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Coupe du monde 2022 : les nations majeures européennes ne vont pas bien

À l'approche de la Coupe du monde au Qatar, la plupart des grandes nations européennes connaissent pas mal de soucis. Petit tour d'horizon de ces sélections qui feront tout de même parties des favoris dans moins de deux mois.

Par Maxime Barbaud
5 min.
Plusieurs sélections vivent une période délicate actuellement @Maxppp

Le coup d'envoi de la Coupe du monde au Qatar sera donné dans moins de deux mois. Le 20 novembre, le pays hôte inaugurera sa compétition face à l'Équateur. Difficile après cette dernière trêve internationale de donner un favori, même si bien évidemment les habituelles grandes nations auront leur carte à jouer. Si l'Argentine et le Brésil semblent traverser une bonne période, on ne peut pas vraiment dire la même chose des ténors du vieux continent. Sans mentionner l'Italie, non qualifiée, l'Angleterre, l'Allemagne, l'Espagne, le Portugal, la Belgique et la France connaissent tous de divers problèmes, et à des degrés différents, inquiétants à l'heure où tout le monde se tient prêt sur la ligne de départ. À vos marques...

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Southagte n'a jamais été autant discuté

Le patient anglais est sans doute le plus malade. Un an après avoir atteint la finale de l'Euro à Wembley dans une compétition où ils n'ont pas brillé non plus, les Three Lions sont tombés bien bas. Dans une poule de Ligue des Nations avec l'Allemagne, l'Italie et la Hongrie, ils ont fini derniers et descendent en Ligue B. Des résultats en chute libre qui sont la conséquence d'un jeu à la dérive et d'un capitaine de bord ne parvenant plus à tenir la barre. Gareth Southgate tâtonne toujours, entra la défense à 3 ou à 4, en plus d'avoir le cas Maguire à gérer, telle une épine plantée dans le pied. Bonne nouvelle tout de même. L'Angleterre a enfin réussi à marquer dans le jeu contre l'Allemagne (3-3), ce qui n'était plus arrivé depuis novembre 2021 et un succès 1-0 contre Saint-Marin.

L'Allemagne, une trêve qui laisse des traces

L'Allemagne justement. Elle aussi est en proie aux doutes à cause de ses deux derniers matchs. Hansi Flick a connu sa première défaite contre la Hongrie (1-0), pourtant pas un adversaire de premier rang malgré sa belle génération, avant de voir son équipe prendre 3 buts en 11 minutes à Wembley. La défense pose problème où aucun leader, hormis Rüdiger, ne se distingue. On note plus globalement un manque criant de meneur d'hommes dans cette équipe, surtout lundi soir en l'absence de Müller (au coup d'envoi) et de Neuer (forfait pour cette trêve). La fameuse Nationalmannschaft tueuse de rêves semble bien loin de son caractère habituel. Et puis quand le Bayern Munich va mal, l'équipe nationale va souvent mal.

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L'Espagne toujours en quête de cadres

En 2021, l'Espagne avait retrouvé des couleurs entre une demi-finale d'Euro, éliminée par l'Italie aux tirs au but, et une finale de Ligue des Nations perdue face à la France. Depuis, ce n'est pourtant pas fameux. Cette équipe encore très jeune fait encore montre d'irrégularités, en témoignent les matchs du mois de juin et durant la trêve face à la Suisse et le Portugal. Malgré des talents évidents (Gavi, Pedri), Luis Enrique manque de cadres et de joueurs majeurs. Certains titulaires en sélection ne le sont même pas en club. Seul le vieillissant Busquets a connu la grande Espagne de la dernière décennie, alors que des voix s'élèvent pour rappeler Sergio Ramos, ce qui n'est pas vraiment du goût du sélectionneur, qui souhaite rester le seul maitre à bord.

Fernando Santos et Cristiano Ronaldo, la compétition de trop ?

Adversaire de la Roja hier soir, le Portugal aussi a ses soucis. Il y a comme un air de fin de cycle pour la génération championne d'Europe en 2016, incarnée par la super star Cristiano Ronaldo et le sélectionneur Fernando Santos. À eux deux, ils cumulent 104 ans. Le premier, devenu remplaçant à Manchesteter United, jouera probablement sa dernière grande compétition avec sa sélection. Il est sans doute temps pour le meilleur buteur de l'histoire (117 buts en 190 sélections) de passer la main. Lui qui a toujours été friand de statistiques n'a pas pu échapper à celle-là. Il n'a marqué que 2 buts sur ses 8 derniers matchs avec la Seleçao, là où entre juin 2012 et septembre 2021, il représentait directement 43 % des buts de son équipe. En place depuis 2014, Fernando Santos aussi est très discuté, d'autant qu'il reste sur deux échecs au stade des 8es de finale au dernier Mondial et à l'Euro.

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La Belgique cherche toujours sa défense et se pose des questions pour Hazard

La Belgique connaît un peu le même syndrome, le réservoir de joueurs un moins grand tout de même que son homologue portugais. Depuis les retraites de Kompany et Vermaelen, la défense a du mal à se trouver, et puis Alderweireld et Vertonghen ne sont plus tout jeunes non plus. Debast (18 ans), titulaire face au pays de Galles et contre les Pays-Bas, est quant à lui très inexpérimenté (23 matchs pros). Roberto Martinez peine à trouver la formule dans son inamovible 3-4-3. Sans Lukaku blessé, les Diables Rouges n'ont montré que 45 minutes convaincantes face aux Gallois durant cette trêve. Et puis quid de Eden Hazard ? L'ailier du Real Madrid a démarré les deux rencontres, une première depuis très longtemps, mais aura-t-il suffisamment de rythme au Qatar, lui qui joue très peu en Espagne.

Un climat tendu autour des Bleus

Championne du monde en titre et vainqueur de la dernière Ligue des Nations, l'équipe de France n'est pourtant pas au mieux de sa forme. Didier Deschamps est confronté à deux problèmes majeurs. Depuis le début de l'année, ce qui s'était déjà entrevu pendant l'Euro, certains cadres arrivent sans doute en bout de course. On pense à Lloris, Varane, Kanté, Pogba ou encore Griezmann, bien moins dominateurs que ces dernières années. Les Bleus ont aussi connu 15 blessures durant cette dernière trêve, obligeant le sélectionneur à convoquer des petits nouveaux alors qu'il aurait été idéal de faire de ce rassemblement un rappel général pour le Qatar. La sélection avance les yeux bandés, minée également par des affaires internes au groupe (Pogba) et externes (FFF). «Cela amène un climat qui n’est pas le plus calme et le plus serein», euphémisme Deschamps.

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