L’aventure de Patrice Evra à l’OM en 8 dates
Patrice Evra n'est officiellement plus un joueur de l'Olympique de Marseille depuis ce soir. Arrivé par la grande porte en janvier 2017, le latéral gauche qui devait apporter son expérience et son nom à l'OM Champions Project est sorti par la petite porte suite à son pétage de plomb avant le match d'Europa League face à Vitoria Guimarães. Retour sur l'aventure d'Evra à Marseille en quelques dates marquantes.
25 janvier 2017 : l'Olympique de Marseille frappe un grand coup en annonçant l'arrivée de Patrice Evra pour 18 mois. Libéré par la Juventus, le latéral gauche revient dans l'Hexagone des ambitions plein la tête. L'ancien joueur de MU doit apporter son expérience du très haut niveau mais aussi son nom à l'OM Champions Project. Dès sa conférence de presse de présentation, il avait confié : «Mon projet, c’est de m’investir. D’être performant sur le terrain. On parle beaucoup de leader, mais si sur le terrain tu ne montres pas l’exemple, je ne pense pas que tes coéquipiers vont te suivre (...) Je ne suis pas là pour vendre des maillots, je suis là pour redorer le blason de l’OM».
26 février 2017 : c'est le second accroc de taille pour Evra après une défaite contre Nantes quelques jours plus tôt. Un mois après sa venue, l'OM accueille le PSG au Vélodrome pour une défaite historique 5-1. C'est un naufrage collectif dans lequel participe grandement le latéral gauche. C'est notamment lui qui lâche le marquage sur Marquinhos lors de l'ouverture du score. Complètement largué sur la pelouse et même blessé, il est remplacé par Rudi Garcia dès la pause et sera crédité d'un 2/10 sur notre site. «On est passé complètement à côté, on a même oublié de jouer notre football » livrera-t-il à la fin du match. Un constat lucide qui aura au moins eu le mérite de secouer les esprits.
29 avril 2017 : critiqué comme souvent, Evra répond comme toujours. Après les propos de Dugarry sur RMC, le latéral gauche n'hésite pas à s'en prendre au champion du Monde 1998 et le taille sur ses relations avec Zidane dont il un ami très proche. «Mon frère m’a dit "il faut que tu t’occupes de « Duaring »". Je ne veux pas dire son vrai nom. Tout le monde a déjà compris. Donc s’il a un problème avec moi, qu’il vienne à Marseille, qu’on en discute. Il n'y a pas de soucis. Moi je le respecte. Champion du monde, champion d’Europe. (...) Je pense que dans tout ça, c’est la seule personne au monde qui sait le nombre exact de poils pubiens que Zinedine Zidane a sur ses bijoux de famille » envoyait le joueur sur SFR Sport. Autant dire que la déclaration n'était pas passée inaperçue.
7 mai 2017 : Deux mois et demi après la déroute du Classique, l'OM va mieux et termine le championnat en trombe. Lors de cette 36e journée de Ligue 1, les Olympiens reçoivent une équipe de Nice qui a déjà assuré sa place sur le podium. Titulaire, Evra affiche une belle prestation, marquée par son but et surtout sa célébration très douteuse où il mime de porter ses testicules avant d’enchaîner une série de pompes. «Ma célébration ? J'ai fait des petites pompes parce que j'aime bien bosser. Mon autre geste (rires) ? Elles étaient lourdes ! Je me suis écarté du troupeau pour mieux lécher mes plaies... Et quand je reviens, c'est du Pat' ! Les gens vont dire "il est arrogant !" Mais non ! C'est quelqu'un qui a confiance en ses qualités.» Une explication qui n'a pas vraiment convaincu l'audience mais au moins il est au niveau avec un 7,5/10 et un statut d'homme du match. La suite va vous surprendre.
6 septembre 2017 : relégué sur le banc de touche après l'arrivée d'Amavi, Evra assiste à la déroute de l'OM à Louis II au Vélodrome (6-1). Touché dans son orgueil, il profite de la trêve internationale pour livrer ses états d'âme à La Provence et remonter le moral de ses équipiers. «Je ne vous cache pas que ce 6-1 me casse les burnes (sic). J’ai choisi l’OM car beaucoup de personnes m’ont dit de ne pas venir, à cause de l’ambiance chaude, des gens qui oublient vite... Moi, j’aime où il y a la merde. Je suis comme ça, on ne me changera pas, j’ai besoin de ça» Sympa pour la merde visée... Il termine l'entretien par une déclaration prémonitoire. «Je vis dans le présent. Beaucoup s’interrogent sur la saison prochaine. (...) Je ne pense pas à une prolongation mais à me bouger sur le terrain.» Avec le recul, il a bien eu raison de ne pas penser à la saison prochaine. Mais ça c'était avant le drame de Rennes.
11 septembre 2017 : Evra profite de la venue du Stade Rennais au Vélodrome pour se refaire une santé et surtout lancer la saison de son club. «J'ai hâte de jouer contre Rennes, qu'on reprenne trois points et qu'on enchaîne. » Une cinglante défaite 3-1 plus tard, il est accusé de pas mal de maux par ses supporters. Il faut dire que sa prestation est encore dans toutes les mémoires. Faute de placement, des courses à retardement, il fait couler son équipe à lui tout seul en laissant Sarr et Bourigeaud faire ce qu'ils veulent. Crédité d'un 2 par notre rédaction, le pire est encore à venir. Le lendemain, il ose se mettre en scène dans une vidéo où il distribue des sacs de vivres à des sans-abris. Si son geste est à souligner, c'est surtout sa démagogie qui est retenue. Une boulette de plus, pas la dernière.
2 novembre 2017 : Patrice Evra atteint le point de non-retour. Avant le match de Ligue Europa face à Vitoria Guimarães, le natif de Dakar a asséné un high kick à un supporter marseillais... Expulsé pour ce match au Portugal, que l'OM a perdu pour la petite histoire, Evra a été mis à pied par l'Olympique de Marseille. Au cœur du scandale pour son geste violent, le joueur n'est plus en odeur de sainteté sur la Canebière. La tension avec les fans olympiens est à son paroxysme. Des banderoles sont d'ailleurs sorties à l'occasion du match à l'Orange Vélodrome face à Caen. : « Amour du maillot, respect des supporters, professionnalisme, c’est trop demander ? », ou : « Tu t’es cru au-dessus de l’institution OM et de ses supporters, nous ne te voulons plus sous nos couleurs, Evra : casse-toi ! » Leur souhait va être exaucé.
10 novembre 2017 : un jour très important dans la carrière de Patrice Evra. Son cas est étudié par l'UEFA ainsi que par l'Olympique de Marseille. L'instance du football européen a été la première à rendre sa décision en annonçant la suspension du joueur de toutes compétitions européennes jusqu'au 30 juin 2018 ainsi qu'une amende de 10 000 euros pour Evra. Quelques minutes plus tard, l'OM a dégainé un communiqué de presse pour annoncer la résiliation de contrat du latéral gauche à l'amiable. D’un commun accord, l’Olympique de Marseille et Patrice Evra ont décidé de mettre fin à leur collaboration. Le contrat du joueur est officiellement résilié avec effet immédiat. (...) Le 2 novembre dernier à Guimarães, il a commis l’irréparable en répondant à des provocations indignes d’une poignée d’individus. Toutefois, rien, dans le fond et surtout dans la forme, ne justifiait un tel dérapage, surtout de la part d’un joueur cadre aussi expérimenté dont l’attitude sur le terrain et en dehors doit inspirer les plus jeunes. Dans un tel contexte, les conditions n’étaient plus réunies pour que Patrice Evra puisse accomplir sa mission sereinement et surtout efficacement. Les deux parties en ont convenu et décidé de cesser leur collaboration d’un commun accord.» Game over.
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