Arsenal : Cazorla remet ouvertement en question la méthode de Wenger

Leicester et Tottenham sont les dernières équipes à pouvoir se disputer le titre en Premier League. Une véritable surprise dans un championnat où les vainqueurs sont les quatre mêmes équipes (les deux Manchester, Arsenal et Chelsea) depuis 20 ans et la victoire de Blackburn en 1995. Et si il y a bien une équipe qui a manqué une superbe opportunité cette saison, c’est Arsenal. Après leur victoire sur les Foxes le 14 février dernier, les Gunners n’avaient que deux points de retard sur le leader et s’affirmaient alors comme les favoris dans ce sprint final.

Seulement comme chaque année depuis plus de dix ans maintenant, Arsenal s’est essoufflé dans le money-time. Défaits par la suite par Swansea, Manchester United ou encore Watford, les protégés d’Arsène Wenger ont fini par lâcher prise laissant Spurs et Foxes se livrer un formidable duel. Mais du côté de l’Emirates, le fossé entre Wenger et une grosse partie des supporters se creuse. Hier lors de la très courte victoire de Norwich, les fans ont affiché leurs divisions. Certains réclament un départ du technicien alsacien, d’autres le soutiennent corps et âme. De son côté, le board a toujours conforté le coach alors qu’un recrutement plus ambitieux depuis 3 ans (Özil, Alexis, Cech) n’a rapporté que deux victoires finales en Cup et deux Community Shield.

Cazorla monte au créneau

Mais la contestation pourrait prendre un tout autre virage après les dernières déclarations de Santi Cazorla. Interrogé par Sky Sports ce samedi, le milieu de terrain espagnol est convaincu qu’un changement de philosophie et de méthode donnerait un nouvel élan au club. «Nous avons besoin de changer quelque chose, parce que si nous voulons gagner, nous devons changer. Nous allons voir ce que nous pouvons faire, mais je pense que nous devons être plus réguliers, incite Cazorla. Cette année, nous avons perdu à la maison contre Swansea, concédé un nul face à Crystal Palace, et c’est ça la différence quand vous voulez gagner le championnat. Par exemple, contre Crystal, nous menions 1-0, il faut que l’on pense à défendre notre avantage ce moment-là.»

Malgré les nombreux compliments reçus, à juste titre, sur le jeu de son équipe, mettant ainsi fin au fameux "Boring Arsenal" des années 90, la philosophie prônée par Wenger ne fait plus recette. Elle est même parfois considérée comme dépassée par certains observateurs. «Il est vrai que nous avons une bonne mentalité et grande philosophie de jeu parce que nous voulons toujours attaquer pour essayer de marquer, mais parfois nous avons besoin d’être plus intelligents sur le terrain pour nous permettre de prendre les trois points» conclut l’ancien joueur de Villarreal. Critiqué par une partie de ses propres supporters, par d’anciennes gloires du club comme Thierry Henry, par ses propres joueurs comme Özil le mois dernier et à demi-mot par Cazorla qui remet en cause son style de jeu, Wenger est cerné de partout mais il tient le coup, pour le moment. CNN annonçait même le mois dernier qu’une prolongation jusqu’en 2020 avait été proposée à l’entraîneur. Pas de quoi ravir les suiveurs des Gunners.