Coupe du Monde 2014, Portugal : Pepe, le pétage de plomb de trop

On joue la 37e minute de la première période de ce Allemagne – Portugal, à l'Arena Fonte Nova de Salvador de Bahia. Et sur une ouverture anodine, Pepe, repris par Thomas Müller, le déséquilibre. Une action jugée licite par Milorad Masic. Seulement, une fois l'attaquant au sol, l'international lusitanien s'approche de lui, tête contre tête. L'arbitre serbe, qui n'a rien raté de l'action, court vers le n° 3 de la Seleção das Quinas et le sanctionne d'un carton rouge direct, sans aucune hésitation. Cette nouvelle sortie de piste scellera définitivement le sort d'une rencontre que la Nationalmannschaft dominait déjà (2-0, 4-0 au final).

Son sélectionneur Paulo Bento a néanmoins défendu son joueur au sortir de la rencontre. « L'expulsion me paraît forcée », a confié l'entraîneur. Un sentiment partagé par ses autres joueurs. « Si les arbitres ne s'étaient pas trompés, le match aurait été différent. Nous n'avons pas encore parlé à Pepe. Qu'il nous demande pardon ? Nous devons tous demander pardon. Il n'est pas le seul à avoir perdu, toute la sélection a perdu », a lui indiqué l'ancien Lillois Ricardo Costa. Müller, accusé d'avoir exagéré, s'est lui aussi expliqué au sujet de cette action. « J'ai senti l'impact de Pepe. Le rouge ? Je n'ai pas à donner mon avis. Je n'ai rien voulu forcer», a-t-il expliqué. Pepe, lui, a préféré ne rien dire.

Victime de sa mauvaise réputation ?

« Je ne parlerai pas avec vous, demandez des explications à l'arbitre », s'est-il contenté de déclarer en zone mixte, laissant entendre que son adversaire avait bien joué le coup pour tromper l'homme en noir de la rencontre. Toujours est-il qu'avec son passif long comme le bras (demandez-donc à Casquero, Lionel Messi ou Felipe Melo ce qu'ils retiennent de leurs affrontements avec le Portugais...), l'ancien pensionnaire du FC Porto sait qu'il ne peut se permettre aucun écart, aussi infime soit-il. Sa réputation, très mauvaise, le précède sur tous les terrains d'Europe et du monde. Ce lundi, il a fauté, sur le but de Mats Hummels, coupable d'un marquage des plus laxistes, et sur cette fameuse action face à Müller.

La presse internationale ne l'a pas raté. «Sans pieds ni tête», titre A Bola en référence à son incompréhensible action. Record parle de «désastre». « Pepe perd le contrôle», pour O Globoesporte. L’Équipe fait dans le jeu de mots : «Pepe, la mauvaise tête». Ce craquage est d'autant plus dommageable que, toute la saison durant, il a prouvé, aux côtés de Sergio Ramos, qu'il était l'un des meilleurs défenseurs de la planète football, lorsqu'il se contentait de faire ce qu'il sait le mieux : protéger sa défense.

Avec Carlo Ancelotti, il avait même appris à rester dans la mesure tout en conservant son efficacité. Raphaël Varane, qui a passé le plus clair de son temps sur le banc de touche à son retour de blessure au genou, peut en témoigner. Longtemps blessé pendant la préparation (il a notamment raté la finale de Ligue des Champions), était-il suffisamment remis physiquement et prêt psychologiquement pour disputer une rencontre de cette importance ? Cette question restera sans réponse. Paulo Bento et le Portugal devront trouver d'autres réponses pour faire sans lui...