Ligue 1

Ligue 1 : l’OGC Nice peut-il tenir tête au PSG ?

Deuxième de Ligue 1 avant de se déplacer à Clermont pour le compte de la 10e journée de Ligue 1, l’OGC Nice réalise un début de saison étincelant. Portés par une défense de fer et une attaque réaliste, les Aiglons impressionnent. Au point d’inquiéter le Paris Saint-Germain, champion de France en titre, sur la durée ? La question se pose.

Par Aurélien Léger-Moëc - Josué Cassé
7 min.
Morgan Sanson en pleine action face à l'OM  @Maxppp

Les années se suivent et ne se ressemblent pas sur la Côte d’Azur. Avec Lucien Favre à la baguette, la force de frappe d’Ineos et la vision de Dave Brailsford, l’OGC Nice nourrissait de grandes ambitions lors de la saison 2022-2023. Oui, mais voilà, après une entame ratée - symbolisée par une treizième place au bout de 8 journées - les Aiglons terminaient finalement dans le ventre mou de la Ligue 1. Neuvième et orphelin de la moindre compétition européenne, le Gym - se distinguant notamment par un manque de réalisme offensif - se devait alors de réagir à l’occasion de ce nouvel exercice. Dans cette optique et si le chemin est encore long, les débuts réalisés par la bande à Francesco Farioli, nouvel homme fort du club azuréen, laissent entrevoir de belles promesses. Au point de faire trembler le Paris Saint-Germain, actuellement 3e ? Les arguments sont partagés.

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OUI

Invaincu après neuf journées, dauphin de l’AS Monaco avec 19 points, une défense inégalée dans l’ensemble des championnats européens… Comment ne pas présenter l’OGC Nice comme un candidat sérieux au titre au regard du début de saison réalisé ? Portés par un collectif bien huilé et des cadres au rendez-vous, les Aiglons valident, aujourd’hui, un été révolutionnaire et confirment leur renouveau sous l’ère Farioli. Fort d’un mercato ambitieux où Terem Moffi, Jérémie Boga, Morgan Sanson ou encore Aliou Baldé ont notamment débarqué sur la promenade des Anglais, le club azuréen se balade désormais avec rigueur et de grandes ambitions. Symbole d’une équipe capable de réaliser la très belle surprise cette année, le Gym peut d’ores et déjà se féliciter d’avoir vaincu le PSG, l’AS Monaco et plus récemment l’OM, les trois autres gros cadors du championnat.

Plus que le bilan comptable, l’OGC Nice brille actuellement par une solidité défensive de tous les instants. Si les coéquipiers de Dante n’ont toujours pas connu le moindre revers, ils le doivent, en effet, à ce secteur de jeu très performant et ô combien important pour espérer marquer les esprits sur le long terme. Avec 4 petits buts encaissés, la formation niçoise ne semble jamais inquiétée. S’appuyant sur une arrière-garde ultra-solide, grâce notamment à Dante, Jean-Clair Todibo ou encore Marcin Bulka, l’ancien gardien du PSG désormais niçois, le Gym n’a d’ailleurs jamais été mené au score depuis la reprise. Une référence, là aussi, à l’échelle européenne. Soudé collectivement, Nice fait par ailleurs preuve d’une mentalité irréprochable où chacun semble prêt à se sacrifier pour l’erreur de l’autre.

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Un point que le capitaine Dante n’avait pas manqué de souligner après le succès arraché à l’Orange Vélodrome, le week-end dernier. «C’est le match le plus compliqué depuis le début de la saison. Au niveau de l’ajustement tactique, on a eu un peu de problèmes surtout en première mi-temps. A la fin on le gagne quand même, c’est une preuve de caractère. Moi je suis très content. C’est sérieux, pas seulement par le résultat, mais par notre exigence au quotidien. On a réussi à avoir une structure de travail avant, pendant et après les entraînements. Nous sommes tous ambitieux. On travaille chaque week-end pour être très performants», assurait ainsi le Brésilien avant de se projeter sur le rendez-vous clermontois. «Nos concurrents directs, c’est bien. Pour des matchs comme ça, on est tous motivés, on a l’adrénaline. Mais ce qui m’intéresse, c’est aussi ce qu’on pourra faire face à Clermont. La bataille elle est là, c’est dans ces matchs qu’il faut être vraiment présents».

Plus déterminés que jamais, les Aiglons peuvent par ailleurs s’appuyer sur un jeune technicien italien. Sans faire trop parler de lui, le natif de Firenze, qui sortait d’une expérience en Turquie avec Alanyaspor, a également su fédérer un groupe. Loué pour sa communication et sa capacité à réunir, Farioli a ainsi mis en place un 4-3-3 efficient. Un système tactique permettant par exemple à Youssouf Ndayishimiye (24 ans) d’exploser au plus haut niveau, tout en préservant l’apport des joueurs les plus expérimentés (Dante, Laborde, Thuram…). Un collectif huilé et une solidité déroutante qui peuvent donc, aujourd’hui, légitimement être considérés comme deux arguments de taille dans la course au titre. Mais ce n’est pas tout. Sans compétition européenne à disputer, l’OGC Nice va également pouvoir se concentrer pleinement sur le championnat. Un avantage certain sur le PSG, prêt à tout pour soulever sa première Ligue des Champions dans son histoire.

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Préservé de ce calendrier infernal, Nice va ainsi pouvoir gérer au mieux son groupe afin d’éviter ce risque de blessure qui plane au-dessus de la capitale française… Enfin, si aucune conclusion hâtive ne doit être tirée après neuf journées, le programme du club niçois laisse également penser que la dynamique est encore loin de prendre fin. Avec Clermont, Rennes, Montpellier, Toulouse, Nantes, Reims et Le Havre comme adversaires à venir, tous les voyants semblent en effet au vert pour voir l’OGC Nice (encore) dans la bataille à la mi-saison. Méfiance toutefois car si les arguments sont nombreux pour prêter à l’actuelle meilleure défense d’Europe un avenir radieux, d’autres points ont, eux, tendance à égratigner quelque peu l’optimisme légitime affiché par certains observateurs…

NON

L’avenir est radieux, ou juste taquin. Effectivement, l’OGC Nice performe la saison où on l’attendait le moins. Celle de la reconstruction avec un entraîneur quasi novice, en tout cas inconnu de la Ligue 1, et des ambitions affichées à la baisse après avoir tenté de s’approcher, sans succès du podium pendant quelques années. Déjà, ce premier décalage interpelle. Non, l’OGC Nice n’a pas vocation à jouer le titre, et s’il se retrouve 2e de Ligue 1 après 9 journées, c’est autant grâce au travail effectué qu’à un alignement parfait des planètes.

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Rappelez-vous les trois premières journées, et les trois matches nuls concédés par les Aiglons. Avec le sommet, face à Lyon, un gloubi-boulga de football, des supporters presque choqués du manque d’entrain offensif et au final un piteux 0-0 face à une équipe qui s’avère être la plus mauvaise de notre championnat. Bien sûr, Francesco Farioli a pu faire travailler ses hommes depuis, et ces derniers semblent sur la même longueur d’onde que leur jeune coach. Mais ce qu’on a vu ce 27 août n’a pas été si éloigné que certaines autres productions.

D’ailleurs, si Nice possède la meilleure défense, elle dispose aussi d’une des attaques les moins prolifiques, avec seulement 10 buts inscrits (6 seulement depuis la 4e journée). Seul Brest, dans le top 10, fait moins bien avec 9 buts inscrits. Nous ne sommes pas là pour minimiser le travail collectif effectué, mais les succès marquants des Aiglons en championnat sont dus avant tout à des performances individuelles remarquables. On pense à Terem Moffi contre le PSG (doublé et chalet installé dans le crâne de Skriniar), ou à Jérémie Boga face à Monaco avec un but fabuleux dans le temps additionnel. Comment oublier aussi les deux arrêts de Bulka sur penalty ce même soir face à Balogun ?

Comme chacun sait, il est impossible pour les joueurs de maintenir le même niveau de forme tout au long de la saison. Contre l’OM, les quelques absences ont d’ailleurs pesé, et Nice s’en est plutôt bien sorti grâce au coup de tête victorieux de Guessand encore en fin de rencontre. Mais qu’adviendra-t-il lorsque l’adversaire ne ratera pas toutes ses occasions ? Et lorsqu’il n’y aura pas un coup d’éclat individuel pour ramasser la mise ? Si ce genre de scénario indique généralement une bonne saison à vivre, il démontre aussi que l’OGC Nice n’a pas de marge. Le club azuréen semble avoir maximisé ses résultats en ce début de saison plutôt qu’afficher un visage de challenger pour le titre de champion.

Farioli l’a d’ailleurs rappelé publiquement à plusieurs reprises, l’OGCN doit garder les pieds sur terre. Il n’a probablement pas oublié les salves de critiques à son encontre après 3 journées. Il sait aussi qu’une saison se joue aussi parfois sur des événements extra-sportifs. On pense à la suspension pour 7 rencontres de Youcef Atal - à la cause difficilement imaginable en début d’exercice - ou encore au triste cas Alexis Beka Beka, qui trotte dans les têtes des joueurs. Malgré ces premiers coups durs, les Aiglons, qui devront également gérer le départ de certains cadres à la CAN, peuvent espérer une belle saison, voler au-dessus de la mêlée, mais probablement pas atteindre le sommet.

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