PSG : Warren Zaïre-Emery, les raisons d’un coup de moins bien

Par Josué Cassé
5 min.
Warren Zaïre-Emery en action avec le PSG. @Maxppp

Décevant lors de la double confrontation face au Borussia Dortmund lors des demi-finales de la Ligue des Champions, Warren Zaïre-Emery a confirmé les difficultés affichées lors de sa deuxième partie de saison. Étincelant il y a un peu plus de six mois, le jeune milieu de terrain parisien, blessé en novembre dernier, a surtout été victime du manque de solution des Rouge et Bleu pour le préserver sur la durée. Une trajectoire suscitant dès lors quelques interrogations…

Un crack, le chouchou du Parc, un talent générationnel, l’avenir du football mondial… Le début de saison 2023-2024 réalisé par Warren Zaïre-Emery sous le maillot du Paris Saint-Germain a laissé place à une farandole d’éloges. Insubmersible à la pression et défiant tous les records de précocité, le jeune milieu de terrain parisien (18 ans) s’est alors rapidement imposé comme un pilier du collectif dirigé par Luis Enrique. «Il a été au-dessus de mes attentes, bien au-dessus, je ne vais pas parler de sa qualité physique, technique ou personnelle, je l’ai déjà fait beaucoup mais je vais parler de sa capacité à jouer en relation avec les autres. Il est très intelligent pour compenser le déplacement de ses coéquipiers, je n’ai jamais vu ça et c’est très rare de voir ça. C’est un joueur primordial pour nous», affirmait d’ailleurs le technicien espagnol en février dernier.

La suite après cette publicité

Une saison à deux visages…

Buteur, passeur et omniprésent dans l’entrejeu, le natif de Montreuil - également utilisé en tant que latéral droit, sentinelle, voire parfois comme milieu droit - s’est, par ailleurs, révélé aux yeux du monde entier en portant les siens lors de la phase de poules de Ligue des champions, notamment face à l’AC Milan au Parc (3-0) ou à Dortmund, pour assurer la qualification en huitièmes de finale (1-1). Sur un petit nuage, le Titi parisien enchaînait, en effet, les prestations de haute volée, prouvant week-end après week-end l’étendue de son talent. Précieux dans sa capacité à conserver le ballon, déroutant face au pressing adverse et apprécié pour ses courses tranchantes, celui qui a récemment prolongé son contrat jusqu’en juin 2029 dans la capitale française se distinguait également par une réelle contribution devant le but adverse (3 buts et 7 passes décisives en 41 matches toutes compétitions confondues).

À lire JT Foot Mercato : la réponse sèche de la Juventus à Paul Pogba

Oui mais voilà, après avoir tutoyé les étoiles, le numéro 33 du PSG connaît, depuis, un net ralentissement dans ses performances. Beaucoup moins impactant, WZE multiplie, à ce titre, les copies neutres, voire quelconques. «C’est vrai que depuis janvier, ce ne sont pas mes meilleurs matches. Maintenant, je donne tout à chaque match. Quand je vois les supporters, le club qu’on a, nos joueurs qui me disent que je ne peux pas baisser les bras et que je vais revenir plus fort. Je sais que je suis un jeune joueur, j’ai l’avenir devant moi et je vais tout faire pour être le mieux possible», concédait d’ailleurs lucidement l’intéressé quelques minutes après la terrible désillusion face au Borussia Dortmund où il aura, lui aussi, manqué de réussite face au but des Marsupiaux. Dans le dur avec une seule petite offrande lors du nul concédé face au HAC à l’occasion de la 31e journée de Ligue 1 et aucun but inscrit en 2024, le droitier d’1m78 semble ainsi victime de son succès et d’une absence de solution de remplacement.

La suite après cette publicité

Véritable révélation du début de saison et récompensé par une première sélection en équipe de France le 18 novembre dernier, WZE, buteur au cours de cette rencontre, a d’abord vu sa trajectoire stoppée par une vilaine blessure contre cette même équipe de Gibraltar. Sévèrement touché à la cheville après un tacle trop appuyé, l’international français (2 sélections) a pourtant, une nouvelle fois, montré qu’il était différent. Revenu bien plus vite que prévu - trop vite ? - le franco-martiniquais célébrait son retour par un but ô combien précieux au Signal Iduna Park. Une réalisation offrant, sur le fil, la qualification aux siens pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Pour autant, le prodige francilien a fini par logiquement marquer le pas, à l’instar d’un Pedri qui avait pris part à 68 matches en 2020-2021 avant de tirer la langue au moment de disputer les Jeux Olympiques. Fatigué, ralenti par cette blessure mais toujours considéré comme un indispensable du onze de Luis Enrique, Zaïre-Emery subissait finalement le manque d’alternatives.

Warren Zaïre-Emery était sur tous les fronts…

De Fabian Ruiz, critiqué pour sa lenteur et son incapacité à transpercer les défenses adverses, à Manuel Ugarte, relégué sur le banc des remplaçants après un début de saison exceptionnel, en passant par Kang-In Lee et Marco Asensio, jugés trop irréguliers, ou encore Carlos Soler, totalement hors sujet lors de ses rares apparitions, la jeune pépite parisienne restait, en effet, l’une des seules certitudes de Luis Enrique, aux côtés de Vitinha, lui aussi très performant. Son statut de remplaçant contre le FC Barcelone en quart de finale aller de la Ligue des champions n’avait d’ailleurs pas manqué de surprendre les différents observateurs. Pourtant, l’utilisation à outrance de WZE et sa surexposition constituent, à l’heure où nous écrivons ces lignes, deux facteurs possiblement explicatifs de sa baisse de rythme. En l’absence de réelle concurrence, il a ainsi dû enchaîner les matches, tout en assumant les attentes grandissantes autour de lui. Une lourde, trop lourde, responsabilité pour un si jeune profil…

La suite après cette publicité

Souvent loué par sa maturité, Zaïre-Emery va donc devoir trouver le juste équilibre pour ne pas exploser en plein vol. «Vous ne mesurez pas à quel point il a dû gérer dix mille choses en même temps cette saison», avait d’ailleurs confié un salarié du centre de formation du PSG au sujet du Tricolore, qui a également passé le bac et son permis de conduire lors des derniers mois. Avec ses 41 rencontres jouées sous le maillot francilien cette saison, sans compter ses deux sélections en équipe de France A et ses trois matches avec les Espoirs, le prometteur milieu parisien - qui peut encore disputer 3 matches de L1 et une finale de Coupe de France d’ici la fin de l’exercice en cours - a sans doute trop tirer sur la corde. De quoi appeler à la méfiance avant un été qui s’annonce très chargé, où le principal concerné pourrait enchaîner Euro et JO, au risque là encore d’entamer la prochaine saison sur les rotules. Oui, Warren Zaïre-Emery est un diamant brut mais comme tout diamant, il convient de le polir parfaitement pour en tirer tout son éclat. Au PSG, désormais, de le préserver.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité