Ligue des Champions : la Juventus se fait allumer par toute l'Italie
Battue hier soir, chez elle, par Benfica, la Juventus a vécu la défaite de trop. La Vieille Dame est plus que jamais en crise.
La Vieille Dame perd la tête. Après deux années compliquées marquées par des résultats décevants, des éliminations précoces en Ligue des Champions et deux places de quatrième de Serie A, la Juventus voulait repartir du bon pied en cette saison 2022-23. Pour cela, Massimiliano Allegri comptait sur le mercato afin de renforcer une équipe orpheline de Paulo Dybala, Matthijs de Ligt ou encore Giorgio Chiellini. Sa direction a donc tenté de le satisfaire en recrutant Angel Di Maria, Paul Pogba ou encore Gleison Bremer. Mais le technicien italien n'a pas pu compter sur toutes ses troupes, certains éléments étant sur le flanc.
La Juve est dans le dur
Ce qui n'a pas aidé la Juve à prendre un bon départ. En effet, après huit matches joués toutes compétitions confondues, les Turinois affichent un bilan catastrophique de 2 victoires, 4 nuls et 2 défaites. Certes invaincus en Serie A (2 victoires et 4 nuls), l'écurie italienne (8e, 10 points) déçoit. En Ligue des Champions, c'est encore pire puisqu'elle s'est inclinée à deux reprises (dernière ex æquo avec le Maccabi Haïfa, 0 point). La première fois face au Paris Saint-Germain (2-1). La seconde, face au Benfica (2-1) hier. Pourtant, tout avait plutôt bien commencé avec l'ouverture du score d'Arkadiusz Milik (4e).
Ensuite, plus grand chose. La Vieille Dame est retombée dans ses travers et s'est finalement inclinée chez elle. Une défaite qui n'est pas du tout passée du côté des supporters présents au Juventus Stadium. Ces derniers ont d'ailleurs sifflé les joueurs. Ce qu'a totalement compris le capitaine Leonardo Bonucci, questionné par la Gazzetta dello Sport après la rencontre. «Bien sûr que les sifflets sont justifiés. Il faut s'inquiéter parce qu'on sort trop souvent du match. Je ne sais pas si les raisons sont mentales ou physiques. Nous avons du mal à être constants. Nous avons perdu un match que nous n'aurions absolument pas dû perdre».
La presse italienne allume les joueurs
Il poursuit : «c'est vrai qu'on se fait huer. Il y a peu à dire, il faut se taire, travailler et avancer. Je pense que c'est une situation qui peut être changée, nous avons beaucoup de joueurs absents. Aujourd'hui, c'est la faute de tout le monde. Ce n'est pas que les joueurs, ce n'est pas que l'entraîneur, ce n'est pas que le club. C'est la faute de tout le monde». Et personne n'est épargné ce jeudi dans la presse transalpine. «La Juve déraille : faites quelque chose s'il vous plaît», titre Tuttosport. Le média italien a ensuite sorti la sulfateuse pour allumer les joueurs de la Juventus. Tout le monde a pris cher.
«Ce n'est pas seulement la faute d'Allegri. Les responsabilités des joueurs sont également évidentes. Quelqu'un doit faire quelque chose rapidement, la saison déraille après seulement 6 matches de championnat et 2 de Ligue des champions, tous deux perdus, établissant un nouveau record négatif pour l'histoire de la Juventus. Dusan Vlahovic, 7,5 millions nets par saison, ne parvient pas à contrôler correctement un ballon, ne fait pas de passe précise, reste hors-jeu. Di Maria est physiquement absent. Cuadrado un fantôme. McKennie, le maladroit habituel. Il manque tellement de joueurs décisifs. Seulement la faute d'Allegri ? Peut-être pas, mais maintenant il est le seul à pouvoir faire quelque chose».
Allegri, coupable n°1
De son côté, la Gazzetta dello Sport s'inquiète. «La Champions League ne tient qu'à un fil, mauvais même en championnat : pourtant l'équipe est taillée pour Max», écrit la publication au papier rose qui ne ménage pas le coach bianconero. «Ils (les dirigeants, ndlr) l'ont écouté, ils l'ont satisfait. En tout, ou presque. Il y a un an, Allegri voulait un avant-centre, un vrai numéro 9, un renard de surface : en janvier, ils ont pris Vlahovic, le meilleur à l'époque, du moins; maintenant, il est beaucoup moins efficace et trop nerveux, peut-être aussi parce qu'il est mal exploité.» Fabio Capello a aussi taclé Allegri à la télévision italienne.
«C'était un match difficile, la Juventus n'a jamais réussi à reprendre le dessus. Ils n'avaient pas le rythme de leurs adversaires. Après de belles minutes, nous avons vu une énorme différence de qualité et d'intensité. C'est un moment difficile pour les Bianconeri. (...) Ils ont pris des contre-attaques effrayantes, il n'y avait pas d'équilibre sur le terrain. Les joueurs de Benfica avaient la volonté, la force et la vitesse. Allegri ? Avant il avait une autre équipe, maintenant il ne trouve plus la clé du problème et une direction». Toujours soutenu par sa direction, alors qu'une rumeur a enflammé Twitter après la rencontre au sujet de son limogeage, Allegri va devoir trouver des solutions et remobiliser son groupe.
Un vestiaire qui se questionne
Un groupe qui visiblement ne serait pas à fond derrière lui. Après la rencontre, Angel Di Maria aurait dit à Milik, sorti à la 70e minute : "pourquoi t'a-t-il changé ?". Des images qui ont enflammé les réseaux sociaux. Mais le technicien turinois ne se sent pas sous pression. «Moi en danger? Non, les moments difficiles font partie du jeu. La seule chose à faire est de se taire et de travailler. On a bien joué durant les 20 premières minutes, puis on a commencé à battre en retraite et à avoir des difficultés. On peut dire qu'après le 2-1 le match est pratiquement terminé. On aurait pu encaisser plus de buts, on a eu l'occasion de marquer à la fin, mais la performance aurait été la même. Il faut se taire, travailler et penser au prochain match de championnat».
Il a ajouté : «ces moments arrivent, ils arriveront encore, nous devons laisser l'équipe avec une grande responsabilité, nous avons un match difficile dimanche, puis nous penserons à la Coupe, rien n'est perdu». Alors que la Juventus n'avait jamais perdu deux fois de suite lors des deux premières journées des phases de groupes de l'UEFA Champions League, une réaction est donc attendue dimanche à Monza lors de la septième journée de Serie A. Une nouvelle contre-performance pourrait sceller le sort d'un Massimiliano Allegri plus que jamais sur la sellette.
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