Les raisons de l’énorme début de saison de Monaco

Par Sebastien Denis - Jordan Pardon
5 min.
L'AS Monaco @Maxppp

Leader de Ligue 1 avant cette trêve, l’AS Monaco trace son sillon dans la discrétion, comme souvent. Et peut s’en remettre au travail méthodique de son tandem Scuro - Hütter depuis un an.

Si Paris et l’OM prennent toujours autant de place médiatiquement, Monaco mérite bien un regard isolé vu son début de saison bluffant. Leader de Ligue 1, le club de la Principauté n’a toujours pas perdu le moindre match depuis avril, et cette défaite au scénario hollywoodien face à l’OL (3-2). Une réussite à mettre au crédit de plusieurs acteurs, dont forcément le chef de file, Adi Hütter, qui n’aura pas eu besoin de tellement de temps avant d’imposer sa patte. Mais après une superbe 2e place en L1 la saison dernière (malgré une courte période de turbulences), il fallait transformer l’essai, ce que n’avaient pas été en mesure de réaliser certains de ses prédécesseurs, à l’image de Niko Kovac, limogé après une première saison prometteuse.

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Aujourd’hui, Adi Hütter poursuit en tout cas sur la ligne qu’il s’est fixée, de concert avec son Directeur Général, Thiago Scuro, arrivé en même temps que lui après avoir longtemps officié dans la galaxie Red Bull pour la branche brésilienne de Bragantino. Bien soutenus par le président et actionnaire Dmitry Rybolovlev, les deux hommes ont joué la carte de la continuité avec l’effectif de la saison dernière, tout en apportant quelques retouches pour combler certains manques ou départs. Toujours avec méthode et application. « On a une très bonne équipe. Pour y ajouter quelqu’un, ces joueurs doivent clairement apporter une plus-value. Plus vous élevez votre niveau, plus il est difficile d’ajouter quelqu’un à l’équipe (…) Presque tout fonctionne bien, donc naturellement, nous avons moins besoin de recruter», confiait Scuro au mois de juillet lors d’une conférence de presse.

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Un recrutement astucieux et méthodique

Évidemment, se posait tout de même la question du remplacement d’éléments clés, avec les départs de Ben Yedder et de Youssouf Fofana, deux joueurs qui avaient pris une place importante sur le terrain et en dehors au fil des années. Le premier, arrivé en fin de contrat et aujourd’hui embourbé dans de nébuleuses histoires extra-sportives, a été remplacé numériquement par le prometteur George Ilenikhena, auteur d’une saison prometteuse avec Antwerp la saison dernière, venu renforcer un secteur offensif qui compte déjà Breel Embolo et Folarin Balogun. S’il a déjà pu marquer contre le Barça en septembre, l’attaquant nigérian de 18 ans est géré avec habileté. Souvent utilisé dans un rôle de second couteau, il sera appelé à endosser d’autres responsabilités au fil des mois, et même possiblement des semaines sous l’effet de la blessure de Folarin Balogun, freiné en pleine progression. Quant à Fofana, son successeur a été trouvé en la personne de Lamine Camara, déjà international sénégalais et brillant avec Metz l’an passé.

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Gouverner, c’est prévoir, et la cellule de recrutement monégasque a parfaitement su le faire depuis la saison dernière. Aujourd’hui, tous les postes sont doublés qualitativement, ce que souhaitait Thiago Scuro, en optimisant les dépenses (Monaco affiche seulement le 4e budget de L1). « Nous construisons l’équipe pour avoir au moins deux bonnes options à chaque poste. Pour moi, l’expérience et l’âge sont deux choses différentes, confiait récemment le Brésilien à L’Équipe. Oui, nous avons recruté de jeunes joueurs, mais ils ont suffisamment d’expérience pour relever nos défis. Ils jouent en pro au haut niveau depuis un moment, certains jouent déjà en sélection.» Pour illustrer cette profondeur de banc, il suffit de revenir un mois en arrière. Trois jours après avoir créé l’exploit face au Barça, Monaco a pu se permettre d’opérer à un très large turnover face au Havre. Sur la feuille de match, 6 joueurs, remplaçants en Ligue des Champions, étaient cette fois titulaires. Ce qui n’a d’ailleurs pas empêché l’ASM de s’imposer (3-1).

Monaco recrute moins que ses concurrents, mais crée plus de valeur

Par rapport à ses concurrents en Ligue 1, Monaco s’est montré relativement discret cet été. Et on en revient une nouvelle fois à ce concept de «planification sportive», souvent évoqué en d’autres mots par Thiago Scuro. «Nous n’avons recruté que 4 nouveaux joueurs lors du mercato, mais sur les quatorze derniers mois, nous avons ajouté 11 joueurs à l’effectif. Nous n’avons laissé partir que les joueurs qui avaient un bon de sortie. Notre effectif est solide, capable d’enchaîner», expliquait-il au Monde récemment. Depuis l’été 2023, Monaco a dépensé pour un peu plus de 150 millions d’euros (en récupérant un peu plus de 110 millions d’euros en ventes), une somme que Paris a pu débourser rien que cet été. En parallèle, l’OM dépasse les 180 millions d’euros pour 26 joueurs achetés sur la même période, quand Lyon franchit largement la barre des 200 M€ de dépenses.

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Évidemment, ce qui peut aussi expliquer le début de saison canon de Monaco, c’est ce socle établi avec un cocktail de joueurs d’expérience, à l’image de Zakaria ou Kehrer, bluffants depuis août, et cette jeunesse appelée à prendre le pouvoir, incarnée par Maghnes Akliouche, Eliesse Ben Seghir, mais aussi Christian Mawissa, Kassoum Ouattara, Soungoutou Magassa et George Ilenikhena dans d’autres proportions. Sans oublier les jeunes internationaux tricolores du centre de formation Saïmon Bouabré, Joan Tincres et Mayssam Benama, tous trois étincelants en Youth League contre Barcelone (victoire 4-3), Paris Brunner (le champion du monde allemand U17 recruté au Borussia Dortmund et prêté dans la foulée à son club satellite du Cercle Bruges), ou encore Malamine Efekele (prêté lui aussi au Cercle), que l’ASM suit de près. Ce laboratoire à talents, c’est un peu le poumon économique du club, capable de jouer avec ses forces et conscient qu’il ne bénéficiera jamais des recettes merchandising de ses concurrents. À noter qu’au cours des derniers mois, le club de la Principauté a enregistré une augmentation de sa valeur marchande de 61 millions d’euros, alors que son effectif est aujourd’hui estimé comme le deuxième plus cher du Championnat de France (358 M€), derrière Paris (892 M€), et selon Transfermarkt. Ce même effectif qui lui permet de réaliser son meilleur début de saison depuis 1960.

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