PSG : les révélations croustillantes de Luis Campos sur les coulisses du mercato

Par Josué Cassé
4 min.
Luis Enrique et Luis Campos, au Campus PSG @Maxppp

Invité à l’école d’économie de la Sorbonne, ce vendredi, pour donner une conférence sur le marché des transferts et ses coulisses, Luis Campos, conseiller football du Paris Saint-Germain, a profité de l’occasion pour donner, selon lui, les clés d’un mercato réussi. Au cours de cet échange, le Portugais s’est également laissé aller à quelques secrets de fabrication…

La méthode Campos. Voilà le programme proposé aux étudiants de la prestigieuse école d’économie de la Sorbonne, vendredi soir. Invité exceptionnel, le dirigeant portugais a ainsi pu détailler sa manière de travailler au Paris Saint-Germain. Architecte central du mercato francilien, le conseiller football du club de la capitale a ainsi pris la parole pour livrer sa vision et sa manière de construire un effectif, aujourd’hui davantage basé sur la notion de collectif. «Au PSG, on a l’exemple d’un ou deux joueurs qui changent beaucoup cette année et qui sont mieux adaptés. On est beaucoup plus dans une pensée collective. Ça fait que tout le monde peut briller. C’est une nouvelle direction prise par le club et je pense que ça aboutira sur moins d’échecs concernant certains joueurs. Le puzzle prend forme… mais seul le terrain validera ou non le travail effectué», a tout d’abord rappelé Campos.

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Luis Campos dévoile sa méthode de travail

Une conférence permettant également à l’intéressé, passé par Monaco et Lille, d’exposer l’une de ses principales théories, dite du «puzzle», à l’heure où les champions de France en titre ont décidé de prendre un virage à 180 degrés dans leur politique sportive avec les départs de Lionel Messi et Neymar et les arrivées de plusieurs joueurs moins bling-bling. «Le football est un sport collectif, une équipe est pour moi un puzzle de 22-24 joueurs», a alors avoué Campos, powerpoint à l’appui tout en s’appuyant sur l’image d’un puzzle de la Tour Eiffel. «Ce puzzle est très joli. Mais si on enlève deux pièces et qu’on les remplace par des pièces d’un autre puzzle très joli… la Tour Eiffel est horrible. Pourtant, on a pris de très jolies pièces dans un autre endroit. Parfois on dit à propos d’un joueur: 'Il est extraordinaire, j’adore’. Mais il faut voir s’il s’incorpore bien dans l’équipe, sinon il va casser votre travail».

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Pour illustrer ses propos, Luis Campos a également insisté sur cette notion de complémentarité, en basant son argumentaire sur un exemple vécu en terres monégasques. «L’important est la connexion entre chaque joueur, comme en neurologie. On peut avoir onze joueurs extraordinaires, mais s’ils ne se connectent pas entre eux, ça ne peut pas marcher. Là où je suis fort, c’est pour trouver des joueurs capables de combiner bien entre eux. Quand Monaco a été champion en 2017 (il avait participé à construire l’effectif entre 2013 et 2016, ndlr), la force du club était la connexion entre tous ces joueurs. L’année suivant le titre, Monaco a vendu Bernardo Silva pour très cher et a mis beaucoup d’argent sur un autre joueur pour le remplacer (il ne cite pas le joueur, ndlr). Ils ont acheté le joueur avec les meilleures stats au monde. Mais ils ont oublié qu’il jouait tout le temps près de la ligne… où avait l’habitude de passer Djibril Sidibé».

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Des théories et le sens du collectif au coeur du mercato !

Déterminé à l’idée de présenter au mieux sa manière de procéder, l’intéressé a, par ailleurs, rappelé sa volonté de «défendre la culture du club, de la ville et de tout ce qui a été mis en place sur les années précédentes» lors des décisions prises sur le marché des transferts. Dans cette optique, le Portugais est alors entré dans une nouvelle considération plus technique. Celle qui différencie les joueurs A1, A2 et B1. Une théorie, là aussi, à l’origine de son fonctionnement lors du mercato. «Quand je vais à un rendez-vous avec l’entraîneur pour le mercato, j’arrive avec 9 joueurs par poste, avec 3 tranches de prix : montant du transfert et capacités salariales. Pour moi une équipe doit avoir quatre joueurs A1, un joueur fondamental, capable de gagner lui-même des matchs ou des points. Un A1 au poste de gardien, un A1 en défense, un A1 en milieu et un A1 en attaque. C’est la colonne vertébrale de l’équipe», a tout d’abord confié Campos avant de préciser.

«Pas deux, pas trois… un seul A1 pour chaque ligne. Après, il y a les B1, les jeunes joueurs capables d’être un jour A1. Ce sont des électrons libres, des jeunes avec un talent extraordinaire qui ont été vendus pour beaucoup d’argent. Bernardo Silva, Nicolas Pépé à Lille… Ils se sont tous transformés en joueurs extraordinaires. Les A2, enfin, sont quant à eux des joueurs d’équipes. Ce ne sont pas les meilleurs du monde mais ils sont très importants». Sans citer de noms, le dirigeant parisien a ainsi dévoilé sa méthode avec précision, le tout en s’offrant quelques déclarations provocantes : «une tête carrée ne comprendra jamais un ballon rond». S’exprimant, enfin, sur la nouvelle direction prise par le Paris Saint-Germain, le natif d’Esposende, interrogé sur les possibles erreurs de casting au cours des dernières années, a alors promis moins d’échecs si le club se laissait guider par cet esprit du collectif. Avant de conclure : «le puzzle prend forme… mais seul le terrain validera ou non le travail effectué». Nouvel élément de réponse, ce samedi à 17h, avec le déplacement du PSG sur la pelouse du Stade de Reims.

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