Arsenal - PSG : Luis Enrique, responsable numéro un de l’échec parisien ?

Par Josué Cassé
6 min.
Luis Enrique sur le banc du PSG. @Maxppp

Pointé du doigt pour ses choix, Luis Enrique apparaît comme l’un des principaux responsables du revers concédé par le PSG sur la pelouse d’Arsenal (0-2) lors de la 2e journée de Ligue des Champions. Un constat que l’intéressé a lui même reconnu en conférence de presse, tout en plaçant ses joueurs devant leurs propres responsabilités.

«Être auteur, c’est assumer ses idées pour le meilleur et pour le pire». Empruntés au célèbre philosophe Edgar Morin, ces mots peuvent aussi s’appliquer au métier d’entraîneur. Au sortir du choc perdu par le Paris Saint-Germain sur la pelouse d’Arsenal (0-2), Luis Enrique peut en témoigner. Et pour cause. Si le club de la capitale française a subi son premier gros revers de la saison sur la pelouse de l’Emirates Stadium, le technicien espagnol s’est lui distingué par ses choix, et ce bien avant le coup d’envoi donné par Slavko Vincic. Refroidi par le comportement d’Ousmane Dembélé, l’ancien coach du Barça décidait, à ce titre, de se passer des services du numéro 10 parisien.

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«Il n’y a pas eu de dispute entre le coach et le joueur, ça, c’est totalement faux. Il y a juste un problème d’engagement du joueur envers l’équipe et non entre le joueur et l’entraîneur», justifiait cependant l’intéressé en conférence de presse d’avant match. Un choix assumé découlant dès lors sur d’autres… choix. Orphelin de son leader offensif en terres londoniennes, Luis Enrique décidait alors de lancer Désiré Doué dans le grand bain pour sa première titularisation en C1 sous les couleurs franciliennes. Préféré à Randal Kolo Muani et Marco Asensio, l’ancien Rennais accompagnait Kang-In Lee, une nouvelle fois positionné en faux numéro 9, et Bradley Barcola sur le front de l’attaque.

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Des choix discutables et discutés…

Architecte du collectif parisien, l’Espagnol de 54 ans se privait, par ailleurs, de Fabian Ruiz dans l’entrejeu, optant plutôt pour un trio composé de João Neves, Vitinha et Warren Zaïre-Emery. Autant de décisions désormais discutables au regard du dénouement de cette soirée européenne… Certes, Luis Enrique n’est sans doute pas le seul responsable de cette défaite cuisante (0-2) tant le PSG - dans son ensemble - a montré ses limites. De Gianluigi Donnarumma, coupable de deux bourdes, à l’impuissance offensive des champions de France en titre en passant par le milieu de terrain trop souvent transpercé, l’actuel leader de L1 est tombé de haut.

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Pourtant, l’entraîneur du PSG, qui dispose actuellement du ratio de défaites le plus élevé en Champions League sous QSI (43% - 6/14), cristallise les débats et suscite de nombreuses interrogations. Était-il judicieux de se priver d’Ousmane Dembélé pour un tel rendez-vous ? Certains y verront un message fort envoyé par le natif de Gijón, préférant défendre l’institution. D’autres notent, aujourd’hui, un excès de zèle. Une chose est sûre, si l’absence de l’ancien Barcelonais n’explique pas tout, elle aura largement participé à la déperdition offensive des Parisiens du côté de Londres. Incapable de trouver la faille face aux Gunners, le PSG ne pouvait alors que constater les dégâts. Envoyé au casse-pipe par son coach, Désiré Doué a lui clairement été dépassé par les événements.

Luis Enrique assume mais…

Inexistant sur son côté et pris dans le combat physique (2 petits duels remportés sur 8), l’international Espoirs français, qui a récolté la note de 3, n’a jamais été en capacité de faire la différence (9 ballons perdus, un petit dribble réussi). Un choix non payant et d’autant plus questionnant au regard de la tournure des évènements. Il convient, à ce titre, de noter que le PSG s’est surtout montré dangereux lorsque Kang-In Lee a retrouvé le côté droit et que Randal Kolo Muani, encore laissé sur le banc au coup d’envoi, est entré en jeu dans un rôle de vrai numéro 9. Difficile cependant pour ce dernier de retrouver cette confiance face au but en ne disputant que quelques bribes de match (une seule titularisation depuis le début de la saison).

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Au coup de sifflet final, les questions - jusqu’alors laissées sans réponse - ont alors fusé. Les premières concernant Ousmane Dembélé. Interrogé sur Canal + par Margot Dumont, Luis Enrique faisait cette fois-ci un autre choix : celui du silence. L’envoyée spéciale s’empressait alors de relancer l’Espagnol sur la dimension tactique. Mais là-encore : soupe à la grimace. «Non, je n’ai aucune intention d’expliquer ma tactique, car vous ne la comprendriez pas. Il va falloir corriger beaucoup de choses mais je n’ai aucune intention de l’expliquer», rétorquait froidement le technicien parisien. Présent en conférence de presse, l’acteur principal d’un film qui ne pourra prétendre aux César se montrait cependant quelque peu plus prolixe. «Sincèrement, je ne viens pas ici pour individualiser une défaite. Si c’est le cas, la défaite me revient», avouait premièrement l’ex-sélectionneur de la Roja avant de saluer la performance des Londoniens et de piquer ses joueurs…

Une communication critiquée

«L’adversaire était meilleure, dans la pression, les duels. Ils ont pris moins de risques après la pause, mais notre défaite est méritée. Pour savoir le niveau réel de notre équipe, il faudra attendre la fin de la saison. Il y aura d’autres matchs de haut niveau qui permettront de se situer. Il est impossible d’avoir un résultat quand on n’arrive pas à gagner des duels. Leurs attaquants arrivaient à anticiper le jeu de nos défenseurs mais nos attaquants n’ont jamais réussi à anticiper le jeu de leurs défenseurs. Ils nous ont été supérieurs dès la première minute. Nous avions comme adversaires l’une des meilleures équipes d’Europe, voire du monde, y compris dans le domaine aérien. Le deuxième but est un centre facile. Toutes les équipes doivent s’améliorer, la nôtre y compris». Un constat lucide n’apportant, toutefois, pas plus de réponses aux différents questionnements mentionnés précédemment. De quoi nourrir quelques frustrations…

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«Je pense tout simplement que c’est un club, des dirigeants et un entraîneur qui manquent d’humilité. Dans le foot, il faut faire preuve d’humilité. Penser qu’on peut jouer d’une manière, c’est une chose. Ne pas arriver à le réaliser c’en est une autre. Quand j’entends qu’il est là pour construire une équipe… Non, quand tu viens au PSG, tu viens pour gagner. Tu dois avoir un vrai constat de ce que tu es. Le PSG ne progresse pas depuis des années parce que ce constat n’est pas réalisé», s’emportait dans cette optique Sidney Govou au micro de Canal +. Un avis également partagé par Samir Nasri, loin d’être convaincu par les méthodes et la philosophie de jeu du tacticien francilien.

«Sa façon de jouer n’est pas la bonne, il ne s’adapte pas à son effectif, il croit qu’il va calquer ce qu’il a fait avec l’Espagne et le Barça au PSG. Mais tu n’as pas Busquets, Rakitic, Xavi, Iniesta (…) Avec les joueurs que tu as dans ton équipe, pour moi, tu dois jouer en attaque rapide et en contre», notait l’ancien Marseillais. Si les réponses apportées par Luis Enrique, mardi soir, n’ont donc pas manquer de crisper les différents observateurs, d’autres seront désormais attendues : cette fois-ci sur le terrain. Aussi brillant en Ligue 1 que décevant sur la scène européenne depuis la reprise, le Paris Saint-Germain, pointant actuellement à la 18e place, se devra, en effet, de réagir lors des réceptions du PSV Eindhoven, le 22 octobre, et de l’Atlético de Madrid, le 6 novembre prochain. Au risque de vivre de nouvelles soirées angoissantes…

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