UEFA Nations League

Équipe de France : les grands gagnants et les perdants de la trêve internationale

La trêve internationale de mars 2025 a offert son lot de satisfactions et de déceptions pour l’équipe de France. Qualifiée pour le Final Four de la Ligue des Nations après deux matchs intenses contre la Croatie, la sélection de Didier Deschamps a vu plusieurs joueurs se distinguer, tandis que d’autres ont dû faire face à des performances moins convaincantes. Entre les héros du moment et ceux qui ont laissé passer des opportunités, cette trêve a fait ressortir les forces et les faiblesses de l’équipe à quelques mois des grands défis à venir.

Par Valentin Feuillette
8 min.
Manu Koné @Maxppp

Lors de la trêve internationale de mars 2025, l’Équipe de France a affronté la Croatie en quarts de finale retour de la Ligue des Nations à deux reprises. D’abord à Split lors de la manche aller, au cours de laquelle les Bleus ont presque tout raté. Puis ils ont eu le droit à la rencontre retour au Stade de France, où tout a souri aux troupes de Didier Deschamps. En effet, après la défaite (2-0) jeudi en Croatie, les Bleus ont réussi à remporter le match retour (2-0) pour jouer leur survie ensuite en prolongations puis aux tirs au but. C’est ainsi que les Bleus ont remporté la séance (5-4), se qualifiant ainsi pour le Final Four de la compétition. Les buts français ont été inscrits par Michael Olise et Ousmane Dembélé. Le gardien Mike Maignan a joué un rôle crucial en arrêtant deux penalties lors de la séance décisive. La France affrontera l’Espagne en demi-finale le 5 juin à Stuttgart.

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En conférence de presse, après la victoire des Bleus dimanche soir, Didier Deschamps n’a pas tari d’éloges sur son groupe, capable de renverser complètement la double confrontation : «elle dit beaucoup. C’était difficilement audible, mais il y avait tout ce qu’il fallait après le match aller, même si on n’a pas concrétisé. On a basculé et fait un match de très, très haut niveau ce soir, face à une très belle équipe croate. La logique aurait voulu qu’on n’aille pas jusqu’à la séance de tirs au but, mais elle nous a souri encore une fois avec beaucoup de qualité, devant 80 000 personnes, et il était important de les embarquer. On a fait une grosse performance avec des joueurs jeunes, qui ont moins d’expérience, mais ça va être un match important pour eux, dans leur progression». Mais avec une défaite aussi cinglante, une victoire à ce point maîtrisée, Didier Deschamps a clairement mille et une leçons à retenir de cette trêve internationale. Et pour preuve, il a opéré de multiples changements dans son dispositif et son onze de départ entre l’aller en Croatie et le retour en France.

Doué, Koné et Olise marquent des points

Pour sa première sélection en équipe de France, Désiré Doué a montré un visage prometteur lors du quart de finale retour de la Ligue des Nations face à la Croatie, au Stade de France. Entré en jeu à la 65e minute, le jeune milieu de terrain du Stade Rennais a immédiatement apporté sa vivacité et sa capacité à casser les lignes par le dribble. Dans une rencontre tendue, il n’a pas hésité à prendre ses responsabilités, se montrant disponible et percutant dans ses prises de balle : «je savais ce qu’il était capable de faire avec son club. Surtout, qu’il ne change pas, sur et en dehors du terrain. Il a vraiment tout, il est mature à 19 ans. Tout est bien cadré, ce n’est pas étonnant car beaucoup de jeunes Français arrivent tôt et sont dans le milieu pro. Il y a d’autres jeunes qui ont du potentiel. Je les ai vus avec les Espoirs contre l’Angleterre». Son influence s’est particulièrement fait ressentir en prolongation, où il a tenté à plusieurs reprises de faire la différence, testant le gardien croate Dominik Livakovic. Mais c’est surtout lors de la séance de tirs au but que Doué a marqué les esprits. Malgré la pression, il a transformé son penalty avec sang-froid, contribuant ainsi à la qualification des Bleus pour le Final Four. Une première convaincante qui laisse entrevoir un bel avenir sous le maillot tricolore.

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Au cours du match retour, au Stade de France, Manu Koné a été titularisé, et a livré une performance solide, contribuant à la maîtrise du milieu de terrain français. Sa capacité à récupérer le ballon et à relancer proprement a été déterminante dans le dispositif des Bleus. Sa prestation a été saluée par les observateurs, renforçant sa position au sein de l’équipe nationale. Ces performances récentes illustrent la montée en puissance de Manu Koné en sélection, où il s’affirme comme un élément clé du milieu de terrain français. Aurélien Tchouaméni et lui ont formé un duo complémentaire en double pivot, assurant l’équilibre de l’Équipe de France. Alignés ensemble pour protéger la défense et fluidifier la relance, ils ont affiché une belle polyvalence. Tchouaméni, positionné en sentinelle, a joué un rôle clé dans la récupération et l’orientation du jeu, apportant sa rigueur défensive et sa capacité à dicter le tempo. À ses côtés, Koné s’est distingué par son volume de jeu et sa faculté à casser les lignes grâce à ses percées et sa qualité de dribble. Son impact physique a permis de contenir les offensives adverses, notamment en seconde période où les Bleus ont mieux contrôlé les débats. Leur entente a été précieuse dans l’équilibre du collectif, et cette association pourrait bien devenir une option durable pour Didier Deschamps à l’avenir.

Pour rester dans les belles surprises du match retour au Stade de France, Michael Olise a été l’un des artisans majeurs de la qualification de l’équipe de France. Menés 2-0 après le match aller, les Bleus devaient réaliser une performance exceptionnelle pour inverser la tendance. Dès le début de la rencontre, Olise s’est montré entreprenant sur son aile droite, multipliant les percées et les centres dangereux. À la 60e minute, il a concrétisé la domination française en inscrivant un superbe coup franc, réduisant ainsi l’écart. Quelques minutes plus tard, il a délivré une passe décisive millimétrée à Ousmane Dembélé, permettant aux Bleus d’égaliser sur l’ensemble des deux matchs : «Michael a énormément de qualités. Il a eu des périodes plus compliquées jusqu’à aujourd’hui, mais il a beaucoup progressé dans son club. Il a été étincelant dans son registre, c’est son mérite. Parfois, ça met un peu de temps, il faut accorder de la confiance, il a mis beaucoup de liant avec les trois autres joueurs offensifs. Son coup franc direct, sa touche technique, je suis content pour lui et ça laisse présager d’autres rendez-vous car il va être en confiance», a détaillé le sélectionneur.

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Guendouzi s’écroule, Konaté perd pied, Rabiot inquiète

Lors du quart de finale aller de la Ligue des Nations contre la Croatie, Mattéo Guendouzi avait été titularisé par Didier Deschamps. Malheureusement, sa performance n’a pas été à la hauteur des attentes. Positionné au cœur du milieu de terrain, il a peiné à imposer son rythme et à dicter le jeu. Son manque d’impact a permis aux Croates de dominer cette zone clé, mettant en difficulté la défense française. De plus, Guendouzi a commis plusieurs pertes de balle dangereuses, offrant des opportunités aux adversaires. Son manque de rigueur défensive a également été pointé du doigt, laissant des espaces exploitables pour les offensives croates. Cette contre-performance a contribué à la défaite des Bleus, compromettant leurs chances de qualification avant le match retour. «Le milieu de terrain peut être plus créatif dans l’absolu. Mais ce qui nous a surtout fait défaut, c’est la justesse technique. À commencer par nos sorties de balle. Après, sur qui débutera dimanche et comment, vous savez très bien que je ne le dirai pas. Mais c’est un équilibre à avoir, qu’on n’a pas eu au match aller. On a eu du déchet dans nos sorties, au milieu aussi, et cela a de l’incidence pour la suite. Tout dépend aussi de ce que vous entendez par créativité».

Concentrons-nous toujours sur le milieu de terrain. Alors que son début de trêve avait été marqué par certains problèmes extrasportifs liés aux prises de parole de sa mère-agent Véronique suite aux banderoles du Parc des Princes lors du Classique, Adrien Rabiot a aussi connu une semaine compliquée. Avec le succès du double pivot Koné-Tchouaméni au retour, Didier Deschamps pourrait bien revoir sa hiérarchie en totalité dans l’entrejeu. Si on a longuement énuméré les cas positifs de cette trêve, certains effets dominos entraînent des remises en question chez d’autres concurrents. Par exemple, Dayot Upamecano a officiellement mis fin à la concurrence avec Ibrahima Konaté qui aura fort à faire pour retrouver sa place de titulaire. En effet, le roc du Bayern a enregistré 14 clean sheets lors de ses 17 dernières titularisations sous le maillot bleu, témoignant de son importance capitale dans la solidité défensive des Bleus. À l’inverse, son absence semble peser lourdement sur la défense française. Sans Upamecano, les Bleus n’ont réussi aucun clean sheet lors de leurs 10 dernières rencontres, laissant transparaître des fragilités défensives récurrentes. Le défenseur de Liverpool devra mettre les bouchées doubles pour espérer former la paire de titulaires en charnière avec William Saliba.

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Dernier appelé à la barre des accusés : Théo Hernandez. Alors qu’il connaît une saison désastreuse à l’AC Milan, l’ancien du Real Madrid n’a pas su profiter de cette pause pour remettre son esprit à l’endroit. En effet, Hernandez a connu une soirée difficile sous le maillot bleu dimanche. Aligné en tant que latéral gauche, il a peiné à apporter sa traditionnelle contribution offensive, souvent contenu par la défense croate. Défensivement, certaines de ses interventions ont manqué de précision, offrant des opportunités aux adversaires. Son manque d’impact a été notable, contrastant avec ses performances habituelles. Lors de la séance de tirs au but, sa tentative a manqué de précision, passant à côté du cadre. Cette erreur aurait pu coûter cher aux Bleus, mais heureusement, les parades décisives de son coéquipier milanais Mike Maignan ont permis à la France de se qualifier pour le Final Four. Cette prestation en demi-teinte souligne la nécessité pour Hernandez de retrouver son meilleur niveau afin de contribuer pleinement aux succès futurs de l’équipe nationale. En somme, ces deux matchs ont mis en lumière plusieurs aspects positifs de l’équipe : une attaque efficace avec le bon système, une défense parfois fébrile, mais solide dans l’ensemble grâce à une charnière solide, et surtout une grande mentalité collective, prête à relever les défis sous pression.

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