence Caqueret ou encore Rayan Cherki n’ont pas été décisifs quand ils étaient chargés de les frapper rappelle Data OL (Caqueret, 43 corners, et Cherki, 17 corners; 0 décisif). Nuamah, lui, l’a été 2 fois sur 5 tentatives. En conférence de presse lundi, Pierre Sage a évoqué ce point. « C’est quelque chose que j’ai délégué à Rémy Vercoutre et à Anthony Michel. Je leur ai donné un angle et ils ont travaillé. Ce sont eux qui ont choisi ce scénario face à Lens. Je leur avais demandé que l’on soit capable de faire plusieurs choses notamment par le choix du ou des tireurs.»
L’OL est persuadé de son explosion
Une belle inspiration donc. De quoi aussi donner un peu plus de confiance en lui à ce joueur polyvalent et talentueux (1 but, 1 assist), dont l’OL attend le réveil tonitruant. Car au sein du club, on croit beaucoup en lui nous a-t-on assuré. C’est aussi le cas au Ghana. Contacté par nos soins, Alexander Djiku, son coéquipier en sélection nationale, nous a confié : «Ernest est un joueur très jeune à fort potentiel. Il a beaucoup de qualités comme la percussion, la vitesse. Il aime beaucoup le dribble, le un contre un. Néanmoins, il peut progresser dans la régularité des performances et sur ses statistiques, car à présent on regarde beaucoup cela, même trop, à mon goût.»
Il poursuit : «c’est toutefois un joueur qui devrait progresser facilement de ce côté-là, à force d’enchaîner les matches. Il aura aussi besoin d’un temps d’adaptation dans un nouveau championnat pour lui, surtout dans une équipe lyonnaise qui est en pleine reconstruction administrative et sportive.» Le virevoltant Ernest Nuamah, qui est encore en train de prendre ses marques, tentera de confirmer les espoirs placés en lui mercredi soir face à l’Olympique de Marseille. Un club qui sait mieux que les autres à tel point le Ghanéen a de l’or dans les pieds. Mais c’est pour un autre Olympique qu’Ernest Nuamah jouera à l’Orange Vélodrome.
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