Chelsea : combien de temps Mauricio Pochettino peut-il encore tenir ?
Le temps passe, les défaites et les frustrations aussi. Loin en championnat et battu en finale de Carabao Cup par Liverpool dimanche, Chelsea ne parvient pas à relever la tête. Et le plus étonnant dans tout ça c’est que Mauricio Pochettino ne paraît toujours pas menacé.
Jusqu’où ira la déception du Chelsea de Mauricio Pochettino ? Englué dans le ventre mou du championnat depuis la 1ère journée, soumis à une cascade de blessures qui n’est pas prête de s’arrêter, à la recherche éternelle d’une ossature et d’un fond de jeu, le club londonien espérait s’offrir un rayon de soleil dimanche dernier en finale de League Cup face à Liverpool. Encore raté… Les recrues des 18 derniers mois payées à prix d’or ont fini par s’incliner contre les Reds après prolongation (1-0). Bien sûr, cette défaite n’a rien d’infamant mais elle souligne une nouvelle fois tous les manquements de cette équipe cette saison et les limites de Pochettino.
On le redit, perdre face à l’actuel leader de la Premier League est une chose, perdre contre une équipe très amoindrie, particulièrement jeune et inexpérimentée en est une autre. Sur le papier à Wembley, les Blues se présentaient avec un effectif étoffé. En face, Jürgen Klopp déplorait l’absence de 7 titulaires (Mohamed Salah, Diogo Jota, Darwin Nunez, Alisson Becker, Dominik Szoboszlai, Trent Alexander-Arnold et Curtis Jones). L’Allemand a même terminé la rencontre avec Bobby Clarke (19 ans), James MacConnell (19 ans), Jayden Danns (18 ans) et Jarell Quansah (21 ans), lequel fait presque figure de vétéran dans cette liste.
Un discours post-final étonnant
La question n’est pas tant l’âge. Au coup de sifflet final, le onze des Reds était plus vieux que celui des Blues mais cela met en relief le niveau réel des Mudrik, Madueke, Disasi, Caicedo ou encore Fernandez. Achetés très cher, certains d’entre eux ont beau être jeunes, ils sont déjà dotés d’un joli CV. Le milieu argentin n’est rien d’autre que champion du monde en étant un homme clé de ce succès. Les autres joueurs cités sont tous internationaux. Pendant 90 minutes, Chelsea a semblé une tête au-dessus de son adversaire mais la réussite n’était pas de son côté. La lecture de la rencontre par Pochettino non plus.
Pour expliquer cette 6e finale de suite perdue par son équipe, le coach argentin a, tour à tour, évoqué la fatigue puis le curieux choix d’aller aux tirs au but. «Nous étions si près de gagner le match après 90 minutes. Les joueurs ont commencé à perdre leur énergie. L’équipe pensait que les penalties seraient peut-être une bonne option pour nous. L’effort avait été énorme et je suis heureux de ça. Il s’agit de continuer à y croire mais au final, nous n’avons pas obtenu la récompense que nous souhaitions.» Des justifications qui ont de quoi surprendre après avoir tant dominé et effectué seulement 4 changements…
«Mon avenir ? Ce n’est pas entre mes mains»
Plus les semaines passent et moins l’ancien technicien du PSG semble en mesure de trouver des solutions à un effectif aussi onéreux qu’imparfait. Jusque-là il a toujours su garder la confiance de sa direction. Celle-ci n’avait pas eu cette patiente avec Graham Potter, pas plus sous Thomas Tuchel où le courant n’est jamais passé, ou encore le dépanneur Frank Lampard. Il est vrai qu’un nouveau licenciement mettrait encore plus à mal le projet de Todd Boehly, celui d’empiler des joueurs sans une vision claire. Beaucoup de managers auraient des problèmes avec cet effectif mal équilibré. C’est peut-être la chance de Pochettino mais jusqu’à quand ?
Sous le feu des critiques avant la FA Cup ce soir contre Leeds, il a assuré avoir toujours le soutien des propriétaires. «Je les ai salués quand je les ai vus dans le stade et après la finale j’ai vu Behdad (Eghbali, l’autre propriétaire des Blues). Nous avons discuté. Ils m’ont montré leur soutien, Todd a envoyé un gentil message», élude celui qui n’a pas salué Boehly lors de la remise des trophées. «Mon avenir ? Ce n’est pas entre mes mains. Nous avons de très bonnes relations avec les propriétaires, le directeur sportif. C’est à eux de faire confiance ou non. Ce n’est pas la décision de l’entraîneur», fait-il remarquer. Pochettino n’est sans doute pas le cœur du problème mais rarement on aura vu autant de jokers accordés à un coach en difficultés.
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