Dans le cadre de la 12e journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille a confirmé sa très belle dynamique à l’extérieur en s’imposant face au RC Lens (3-1). Un choc au cours duquel Adrien Rabiot a particulièrement brillé. Voici les notes du match.
Ce samedi, c’était jour de choc en Ligue 1 entre deux équipes emblématiques de notre championnat. Dans un stade Bollaert-Delelis chauffé à blanc, le RC Lens recevait l’Olympique de Marseille pour une rencontre entre deux équipes qui avaient absolument besoin d’une victoire dans la course à l’Europe. Après une avant-trêve mouvementée sur la Canebière, les Phocéens se devaient de retrouver le sourire, alors qu’ils sont plutôt bons loin de leurs bases. De son côté, le club lensois restait sur une belle victoire contre Nantes (3-2) mais devait confirmer son statut de prétendant à l’Europe. D’entrée, ces derniers ont imprimé leur rythme. Très incisifs, les hommes de Will Still se sont procurés les premières opportunités à l’instar de ce manque de courage de Deiver Machado qui aurait pu marquer de la tête sans sa peur du poteau droit de Géronimo Rulli (4e). Le portier argentin s’est ensuite détendu par deux fois face à des tentatives artésiennes (8e). Marseille n’a su exister offensivement qu’en profitant d’une erreur de Malang Sarr (9e).
Alors que Lens dominait allégrement la partie, les débats se sont équilibrés à l’approche de la mi-temps et Marseille aurait même pu ouvrir le score sans un invraisemblable raté de Neal Maupay, face au but (41e). En fin de premier acte, Lens a également eu de nouvelles opportunités mais les Lensois se sont encore heurtés à un manque de réalisme criant et à un Rulli brillant (42e, 44e). Au retour des vestiaires, la rencontre est partie sur de nouvelles bases. Plus inspirés, les visiteurs ont même trouvé la faille rapidement. Après une nouvelle parade rassurante de Rulli (48e), l’OM a trouvé la faille après une action rondement menée. Alors que Greenwood a trouvé Maupay sur une superbe ouverture, l’ancien de Brighton a contrôlé avant de servir Valentin Rongier en retrait. Au placard en début de saison, l’ancien capitaine du FC Nantes ne s’est pas fait prier pour tromper Brice Samba et donner l’avantage contre le cours du jeu à l’OM (0-1, 49e).
Un OM à deux visages
Sonnés, les Lensois ont commencé à balbutier leur football, ce qui a permis à l’OM de pousser et de prendre confiance minute après minute. Un sursaut d’orgueil bienvenu pour des Marseillais qui ont même réussi à doubler la mise au terme d’une superbe contre-attaque. Après une chevauchée impressionnante de Greenwood, Maupay a trouvé Luis Henrique dans la profondeur. Serein, le Brésilien a parfaitement croisé sa frappe pour s’offrir son cinquième but de la saison en championnat et mettre l’OM à l’abri. Pour autant, Lens n’a pas abdiqué et a continué d’y croire. Une résilience qui a permis à Lens d’y croire et de continuer d’attaquer. Un espoir furtif qui est devenu un réel leitmotiv avec la réduction de l’écart d’Angelo Fulgini à la 80e minute au terme d’une action confuse (2-1, 80e).
Dans la foulée, Lens a même réussi à égaliser grâce à une réalisation bienvenue de Rémy Labeau-Lascary (2-2, 85e). Mais alors que Bollaert avait exulté et croyait à un scénario fou pour l’égalisation, le VAR est venue signaler une faute au début de l’action sur Bilal Nadir. Après visionnage des images, Eric Wattelier a finalement logiquement refusé le but lensois et a accordé un coup-franc à Marseille. Une aubaine pour Pierre-Emile Hojbjerg qui a trompé Brice Samba avec une mine incroyable côté ouvert (1-3, 89e). Avec ce joli succès dans un environnement particulièrement hostile, l’OM reste troisième et se rapproche de Monaco. De son côté, Lens fait la mauvaise opération et se retrouve relégué à six points de son adversaire du soir.
L’homme du match : Adrien Rabiot (8,5) : aligné dans un rôle de milieu relayeur gauche, l’international français a livré une très grande prestation dans l’entrejeu marseillais. Autoritaire dans le duel (8/12, 4 ballons récupérés, 3 interceptions), précieux dans son orientation du jeu et toujours bien placé, il a permis aux siens de ne pas craquer face à l’intensité mise par les Sang et Or. Affuté physiquement, il a multiplié les courses pour semer le trouble dans la défense lensoise, tout en récupérant de nombreux ballons. Un match plein et très encourageant pour la suite de son aventure à Marseille.
RC Lens
- Samba (4) : l’international français n’aura pas vraiment été inquiété dans le premier acte. Ni sur l’occasion manquée de Højbjerg après sa relance pas assez appuyée pour Sarr et l’intervention de Maupay (9e). Ni sur la frappe de Greenwood (21e). Ni sur l’opportunité ratée de Maupay (41e). En seconde période, il voit le ballon de Luis Henrique passer devant lui (47e). Il est ensuite trompé par Rongier (49e), après une bonne remise de Maupay. Puis par Luis Henrique (57e) sur une belle frappe croisée, à la suite d’un corner mal tiré par Thomasson et d’une transition rapidement jouée. Il est ensuite battu par Højbjerg sur coup franc (89e).
- Sarr (4) : peu inquiété en première mi-temps, il n’a pas toujours dégagé de la sûreté en défense. Tout proche de provoquer un penalty après un dégagement raté et après que le ballon eut touché sa main, il tarde à revenir en défense sur la deuxième réalisation marseillaise. Ce fut trop pour les frères Still, qui l’ont fait sortir dans la foulée. Remplacé par Anass Zaroury (77e).
- Danso (5) : dans les 45 premières minutes, le rugueux défenseur autrichien a fait vivre un calvaire à Mason Greenwood et Neal Maupay. Dans ses interventions, il a montré beaucoup d’agressivité pour les empêcher de se retourner et d’apporter du danger. Même s’il a parfois frôlé la limite. Offensivement, il s’est permis quelques montées pour percer le bloc marseillais et apporter du danger dans la surface de réparation adverse. Dans le second acte, il est trop tendre face à Maupay, qui va trouver Rongier pour l’ouverture du score.
- Medina (5) : l’international argentin aura réussi 45 minutes de bonne facture, en étant tranchant dans ses interventions et en fermant la porte à Greenwood, à de multiples reprises. Il est même tout proche d’ouvrir le score, mais sa tête passe à côté du but de Rulli (26e). Au retour des vestiaires, cela a été plus compliqué. Il est trop attentiste sur Greenwood au départ du but de Rongier, tarde à revenir sur le but de Luis Henrique et est proche de l’exclusion après une intervention ratée sur Rabiot, alors qu’il était le dernier défenseur. Mais l’arbitre de la rencontre ne l’a pas sanctionné.
- Frankowski (4) : Lens est souvent passé par son côté, le plus fort. Mais sur ses montées, le piston droit polonais a eu beaucoup de déchets, notamment dans ses centres souvent mal dosés. Même si sur l’un des seuls qu’il a réussis, il trouve Médina, resté aux avant-postes, mais dont la tête passe juste à côté de la cage de Rulli (26e). Bon retour face à Rabiot (71e).
- Thomasson (4,5) : l’euphorie lensoise en début de rencontre vient notamment de lui. Dès la 3e minute de jeu, Rulli est trompé par son centre piqué, dont ne profite pas Machado. Quatre minutes plus tard, il lance Nzola dans le dos de Kondogbia, qui butera ensuite sur Rulli. L’ancien Strasbourgeois a multiplié les passes pour chercher ses coéquipiers à l’intérieur ou en orientant sur les côtés. Mais ils ne l’ont pas toujours suivi. En seconde période, la montée en puissance de l’entrejeu marseillais lui a fait mal. Il est aussi impliqué sur le but du break pour l’OM, avec ce corner très mal tiré. Remplacé par Andy Diouf (58e), qui a tenté d’insuffler un nouveau souffle aux Lensois et qui est au départ de la réduction de l’écart lensoise.
- Ojediran (4) : pendant que Thomasson était chargé de trouver ses offensifs, lui était plus concentré sur la partie défensive. Combatif dans un premier temps et généreux à la récupération, il aurait pu terminer cette rencontre avec une passe décisive pour Da Costa, mais le Portugais a perdu son face-à-face contre Rulli. En seconde mi-temps, il est en difficulté face à Rabiot et Højbjerg et son marquage est trop laxiste sur Rongier, pour l’ouverture du score. Remplacé par Angelo Fulgini (77e), auteur de la réduction de l’écart du RC Lens (80e).
- Machado (4,5) : le Colombien a connu de meilleurs jours. Offensivement d’abord, puisqu’il manque de courage pour mettre la tête sur le centre piqué de Thomasson, en tout début de rencontre. Et parce qu’il n’a pas été un danger important pour Murillo et Henrique. Même s’il est impliqué sur le but du 1-2. Défensivement ensuite, car il ne ferme pas la porte au Brésilien sur le deuxième but marseillais. Le passage à 4 défenseurs après le 0-2 a fait qu’il a été moins exposé.
- Sotoca (4,5) : comme souvent, le Narbonnais de naissance a brillé dans le jeu sans ballon pour proposer des solutions devant et se démarquer. Lorsque Frankowski débordait sur son couloir droit, il rentrait à l’intérieur. Et lorsque le Polonais était plus en retrait derrière, c’était lui qui était trouvé à droite pour centrer. Avec plus ou moins de réussite. Après la première frappe cadrée du match signée Greenwood, il lui répond avec une frappe lointaine boxée par Rulli (22e). Mais en seconde période, il n’a pas poursuivi ses efforts. Remplacé par Remy Labeau-Lascary (58e), qui pensait permettre à Lens d’égaliser dans les dernières minutes du temps règlementaire. Avant qu’Eric Wattellier n’annule son but pour une faute au départ, près de la surface lensoise.
- Nzola (5) : l’international angolais a posé de nombreux problèmes à l’arrière-garde phocéenne. Toujours en mouvement, il n’a pas hésité à redescendre pour participer au jeu, comme sur sa belle déviation pour Danso, à partir de plus loin ou à presser pour gêner la première relance marseillaise. Bien lancé par Thomasson dans le dos de Kondogbia, il bute sur Rulli (7e). Il échoue encore contre l’Argentin (42e), après l’arrêt de ce dernier face à Da Costa. Une minute plus tard, il s’offre l’angle de tir en éliminant Højbjerg via sa feinte (43e). En revanche, il est quasiment absent des débats en seconde période.
- Pereira Da Costa (2,5) : le jeune Portugais aura été l’offensif le moins en vue du côté des Artésiens. Peu trouvé sur son côté gauche, il a été plus actif dans l’aspect défensif. Néanmoins, sur l’une de ses rares opportunités, il n’ouvre pas assez son pied et bute sur Geronimo Rulli (42e). Voyant son faible impact dans le jeu et alors que les Lensois étaient menés de deux buts, il cédait finalement sa place. Remplacé par Neil El Aynaoui (58e), auteur d’une entrée quelconque.
Olympique de Marseille
- Rulli (7) : présent dans les cages marseillaises, le dernier rempart argentin s’est fait une première frayeur sur une mauvaise appréciation d’un centre lensois, tout proche de profiter à Machado (3e). Pas de quoi le déstabiliser puisqu’il a ensuite montré toute sa solidité face à la pression lensoise. Auteur d’une première parade sur une frappe de Sotoca (22e), il fermait bien son angle sur la tête non cadrée de Medina (26e). Juste avant la pause, il sauvait encore les siens avec une double intervention décisive (42e). Encore décisif face à Nzola (48e), il aura eu le mérite de laisser ses partenaires dans le match. Une nouvelle copie parfaite malgré un but encaissé en fin de match après deux nouvelles parades (81e) et une frayeur sur l’égalisation lensoise finalement logiquement refusée.
- Murillo (6,5) : titularisé au poste de latéral droit, le Panaméen a livré une prestation très intéressante. Malgré la domination du club nordiste en première période, le numéro 62 de l’OM n’a jamais craqué. Fort de plusieurs interventions décisives en début de rencontre, il a pris le meilleur dans son duel avec Machado (7 ballons récupérés, 100% de duels remportés). Toujours aussi solide au retour des vestiaires, il a montré une très belle rigueur.
- Balerdi (7) : capitaine décrié au cours des dernières semaines, l’Argentin a d’abord subi les vagues lensoises. Régulièrement pris dans son dos, il a finalement profité du réveil olympien pour retrouver une certaine tranquillité. Parfait dans le duel, que ce soit au sol ou dans les airs, il a coupé plusieurs lignes de passes pour libérer les siens de la pression. Une très belle réaction.
- Kondogbia (6) : une nouvelle fois titularisé dans l’axe de la défense marseillaise en l’absence de Cornelius, blessé, et Brassier, non convoqué, le Centrafricain n’a pas livré le match du siècle. En difficulté face aux offensifs lensois et régulièrement pris de vitesse, il a montré une fragilité certaine. Profitant de la réaction marseillaise après la pause, il s’est malgré tout montré plus tranchant. Averti pour un excès d’engagement (65e), il a récupéré de nombreux ballons (8, soit le plus haut total du match), tout en gérant mieux les déplacements des attaquants lensois.
- Garcia (5,5) : préféré à Merlin pour animer le couloir gauche des Olympiens, le Suisse a surtout subi la pression lensoise. Bousculé dans le duel et régulièrement dépassé par les montées tranchantes de Frankowski, le joueur de 28 ans a beaucoup souffert. Plus solide au fil des minutes, il s’est également projeté pour apporter le danger dans la défense lensoise. Averti en fin de match pour un tacle trop appuyé.
- Hojbjerg (7,5) : véritable patron du milieu marseillais depuis le début de la saison, le Danois de 29 ans n’a pas réalisé son plus grand match du côté de Bollaert-Delelis. Toujours aussi précieux dans son abattage défensif, il a cependant subi l’envie lensoise sur plusieurs séquences. Auteur d’une première frappe non cadrée (8e), il se rendait également coupable d’une perte de balle dangereuse, proche de profiter aux Sang et Or. Pour autant et à l’image de la seconde période marseillaise, PEH aura livré un nouveau match cohérent à bien des égards. En patron, il a parfaitement dicté le rythme avant de parachever la victoire des siens sur un coup franc en force (89e). Solide.
- Rabiot (8,5) : voir ci-dessus
- Rongier (8) : de retour dans le onze marseillais, l’ancien Nantais a vécu, à l’instar de ses partenaires, un début de match compliqué. Averti pour tirage de maillot sur Thomasson (19e) et souvent dépassé par l’intensité du RCL, il a finalement débloqué la situation au retour des vestiaires après une superbe passe de Maupay (49e). Impliqué sur le second but marseillais, il a haussé le ton et restera l’un des grands artisans du réveil marseillais (7 ballons récupérés). Très actif, il a également sauvé quelques ballons chauds dans sa propre surface. Un grand match. Remplacé par Nadir (77e), bousculé et à l’origine du coup franc du 3-1.
- Greenwood (7) : brillant depuis son arrivée à Marseille malgré quelques réserves émises ces dernières semaines, l’ex-joueur de Manchester United débutait une nouvelle fois face au RC Lens. Dans un rôle plus axial, qui ne lui a jamais véritablement souri, le Britannique s’est d’abord montré globalement très discret, excepté cette frappe cadrée timide (21e). Après la pause, le numéro 10 marseillais, retrouvé sur son côté droit, a redonné des couleurs aux siens. A l’origine des deux buts olympiens, il a fait parler sa technique, mettant à mal l’arrière-garde nordiste. Une belle montée en puissance offrant les 3 points à l’OM. Remplacé par Rowe (82e), très actif lors de son entrée en jeu.
- Maupay (8) : préféré à Wahi, laissé sur le banc pour son retour à Lens, le numéro 8 de l’OM a évolué dans un rôle ingrat. Isolé en première période - conséquence directe de la domination des Nordistes et du marquage rigoureux de Danso - le buteur olympien a malgré tout montré une implication de tous les instants. Par ses décrochages et son pressing, il a ainsi fait preuve d’une belle combativité. S’il a ensuite vendangé offensivement (41e), sa seconde période a tout changé. Passeur décisif sur l’ouverture du score après un superbe contrôle orienté de la poitrine, il offrait un nouveau caviar à Luis Henrique sur le but du break (57e). Précieux. Remplacé par Wahi (90+2e).
- Luis Henrique (7) : dans un rôle d’ailier gauche, le Brésilien n’a pas vraiment existé au cours du premier acte. Concentré sur ses tâches défensives (6 duels remportés sur 7, 4 ballons récupérés), il a aidé ses coéquipiers à bloquer les offensives lensoises mais ne s’est jamais illustré aux abords de la surface adverse. Au retour des vestiaires, il a montré un tout autre visage. Bien plus présent dans les derniers mètres, il faisait le break d’une belle frappe croisée (57e) après un nouveau service de Maupay.