Séville FC, Union Berlin : les confidences ahurissantes d’Isco sur ses mercatos agités

Par Matthieu Margueritte
7 min.
Isco, avec le Séville FC @Maxppp

À 31 ans, l’ancien pensionnaire du Séville FC n’a toujours pas de club. Mais après cinq ans de silence dans les médias, le milieu espagnol a décidé de se confier. Extraits.

Lorsqu’il a rejoint le Real Madrid en 2013, Francisco Roman Alarcon Suarez, dit Isco, est rapidement devenu l’un des chouchous de la Casa Blanca. Décrit comme la nouvelle pépite du football espagnol, l’ancien Malagueño jouissait d’ailleurs d’une belle cote auprès d’un entraîneur qui a beaucoup pesé chez les Merengues : Zinedine Zidane. Souvent, le Français s’est opposé à un départ d’Isco, malgré son statut de supersub. Aujourd’hui, le quotidien du natif d’Arroyo de la Miel a bien changé. Parti du Real Madrid en 2022, Isco n’a passé qu’une saison au Séville FC avant de se retrouver au chômage. Désormais, le milieu de terrain vient s’entraîner tous les jours au centre Crys Díaz & Co situé à Madrid. Et pour la première fois depuis 2018, Isco a accepté de parler dans les médias. C’est Marca qui a pu recueillir les propos de l’ancien Merengue qui semble bien se porter.

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« Très bien, j’ai hâte de commencer un nouveau projet et une nouvelle expérience. Je veux jouer au football, m’amuser, participer à des compétitions, montrer que j’ai encore de belles années de football devant moi. » En quête d’un nouveau club, l’Espagnol a expliqué qu’il ne voulait pas pour autant se précipiter. « C’est vrai que j’ai des propositions, mais je ne veux pas me tromper ou faire un autre faux pas dans ma carrière. L’important, c’est que l’illusion reste intacte. Je veux jouer, participer à des compétitions, m’amuser et j’ai hâte de revenir », a-t-il déclaré, avant de préciser le type de projet qu’il espère. « Une équipe avec un projet compétitif et qui essaie de pratiquer un bon football. Je ne donnerai jamais la priorité à l’argent, sinon je ne serais pas allé à Séville. J’ai reçu et j’ai reçu de nombreuses offres du Qatar et de l’Arabie saoudite, avec des sommes importantes, mais je veux jouer, être compétitif et m’amuser. »

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Il s’est battu avec Monchi

Cet entretien n’est toutefois pas uniquement un appel aux recruteurs. Bien avant d’évoquer son avenir, Isco a voulu se décharger d’un poids. Un fardeau lié à plusieurs événements survenus plus ou moins récemment. « Il s’est passé beaucoup de choses, beaucoup de choses qui sont de ma faute et d’autres qui le sont moins. Il est bon de parler de temps en temps pour enlever ce poids de mes épaules, cette épine dans mon pied et pour faire savoir aux gens ce qui s’est passé. » Une déclaration en forme de bande annonce sur ses déboires à Séville où sa relation avec le célèbre Monchi (qui a depuis quitté son poste de directeur sportif, ndlr) ont volé en éclat.

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« Julen (Lopetegui) est licencié, Sampaoli arrive et c’est très bien aussi. Mais quand Lopetegui est parti et que le mercato d’hiver a approché, j’ai vu beaucoup de choses étranges se passer au club. D’abord, ils ont appelé mon agent pour chercher une porte de sortie, sans m’en parler avant. Dès que je l’ai su, je suis allé parler directement à Monchi. Je lui ai dit : « écoute, j’ai eu l’information, je ne sais pas ce qui se passe, je ne sais pas si le club me veut ou pas. Sois honnête avec moi et on va régler ça sans problème. Je suis à votre disposition". Je ne sais pas quelle crise économique Séville a pu connaître, mais après cette conversation, tout est allé de travers. (…) Après cette conversation, Monchi a continué à dire que je voulais partir, ce qui n’était pas vrai, et il a commencé à nous appeler, mon avocat et moi, tous les jours, nous harcelant pour que nous signions la résiliation de contrat. »

Le sale coup de l’Union Berlin

Un comportement qui a fini par provoquer une situation de conflit total. Furieux des méthodes de son directeur sportif, Isco est alors allé parler avec Monchi. Et ce dernier aurait pété les plombs. « Ce que je vais vous dire est fort. Je lui ai dit qu’il était le plus grand menteur que j’aie jamais rencontré dans le monde du football et il m’a agressé. Il s’est approché de moi, m’a pris par le cou, on a dû nous séparer. Comme vous pouvez le comprendre, après cela, je ne voulais en aucun cas rester là. Et même si j’étais désolé pour lui, parce que j’avais de très bonnes relations avec mes coéquipiers et que les supporters me traitaient merveilleusement bien, je ne pouvais pas me sentir à l’aise dans un club où le directeur sportif m’agresse et où personne ne parle ni ne s’excuse. Ni pour l’agression, ni pour tous les mensonges qu’il divulguait. Alors, j’ai oublié mon contrat et je suis parti. » Marqué par ce départ difficile, Isco pensait alors trouver du réconfort en Allemagne. Le milieu espagnol devait s’engager avec l’Union Berlin, un club qui a d’ailleurs terminé la saison 2022/2023 à la quatrième place de Bundesliga. Mais alors que tout était bouclé, les Allemands ont annulé l’opération à la dernière seconde du mercato hivernal 2023.

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« Je suis responsable de beaucoup de choses, de m’être laissé emporter à certaines occasions, d’avoir baissé les bras même à l’entraînement parce que je me sentais dépassé, mais qu’est-ce qui s’est passé à Berlin ? C’était énorme. À quatre heures de l’après-midi, le dernier jour du mercato, Jorge Mendes m’appelle et me dit qu’il a une équipe pour moi. (…) Oui, il m’a appelé et m’a dit qu’il avait l’Union Berlin, d’Allemagne, avec une très bonne offre jusqu’à la fin de l’année avec l’option 1+1. Je lui ai dit que je l’appellerais dans cinq minutes et j’ai commencé à regarder un peu plus haut et à consulter. Ils avaient de très bons résultats en Bundesliga, ils étaient en Europa League, le contrat était bon, le projet semblait bon. J’ai donc accepté. Ils m’ont envoyé le contrat et je l’ai transmis à mon avocat. Tout était en ordre. J’ai fait ma valise et je suis parti seul à Berlin, car il était impossible d’organiser le déménagement de toute la famille en quatre heures, avec deux enfants en bas âge. Et quand je suis arrivé, j’ai été accueilli par quelqu’un du club. Tout est fait. Je fais mes photos, je salue l’appareil… Comme d’habitude. Et nous avons pris rendez-vous pour la visite médicale le lendemain. Dès le matin, dans la voiture en direction de l’hôpital, ils m’ont dit : « en fin de compte, nous ne pouvons pas vous enregistrer en Europe". Et j’ai dit : « c’est maintenant que vous me le dites ? Ils m’ont répondu qu’ils avaient essayé jusqu’au bout et que ce n’était pas possible. J’ai passé l’examen médical, ce que j’ai fait, bien que de nombreuses personnes l’aient remis en question… Une question plutôt absurde, car les médecins de Séville peuvent confirmer que ma condition physique à cette époque était l’une des meilleures de ma carrière. Le fait est que j’ai réussi l’examen et qu’au moment de signer le contrat, on m’a rappelé. "Hé, finalement, ce n’est pas cette somme. C’est moins". Et moi, pour la deuxième fois, j’accepte à nouveau ces changements qui ne figuraient pas dans l’accord préalable pour lequel j’ai pris l’avion pour l’Allemagne. Mais dix minutes plus tard, ils m’appellent une troisième fois pour me dire que le montant pour la saison prochaine n’est pas le même que celui du contrat et qu’il doit être révisé. C’est à ce moment-là que je me suis levé. J’ai voyagé avec beaucoup d’attentes et d’excitation vers une équipe qui joue l’Europa League et en quinze minutes, ils ont changé la moitié de mon contrat. Un contrat qui avait été accepté et revu à la fois par nous et par eux. C’est un manque de respect. Je n’ai pas 18 ans et ce n’est pas le premier contrat que je signe, alors j’ai dit que je ne signerais pas comme ça. Si en douze heures, en Allemagne, tout cela s’est produit, dans un an, je ne veux même pas y penser. (…) Je suis rentré en Espagne. Et là, j’ai senti qu’après tout ce qui s’était passé, j’avais besoin de me déconnecter, de me vider la tête. Mentalement, je n’étais pas prêt pour un autre déménagement, un autre projet. J’ai senti que j’avais besoin de m’arrêter, de faire une thérapie, de mettre de l’ordre dans mon esprit, dans ma vie, dans mes pensées. » Et aujourd’hui, Isco est à nouveau prêt à rechausser les crampons.

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