Le TFC est au bord de l’implosion !
14e de Ligue 1, en autant de journées, et à 3 points de la zone rouge, le Toulouse FC connait un début de saison délicat. En championnat du moins. Si l’épopée en Ligue Europa couvre le marasme actuel, Carles Martinez Novell est de plus en plus critiqué, et c’est tout un groupe qui semble se fracturer.
Les semaines passent et se ressemblent pour le TFC. Dimanche, au Stadium, les Violets ont connu une drôle d’après-midi, le tout sans une grande partie du Virage Brice, sanctionné par la LFP en raison des débordements lors du match perdu face au Havre (1-2). Opposés à Lorient, les Toulousains ont de nouveau craqué dans les ultimes minutes de la rencontre (1-1, but de Bamba Dieng à la 90+1e). Au-delà du score, la manière. Et le contexte, surtout.
Sur le banc au coup d’envoi, Thijs Dallinga a pourtant répondu à son entraîneur en ouvrant la marque, de la tête (72e). Mais le Néerlandais, dépité après le résultat final des siens, s’est montré particulièrement remonté contre Carles Martinez Novell. Le jeune avant-centre (23 ans) n’a pas compris pourquoi il n’était pas titulaire, pour une telle affiche, alors qu’il est en pleine bourre (appelé lors du dernier rassemblement avec les Pays-Bas) en ce moment et qu’il porte l’attaque du TFC à lui seul (8 réalisations en 18 rencontres TCC).
Le coup de gueule de Thijs Dallinga
«Je suis très frustré d’être sur le banc. Je me demande encore pourquoi, mais quand je rentre, je dois être professionnel et marquer pour aider l’équipe. C’est ce que j’ai fait, je ne peux pas faire grand-chose de plus… Le coach ne m’a pas dit pourquoi j’étais remplaçant. C’était un match important, mais on en parlera en interne et pas à la télévision», a déclaré Thijs Dallinga au micro de Prime Vidéo. Une pique à direction de son coach, qui a mis de l’huile sur le feu par la suite, dans les vestiaires.
D’après Jean-Baptiste Jammes du site LesViolets.com, Carles Martinez Novell (39 ans) se serait embrouillé avec son buteur à cause de ses propos en après-match. Mais c’est Damien Comolli, le président du club, qui a eu le dernier mot. Ce dernier aurait "atomisé tout le monde", joueurs, staffs et entraîneur compris, en pointant l’ensemble du groupe du doigt. Un énorme coup de gueule suivi par des échanges forts entre les différents acteurs, dont les joueurs, qui sont eux aussi montés au créneau. «Il a lâché son coach devant tout le monde», raconte Jean-Baptiste, interrogé par nos soins. Une situation critique qui pourrait coûter cher à Carles Martinez Novell.
Carles Martinez Novell, de plus en plus décrié
Sur X, les supporters du TFC ont d’ores et déjà dégainé leur #CarlesOut, signe d’une véritable fracture entre les fans et leur tacticien. Il faut dire que l’Espagnol, passé par le FC Barcelone (où il entrainait les jeunes entre 2015 et 2019), a la lourde tâche de faire oublier Philippe Montanier, devenu idole de la Ville rose après avoir remporté la Ligue 2 (en battant le record de buts) et la Coupe de France la saison dernière.
«Ses choix sont incompréhensibles. Il est en train de perdre les pédales. Alors certes, il n’est pas aidé par la blessure d’Aboukhlal (blessé jusqu’à la fin de saison, ndlr), mais il invente des trucs sans arrêt. Trop de joueurs n’évoluent pas à leur poste, des défenseurs jouent sur les ailes, des milieux en attaque… C’est un intellectuel du foot, mais peut-être qu’en tant que numéro 1, c’est trop dur», admet Jean-Baptiste du site LesViolets.com. Un avis sans doute partagé par la masse toulousaine.
Damien Comolli se serait-il trompé ? Pour rappel, Philippe Montanier a été limogé en ayant ramené un trophée au TFC, en plus d’avoir maintenu le club grâce à une 13e place, jugée insuffisante pour le président passé par Liverpool. À tel point que l’ancien tacticien français était viré via un communiqué de quelques lignes. Une fin, vulgaire, qui ne profite pas à Carles Martinez Novell, incapable de poser sa patte annoncée offensive et léchée lors de son arrivée.
«Comolli va devoir assumer. Il a le cul entre deux chaises. Il a voulu écrire une histoire sur le long terme, avec cet entraîneur (Carles Martinez Novell), mais pour l’instant ça ne prend pas. La data, c’est bien, mais l’humain, c’est mieux. Il a été présenté à l’aide d’un Power Point pour montrer qu’il était bon, et que Montanier n’était pas fou, mais est-ce que ce ne serait pas un retour de bâton pour montrer qu’on a peut-être été trop hautain», s’interroge Jean-Baptiste, également animateur radio sur Fun Radio. Damien Comolli est sous le feu des projecteurs, lui, le principal architecte d’un TFC bâti par la data.
La Ligue Europa, l’arbre qui cache la forêt ?
Tout n’est pas non plus à jeter dans la saison du Toulouse Football Club, à l’instar d’un parcours jusque là honorable en Ligue Europa. Avec 8 points au compteur, le Téfécé pointe à la 2e place du groupe E, juste derrière Liverpool, mais devant l’Union Saint-Gilloise et LASK. Les Occitans se sont même offert les Reds au terme d’une rencontre entrée dans la légende, au Stadium, remportée 3-2.
«Un soir historique», jugeait Carles Martinez Novell, auteur d’un sacré coup. Le club de la Ville rose est en très bonne posture pour poursuivre son épopée européenne, surtout après son nul timide mais recherché face à l’Union Saint-Gilloise jeudi dernier (0-0). Une compétition que semble prendre au sérieux les Toulousains, qui craquent comme rarement en Ligue 1.
Le Téfécé ne lâcherait pas-t-il trop de plumes en Ligue Europa ? Comment expliquer autant de largesses en championnat dans les moments fatidiques ? Si le jeu proposé par Carles Martinez Novell et consort est en décalage avec le projet vendu par son président - qui expliquait se ficher de gagner en priorisant la manière dont son équipe jouait -, en Ligue 1, le TFC allie l’exploit de décevoir dans tous les compartiments, en montrant des lacunes mentales qui pourraient s’avérer dramatiques en fin de saison. Face à Strasbourg (Bellegarde, 89e), Clermont (Ogier 90+6e), Lens (Guilavogui 84e), Brest (Satriano 90+2e), Liverpool (Jota 89e, Salah 90+3e), Le Havre (Bayo 83e, 90+6e) et donc Lorient (Dieng 90+1e), Toulouse s’est écroulé. C’est trop, beaucoup trop de points jetés par la fenêtre.
Il va falloir y remédier. Et les options ne sont pas nombreuses. Carles Martinez Novell aligne ses meilleurs éléments, même si Ibrahim Cissoko mériterait plus de minutes au goût des supporters, et à moins d’un électrochoc au sein du groupe, voire d’un mercato hivernal bien pensé, le Téf devra cuisiner avec ce qu’il a déjà. Au menu, c’est copieux, avec l’OL (10/12), LASK (14/12), Rennes (17/12), Monaco (20/12), ou encore le PSG (3/01). La Ville rose doit inverser la tendance en profitant de la faiblesse du championnat, avec ou sans son jeune entraîneur espagnol.
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