Depuis l'annonce de la probable arrivée de Jordan Veretout, des supporters clament haut et fort qu'ils ne veulent pas le voir arriver sur la Canebière. Une question sportive ? Pas du tout. Son nom a été associé à celui de son beau-père, condamné pour agression sexuelle.
Depuis que le nom de Jordan Veretout est sorti et que sa signature à l’Olympique de Marseille se rapprochait, une polémique a enflé. Le milieu de terrain de l’AS Roma aurait payé les frais d’avocats de son beau-père accusé, puis condamné au tribunal correctionnel de Saint-Nazaire, à deux ans de prison ferme pour une agression sexuelle sur sa fille (la belle sœur du joueur) aujourd’hui âgée de 22 ans. La sentence ayant été prononcée en mai 2021.
Il n’en fallait pas plus pour que la toile s’emballe et réclame à ce que le milieu de terrain international français ne mette jamais les pieds à l’Olympique de Marseille. Interrogé sur la grogne des supporters, c’est un Pablo Longoria très touché qui a répondu : « il y a une question dans la vie. Il est condamné ? A-t-il fait quelque chose de mal ? C'est une supposition, je peux faire des suppositions sur d'autres choses. Après il y a d'autres questions. Regarder dans les yeux, avoir de l'éthique, des valeurs. Il faut faire les choses bien droites. Une rumeur, c'est un réflexe de la vie actuelle. Quelqu'un met quelque chose et tout le monde doit se servir. Juger quelqu'un, c'est moralement acceptable ? Il faut une réflexion. Il faut respecter les personnes ».
Il n'y a pas eu de caution
Mais finalement de quoi est-il accusé ? D’avoir payé une éventuelle caution ? D’avoir payé les frais de justices de son beau-père et, sous-entendu, de cautionner l’acte ? Foot Mercato a pris le temps de se renseigner et de tenter d’expliquer ce qui s’est réellement produit. Sur la première accusation : le système de caution est moins répandu en France qu'aux Etats-Unis et dans cette affaire l'accusé a eu droit à un contrôle judiciaire basique (interdiction de rencontrer la victime, par exemple) sans caution. L'instruction ayant statué ainsi car il avait été découvert deux traces ADN et aucune n'appartenait à l'accusé, qui démentait tout à l'époque d'ailleurs. Mais dans ce jugement moral, qui n’a évidemment rien de juridique ou de judiciaire, cela ne change pas grand-chose nous dira-t-on.
On en vient donc à la seconde accusation. Pour remettre dans le contexte, les accusations arrivent en deux temps. Une première lors de l'année 2013, non suivie d'un dépôt de plainte et une seconde en 2017. Cette fois une plainte est déposée. Un avocat est donc engagé, maître Joseph Cohen-Sabban et c'est l'une de ses associés qui plaidera, Maître Marie-Cécile Nathan. Les faits sont alors qualifiés d'atteintes sexuelles et d'agressions sexuelles.
Ce sont les filles de l'accusé qui ont réglé les premiers frais
Mais tout cela s'inscrit à une période de grande querelle familiale et de règlements de compte comme cela peut arriver dans quelques familles. C'est alors que la famille se déchire et que la mère et les autres filles prennent parti pour le père, alors accusé. Accusé qui dément d'abord avec force les accusations dont il est victime. « Il était dans un trois quart de déni, nous raconte un suiveur du dossier de l'époque. Il a été condamné et il n'a pas fait appel, il y avait une base de culpabilité. Si le tribunal ne l'a pas réincarcéré après son incarcération préventive, c'est que ce n'était pas l'affaire du siècle ».
Mais une nouvelle fois, là n'est pas le sujet. Selon nos informations, le seul et unique versement fait aux avocats pénalistes, de l'ordre de 5000€, a été réglé par les filles de l'accusé, ce dernier prenant en charge la suite des frais. Toujours d'après nos informations, aucun contact n'a eu lieu entre Jordan Veretout et les avocats de son beau-père. Ce que nous a confirmé Maître Joseph Cohen Sabban : « je n'ai jamais reçu de l'argent de sa part. Je ne l'ai jamais eu non plus au téléphone et je ne l'ai jamais vu non plus. Pour être honnête, j'ai appris qu'il était le mari de Sabrina ce matin ».
En outre, si la femme de Jordan Veretout a pris fait et cause pour son père, c'est avant tout parce qu'il n'aura eu de cesse de nier les allégations à son encontre. Une fois la vérité obtenue et certains aveux exprimés, Jordan Veretout a decidé de s’éloigner de l'accusé. Une histoire donc, qui n'avait pas lieu d'être et qui va permettre à tout le monde, Jordan Veretout compris, de se reconcentrer sur le rectangle vert.
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