Euro

La prise de position de Kylian Mbappé met le feu à la classe politique !

Alors que l’équipe de France s’apprête à faire ses débuts dans l’Euro 2024 face à l’Autriche, ce lundi soir, l’actualité politique du pays bouleverse le quotidien des Tricolores. Dans cette optique, Marcus Thuram, Ousmane Dembélé et plus récemment Kylian Mbappé ont pris la parole, notamment pour faire barrage aux extrêmes. Des sorties remarquées qui n’ont pas manqué de faire réagir les différents membres de la classe politique…

Par Josué Cassé
4 min.
Marcus Thuram ici à l'entrainement entre Kolo Muani et Mbappé @Maxppp

Kylian Mbappé est sorti du silence. À quelques heures de l’entrée en lice des Bleus, opposés à l’Autriche pour leur premier match de l’Euro 2024, le nouveau joueur du Real Madrid s’est présenté en conférence de presse. Dans le sillage d’Ousmane Dembélé et Marcus Thuram, le capitaine tricolore est alors revenu sur le contexte politique français avec une prise de position tranchée. Ce dernier a notamment appelé «la jeune génération à aller voter» avant de détailler. «On a des valeurs de mixité, tolérance et de respect. Chaque voix compte et ce n’est pas à négliger. J’espère qu’on fera un bon choix et qu’on sera encore fier de porter le maillot de l’équipe de France le 7 juillet». Un message clair, opposé aux extrêmes, qui n’a pas tardé à faire réagir l’ensemble de la classe politique.

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Dans cette optique, le Premier ministre Gabriel Attal a été l’un des premiers responsables à s’exprimer. Lors d’une interview sur RTL, il a ainsi assuré que l’attaquant français était «dans son rôle» avant de saluer ses propos, en précisant que les extrêmes étaient, aujourd’hui, «le carburant de la division et de la haine de l’autre dans notre pays». Une sortie médiatique également louée par l’ancien Premier ministre Édouard Philippe. «Je suis d’accord avec lui. Je pense en effet qu’un certain nombre de responsables, de personnalités qui sont engagées dans la vie de la société (…) sont parfaitement légitimes compte tenu du moment décisif», a notamment assuré le maire du Havre, indiquant cependant que Mbappé «ne fait pas le job pour nous, il s’exprime. Il a le droit de s’exprimer».

La sortie de Mbappé divise la classe politique

De son côté, Sylvain Maillard, chef des députés Renaissance avant l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale, a également salué ce rejet «des extrêmes, c’est-à-dire la haine de l’autre, la recherche de boucs émissaires». Sur BFM TV, celui qui est candidat à sa réélection dans la 1ère circonscription de Paris a cependant affirmé que ce n’était «pas normal que ce soit que les sportifs qui bougent». «C’est bien que l’on veuille mobiliser la jeunesse. On se plaint que les jeunes ne votent plus ou ne votent pas assez et voilà quelqu’un qui est suivi par la jeunesse qui décide de dire ce qu’il peut dire, car il est citoyen», a pour sa part déclaré Éric Dupont-Moretti, le ministre de la Justice, à BFM TV. Enfin, Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports et des JOP, a également salué le Bondynois. «Kylian (Mbappé) a parlé de manière absolument exemplaire hier, avec ses mots. Il a voulu parler à la jeunesse, dans un moment totalement inédit et décisif pour l’avenir de notre pays». Et qu’en est-il du côté du Rassemblement National, directement visé par les propos du joueur de 25 ans ?

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Selon les dernières informations de RMC Sport, plusieurs responsables du RN, pourtant inclus dans les "extrêmes" par Kylian Mbappé, ne se sentent aujourd’hui pas accusés par ce message. «Je vais peut-être vous étonner, mais il a raison. Je ne me sens pas concerné, ni moi ni mon parti, par le mot 'extrême’», a ainsi affirmé Laurent Jacobelli, porte-Parole du RN. Un discours similaire à celui tenu par Julien Odoul, qui assure que la star des Bleus «ne s’adresse pas au Rassemblement national, qui représente la majorité des Français, dont beaucoup de jeunes. Je partage son aversion pour l’extrémisme, pour les idées qui divisent notamment l’apologie du terrorisme et de l’antisémitisme portés par LFI et monsieur Mélenchon. Je partage son rejet de la violence qui est la marque de fabrique de l’extrême gauche et de ce nouveau front populaire». D’autres membres d’extrême droite ont, en revanche, affiché une posture bien plus offensive à l’encontre du meilleur buteur de l’histoire du PSG.

«Je suis frappé en tant qu’amoureux du football et déçu (…) Sa prise de position va à l’encontre de celle de la FFF (…) Quand on a beaucoup d’argent, on peut se permettre d’outrepasser les positions de la Fédération. Ce n’est pas n’importe qui. On lui demande d’avoir un devoir de réserve et il ne le fait pas. Au RN, on considère qu’on doit respecter tous les Français. Par ce type de position en plein Euro, Kylian Mbappé fracture le pays et envenime la situation (…) Les Français font la part des choses entre un multimillionnaire et la situation du pays», a ainsi estimé Andréa Kotarac à BFM TV alors que le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, a lui appelé à «un peu de retenue». «Beaucoup de nos électeurs sont des supporters de l’équipe de France et aiment Mbappé, je n’attends pas de lui de leçon politique, il a le droit d’avoir un avis, mais je n’attends pas que des gens que j’estime être déconnectés viennent faire la leçon aux Français». Une chose est sûre, avant d’affronter l’Autriche ce lundi soir, Kylian Mbappé a d’ores et déjà provoqué un petit séisme au sein de la classe politique française. Place désormais au terrain…

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