L’incroyable renaissance des Glasgow Rangers, de la liquidation à la remontée
Proches de la disparition pure et simple il y a deux ans, les Glasgow Rangers renaissent progressivement de leurs cendres. S'ils viennent d'accéder à la deuxième division écossaise en survolant leur championnat, l'objectif est braqué sur l'élite.
Il est de ces clubs immortels, portés par une ferveur populaire que rien ne peut éteindre. Véritables monuments du football mondial, les Glasgow Rangers peuvent se targuer d'être le club le plus titré de la planète avec 54 titres de champion d’Écosse, 60 coupes nationales ainsi qu'un trophée continental, et une Coupe des Coupes remportée en 1960. Pourtant, aussi institutionnalisé et aussi présent dans le quotidien de ses supporters soit-il, le club passait sportivement de vie à trépas en 2012. Déjà sanctionnés de 10 points de pénalité la saison précédente, les Gers ne peuvent cette fois plus éviter la sanction qui leur pendait au nez depuis déjà plusieurs années. Et pour cause.
Empêtrés dans une situation financière inextricable, minés par une dette estimée à 166 millions d'euros, le fisc britannique épingle les Light Blues et les place en liquidation judiciaire au mois de juin, leur réclamant la modique somme de 115 millions d'euros. Le maintien du club en Scottish Premiership ne tient plus alors qu'au bon vouloir des autres pensionnaires de la première division. Réunis en assemblée, ces derniers «votent massivement pour rejeter la demande des Rangers de jouer dans le championnat.» Après avoir remporté le championnat au mois de mai, le club est même déchu de son titre et relégué en 4e division, le précieux sésame revenant au Celtic ; l'affront suprême.
Quand la politique s'en mêle
L'affaire va jusqu'à prendre une tournure politique. Pas vraiment surprenant lorsque l'on connaît le contexte du Old Firm, le célébrissime derby de Glasgow. La haine réciproque que se vouent supporters du Celtic et des Rangers tire ses racines dans un antagonisme qui dépasse de très loin le cadre du football : indépendantistes catholiques et loyalistes protestants utilisent ainsi fréquemment le prétexte du ballon rond pour se livrer à de terribles batailles rangées.
Face à la situation critique des Rangers, le Premier ministre britannique David Cameron va jusqu'à soutenir publiquement le club : «Je veux que le club survive et prospère. Il a une histoire extraordinaire et une place très spéciale dans le cœur des gens en Écosse. [...] Personne ne veut voir ce club disparaître.» Le chef du gouvernement écossais, Alex Salmond, s'en mêle à son tour : « Même le plus acharné des supporters du Celtic sait que le Celtic ne peut prospérer sans les Rangers.» Du côté des Bhoys, il est bien évidemment hors de question d'aider le rival.
Des supporters au rendez-vous
Mais celui-ci s'appuie sur un soutien populaire sans faille pour survoler son premier exercice hors de l'élite depuis 1890, avec une moyenne de 45 744 spectateurs à Ibrox Park sur la saison 2012/2013 en Scottish Football League Third Division, la 4e division nationale. À l'extérieur, les fans des Rangers sillonnent toute l’Écosse et sont régulièrement majoritaires dans les stades où ils se déplacent à plusieurs milliers. La belle remontée se poursuit cette saison, puisque les Rangers ont acquis mercredi soir la montée en Championship, la 2e division, après un 26e succès en 28 rencontres face à Airdrieonians (3-0). De quoi se prendre à rêver de retrouvailles avec le Celtic dès 2015 en cas d'accession en Premiership. De quoi redonner également ses lettres de noblesse au football écossais, tombé un peu plus dans l'anonymat depuis que le Old Firm n'est plus une étape incontournable, barré d'une croix rouge dans tous les calendriers des passionnés de football.
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