Hervé Yvars : «On veut offrir un beau spectacle aux supporters»
Ce samedi, le Chambéry SF, pensionnaire de N3, reçoit Grenoble pour le compte du 8e tour de la Coupe de France (19h). Une rencontre spéciale pour Hervé Yvars, l’entraîneur de la formation savoyarde, qui a répondu aux questions de Foot Mercato avant cette rencontre haletante. De son parcours à ses projets avec Chambéry en passant par Nassim Akrour qui retrouve le GF38 ce samedi, tous les sujets ont été éludés.
Foot Mercato : bonjour coach, pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours à nos lecteurs ?
Hervé Yvars : j’ai été formé à l’OL jusqu’à 16 ans. J’ai surtout joué au FC Vaulx et à l’UGA Décines. J’ai joué un 7e tour en 2003 avec l’UGA Décines contre Grenoble qui était déjà en Ligue 2. On avait pris 4-0, je me souviens que Robert Malm avait mis un doublé. Je les ai également rencontré en CFA2 quand j’ai été entraîneur de Chassieu. J’ai d’ailleurs démarré ma carrière sur le banc à Chassieu-Décines puis j’ai fait 7 ans à Ain Sud et j’ai fait la montée en N3. J’ai fait 5 ans en N3. J’ai rejoint Chambéry l’été dernier.
FM : d’ailleurs comment se sont déroulés vos premiers contacts avec le club ?
HY : j’ai souvent rencontré Chambéry durant ma carrière de coach. Cet été, j’ai eu le président Jean-Louis Saint-Bonnet et aujourd’hui, nous travaillons ensemble. J’habite toujours sur Lyon et le feeling avec le président m’a poussé à rejoindre cette équipe. Dès mes premiers échanges, j’avais l’image d’un club sain et structuré, ça pèse forcément dans la balance.
FM : quelles sont les grandes différences entre vos précédentes expériences et votre expérience actuelle à Chambéry ?
HY : c’est une autre dimension par rapport à ce que j’ai connu jusque-là. Tu es dans une ville bien plus grande que Chassieu ou Beynost. Dans le grand stade, il y aura 3500 et 4000 spectateurs. C’est une ville très amoureuse de sport avec également les équipes de handball et de rugby.
«il y a tout pour accéder aux échelons supérieurs»
FM : quand on voit l’engouement et les infrastructures présentes à Chambéry, on pourrait presque être surpris de voir que le club n’est qu’en N3…quels sont vos objectifs sur le long terme et vous projetez-vous avec le club savoyard ?
HY : il y a tout pour accéder aux échelons supérieurs, il faut se donner les moyens pour y arriver. Je me projette mais le football va très vite dans les deux sens. Je profite des moments présents et pour le moment, je suis très bien. Je travaille dans d’excellentes conditions pour être épanoui.
FM : demain, vous affrontez Grenoble pour le compte du 8e tour de Coupe de France. Comment appréhendez-vous ce rendez-vous, y’a-t-il plus de pression à l’idée d’affronter un pensionnaire de Ligue 2 ?
HY : cela ne rajoute pas de pression pour le match de demain. Quand tu arrives au 8e tour, tu veux forcément aller plus haut pour rencontrer une Ligue 2 voire une Ligue 1. Ça va être une belle fête. On veut offrir un beau spectacle aux supporters. On n’a pas bousculé nos habitudes à l’entraînement. On a travaillé comme on le fait lorsqu’il agit d’une rencontre de championnat. Je pense que vu le nombre de joueurs qui ont déjà participé à ce genre de rencontres. Il n’y a pas trop d’euphorie.
«on l’a vu à chaque tour, il y a des surprises»
FM : en effet, on a l’impression qu’il y a une sorte de culture de la coupe à Chambéry…est-ce que cela vous rajoute de la pression ?
HY : Non, au contraire, cela enlève de la pression comme je l’ai dit (rires). La saison passée, ce même groupe a été 16e de finaliste contre l’OL. Le club avait d’ailleurs réalisé un quart de finale en 2010-11. Il y a une sorte de science de cette compétition qui rassure.
FM : quelles seront vos armes face à Grenoble ? D’ailleurs, comment jugez-vous ce futur adversaire ?
HY : on les a vu à l’œuvre contre Villefranche lors du tour précédent. Bien évidemment, ce sont des pros et nous savons que c’est une belle équipe. On essaie de trouver certaines failles offensives et défensives pour s’en sortir. On a fait du travail ordinaire comme je l’ai dit, nous n’avons pas innové cette semaine. Il faudra qu’ils soient un peu en-dessous et que nous, nous soyons à 200%. On a vu le 4-1 de La Duchère contre Bastia, ça donne des idées. On l’a vu à chaque tour, il y a des surprises. On est conscient de la tâche ardue qui nous attend. On va essayer de donner le maximum et de finir la tête haute.
FM : Vincent Hognon a d’ailleurs eu des paroles élogieuses à votre égard et celle de votre équipe. Cela doit forcément être flatteur…
HY : cela fait toujours plaisir quand un entraîneur professionnel dit du bien de soi. Cela m’étonne pas trop du personnage, vu le joueur qu’il était, c’est un entraîneur très bon et rempli d’humilité. Je me reconnais dans ses coachs là. Je suis sûr qu’il aura le même discours que j’ai eu quand j’ai rencontré des équipes qui étaient inférieures à nous en terme d’échelon. Le piège est là car je pense qu’il faut toujours mettre les joueurs en alerte.
FM : justement, avez-vous des modèles sur lesquels vous vous inspirez en terme de coaching ?
HY : je n’ai pas spécialement de modèles. Il y a des cracks mais je ne peux pas dire que mon modèle est par exemple un Guardiola. J’ai mes propres convictions. J’essaie de faire de mon mieux et de progresser chaque jour. Mon parcours amateur fait ma force. J’ai déjà fait un 8e tour à Chassieu-Décines, ça fait forcément relativiser. Je n’aborde plus ce genre de rendez-vous avec de l’appréhension. Tu as moins de pression donc tu es forcément plus serein avec l’âge et l’expérience.
FM : même si nous parlons beaucoup de la Coupe de France, quels sont vos objectifs en championnat ? Votre équipe est actuellement sixième et vous n’avez encaissé que deux défaites…
HY : pour cette année, on a été repêché donc forcément les objectifs sont moindres en championnat. On avait préparé un effectif pour la R1 mais on a joué en N3. Finalement, on part un peu de loin. On ne veut pas se précipiter et brûler les étapes. On veut assurer le maintien rapidement tout en étant ambitieux et ne se refusant pas les premières places si nous en avons la possibilité. La Coupe de France sera la cerise sur le gâteau. On n’oublie pas le match contre Limonest, qui sera notre dernier de l’année, la semaine prochaine.
«Nassim Akrour ? Franchement, il est exceptionnel»
FM : quelles seront les clés d’un éventuel exploit contre Grenoble ce samedi ?
HY : il va falloir s’attacher à bien défendre. Il ne faut pas s’attendre à avoir la possession car c’est une équipe de Ligue 2. On sait que sur le plan technique, c’est une équipe supérieure. Il faudra avoir le cœur et évoluer en bloc bas. En phase offensive, nous devrons être dangereux que cela soit sur contre ou sur attaque placée.
FM : ce match, ce sera aussi l’occasion pour Nassim Akrour de retrouver le GF38 où il est considéré comme une légende. Quelle est son approche avant ce grand rendez-vous pour lui ?
HY : on a eu beaucoup de sollicitations cette semaine pour lui (rires). C’est un beau clin d’oeil pour lui. C’est le meilleur buteur de l’histoire du GF38. Pour ma part, je le découvre cette année. Franchement, il est exceptionnel. Il est irréprochable et je comprends pourquoi il joue encore à ce niveau à son âge (49 ans). Il arrive avec une heure d’avance et quand les autres sont encore au vestiaire, lui est à la salle de musculation.
FM : il doit sacrément vous aider également avec votre groupe…
HY : c’est un vrai relais et avec ce qu’il a vécu en tant que joueur, c’est une force pour nos jeunes joueurs. Quand je connais le monde professionnel, c’est rare d’avoir une personne si humble. Il est plus vieux que moi. Ce n’est pas quelqu’un qui se met en lumière. Il est d’une grande aide pour nos jeunes attaquants. Il est toujours décisif quand je fais appel à lui donc c’est un luxe de pouvoir compter sur un tel joueur.
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