Coupe du Monde 2022 : Iran-États-Unis, un match à très hauts risques sur fond de provocation, menaces et d'espionnage
Le match entre l'Iran et les États-Unis s'annonce très chaud ce soir à 20h. Explications.
24 ans après, l’Iran et les États-Unis vont se retrouver sur la scène de la Coupe du Monde. Et encore une fois, beaucoup redoutent ce match qui sent la poudre. Sportivement, les deux formations vont jouer très gros ce soir au stade Al Thumama. Deuxième du groupe B avec un point d’avance sur la team USA, la team Melli joue sa qualification pour les huitièmes de finale. Mais en coulisses, la crispation est également palpable.
Avant même de rencontrer les partenaires de Christian Pulisic, les Iraniens devaient composer avec les tensions régnant dans leur pays. Muets au moment où l’hymne national a retenti lors du choc face à l’Angleterre, les joueurs de Carlos Queiroz ont été accusés par les dirigeants politiques locaux de soutenir le mouvement de protestation lié à la mort de la jeune Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs de Téhéran pour ne pas avoir respecté le code vestimentaire imposé.
Des joueurs à nouveau menacés et une provocation américaine
Le match suivant, les joueurs ont à nouveau chanté l’hymne national. Pourquoi un tel revirement de situation ? Les coéquipiers de Sardar Azmoun auraient tout simplement été victimes de menaces et d’intimidations directes et indirectes des dignitaires du régime iranien. Dans cette ambiance pesante est ensuite venue s’ajouter la polémique déclenchée par la fédération américaine. Sur les réseaux sociaux, cette dernière a publié un drapeau iranien où ne figurait plus l’emblème représentant Allah.
Pour le régime iranien, cet acte a été considéré comme une provocation et surtout comme un soutien au droit des femmes dans cette République islamique. Après avoir dénoncé un « acte non professionnel », l’Iran a ensuite réclamé à la FIFA l’exclusion des États-Unis du Mondial. La FIFA ne s’est bien évidemment pas exécutée, mais cette affaire a clairement ravivé les tensions entre les deux pays. Mais ce n’est pas tout.
Des espions engagés par l'Iran ?
La journaliste américaine de CNN Natasha Bertrand a affirmé que le calvaire des joueurs iraniens n’est pas terminé. Ces derniers font face à de nouvelles pressions. Ainsi, leurs familles ont été menacées de torture et d’emprisonnement si les joueurs ne se comportaient pas correctement durant l’avant-match. Comprenez : chantez l’hymne ou ça va barder. Marqués à la culotte par leur régime, les hommes de Queiroz seraient également surveillés par plusieurs hommes de l’IRGC recrutés à l’occasion, à savoir le Corps des Gardiens de la révolution islamique. Ces hommes sont notamment chargés de veiller à ce que les joueurs iraniens ne se mélangent pas aux autres et ne rencontrent aucun étranger.
Un contexte forcément très anxiogène qui touche aussi les femmes iraniennes présentes dans les stades. The Athletic affirme que ces femmes, qui n’ont pas le droit d’assister à des rencontres dans leur pays, craignent d’être espionnées dans les stades par des espions envoyés par le régime iranien. L’une d’entre elles, dont l’identité a été cachée, affirme avoir vu un homme aux lunettes noires regarder davantage les tribunes que le match. Impossible de savoir si cet individu était bien l’un de ses espions, mais la paranoïa s’est clairement installée chez ces supportrices. Le média ajoute que plusieurs plaintes ont même été déposées, plusieurs d’entre elles se sentant surveillées. Ambiance…
The source, who is closely monitoring Iran’s security agencies operating in Qatar over the World Cup period, said that dozens of officers from the IRGC had been drafted in to monitor the Iranian players who are not allowed to mingle outside the squad or meet with foreigners.
— Natasha Bertrand (@NatashaBertrand) November 28, 2022
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