Info FM, OL : Que devient Mapou Yanga-Mbiwa ?

La carrière d'un footballeur est faite de hauts et de bas. Pour Mapou Yanga-Mbiwa, ce début de saison 2017-2018 est sans doute l'un des plus compliqués de sa carrière. Souvent aligné la saison dernière à Lyon (34 matches toutes compétitions confondues), l'ancien joueur de Montpellier n'entre plus dans les plans de Bruno Genesio et son staff. Malgré les départs d'Emanuel Mammana (Zénit) ou de Nicolas Nkoulou (prêt au Torino), les Gones s'appuient cette année sur Marcelo, Jérémy Morel et Mouctar Diakhaby en défense centrale. Une situation que commente son proche conseiller, Gadri Camara. «Mapou est conscient de sa situation. Il sait qu'il a perdu la confiance du coach qui est en place. Mais il sait aussi qu'il a les qualités pour s'imposer. C'est peut-être la première fois de sa carrière où vraiment il est en dehors d'un projet». Des échanges ont eu lieu notamment avec Genesio. «Il y a eu à un moment donné des discussions où le staff a dû lui déterminer un peu la hiérarchie. Depuis ça, Mapou ne revendique rien. Il travaille». Pourtant, le natif de Bangui (Centrafrique) aurait pu s'en aller cet été, lui qui bénéficiait d'un bon de sortie.

Mais un départ n'était pas envisagé à écouter son représentant. «Il a voulu se donner un laps de temps pour essayer d'inverser la vapeur. Il n'avait pas envie de rester sur une note négative et partir la tête basse. Je pense qu'il a envie de se prouver et d'essayer de changer l'opinion que l'on a eue sur lui.. Il a gardé un bon état d'esprit, c'est quelqu'un qui travaille chaque semaine pour être dans le groupe. Si ça marche, tant mieux. Sinon, il prouvera ailleurs qu'il n'est pas mort». Pour le moment, le roc défensif est toujours à Lyon. Bruno Genesio avait précisé en début de saison qu'il ne ferait pas de loft et qu'il continuerait à s'entraîner régulièrement avec les pros. Le coach a bien tenu parole comme l'explique Gadri Camara. «Je tiens à préciser que l'Olympique Lyonnais le traite correctement humainement. Il n'y a pas de mise au ban. Mapou s'entraîne avec le groupe pro la semaine. Il est en contact avec ses coéquipiers la semaine. Le week-end, avant la préparation des matches, il bascule avec la réserve. Quand il y a des matches à domicile, il joue avec la réserve et quand c'est à l'extérieur, on le laisse au repos jusqu'au retour des pros le lundi».

Un grand professionnel

S'il n'a donc pas eu l'opportunité de jouer avec l'équipe fanion des Gones, Mapou Yanga-Mbiwa a disputé trois rencontres avec la réserve (Moulins-Yzeure, Annecy et Saint-Priest). Trois matches joués en intégralité. Au delà du sportif, Mapou fait preuve d'un grand professionnalisme. «Ceux qui connaissent Mapou savent que c'est un grand professionnel», déclare son conseiller. «C'est une personne qui est très consciencieuse, qui travaille. Aujourd'hui, il n'a pas changé, il est très impliqué. Je pense que tout le monde dans le groupe a pu voir qu'il était en bonne condition physique. Quand il va jouer en CFA, il ne lève pas le pied, il ne démérite pas. Il montre la voie aux jeunes qui ont fait un bon début de saison. On ne peut pas s'en satisfaire parce que ça reste quand même un joueur international qui a joué à la Roma et à Newcastle. Mais il fait preuve d'une très grande humilité et d'un grand professionnalisme. C'est tout à son honneur. Dans le foot aujourd'hui, beaucoup de personnes ne prennent pas les choses de cette façon. Il fait preuve d'exemplarité. Personne à l'OL ne dira le contraire». Genesio avait loué son attitude cet été.

Envoyé avec la réserve, Mapou tient aussi à jouer le rôle de grand frère pour les jeunes joueurs du club. «Mapou, c'est le garçon qui va toujours arriver un peu en avance pour s'échauffer, qui va partir après pour s'étirer. C'est un garçon qui montre la voie sur ce que demande le métier de footballeur professionnel. Il a beaucoup d'assiduité au travail. Les petites défaillances qu'il y a pu avoir du côté de Mapou c'était dans la tête peut-être. Mais ça n'a jamais été sur le travail. Ça a toujours été un grand professionnel et ça le restera. Je pense que le rôle de grand frère ou d'exemple il le joue pleinement avec la réserve le week-end. Lors de l'avant ou de l'après-match, il peut montrer la voie aux jeunes de l'OL. Il est très apprécié par eux». Irréprochable, le défenseur âgé de 28 ans espère toujours pouvoir revenir dans les bonnes grâces du staff de l'Olympique Lyonnais. D'autant que cette épreuve a été l'occasion pour lui de se remettre en question.

Une leçon pour Mapou

«Mapou sait que s'il y a eu des remises en question sur son cas, il le doit aussi à certaines performances qui n'ont pas été bonnes l'année dernière. Ça reste un sportif de haut niveau. Il a envie de se prouver des choses, il a envie de se fixer ce challenge d'inverser la vapeur (...) Paradoxalement, je crois que tout ça lui fait passer un cap mental. Aujourd'hui, il a un certain recul qui était peut-être nécessaire. Quand il va retrouver une place de titulaire, à l'OL ou ailleurs, il saura savourer d'une meilleure manière le métier qu'il pratique aujourd'hui et pour lequel il se prépare tous les jours. Quand on a été quasiment toujours titulaire dans sa carrière et qu'on n'a pas connu ce genre de moments de galère, on apprend. Il y a des joueurs qui le vivent beaucoup plus tôt. Lui, a toujours joué là où il est passé, qu'il soit critiqué ou non. Aujourd'hui, c'est une situation complètement inédite pour lui. Il arrive quand même à garder la tête haute, à rester concerné et à rester attendre son heure». Une heure qui pourrait venir ailleurs que chez les pensionnaires du Groupama Stadium.

«Mapou, c'est plus de 370 matches en pros dont une quarantaine de matches de Coupe d'Europe. Il n'a que 28 ans. Il doit espérer mieux. Forcément, beaucoup de clubs ne sont pas indifférents à sa situation. Il y a aussi des conditions qui seront à fixer par l'OL et aussi par Mapou. Encore une fois, il a pour objectif de tirer son épingle du jeu à un moment donné. On ne souhaite de malheur à personne, mais ça peut aussi très vite arriver. On connaît le football. On connaît des cas avec des joueurs qui étaient des parias et qui sont devenus des héros. Si on doit aller voir ailleurs, je n'ai pas de doute sur le fait que des clubs se manifesteront car son cas ne laisse personne insensible. Tout dépendra de comment les choses évoluent». Ce qui est certain, c'est que le joueur né en 89 n'attend que d'avoir l'occasion de rejouer au plus haut niveau. «Aujourd'hui, son envie est de montrer qu'il n'est pas mort. Ce n'est pas parce qu'il a ce petit coup de mou que c'est la fin du monde. Au contraire, il a su rester très concentré. Il est très conscient de sa situation. Il travaille beaucoup pour demain retrouver une place de titulaire et prouver à tout le monde que le Mapou au top de sa forme à un moment donné va revenir et s'imposer jusqu'à la fin de sa carrière. Je pense même que ça va être le socle de la deuxième partie de sa carrière». L'avenir nous le dira !