Ligue 1

Tactique PSG : Nuno Mendes est-il sous-utilisé ?

Gêné par de nombreux pépins physiques la saison dernière, Nuno Mendes espère bien profiter de cet exercice 2024-2025 pour enchaîner les prestations de haut niveau sous le maillot du Paris Saint-Germain. Seul véritable latéral gauche de métier en l’absence de Lucas Hernández, victime d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche, le Portugais suscite pourtant quelques débats, notamment autour de son utilisation.

Par Josué Cassé
6 min.
Nuno Mendes sous les couleurs du Paris Saint-Germain @Maxppp

Arrivé en juillet 2022 dans la capitale française après avoir fait ses classes au Sporting CP, Nuno Mendes peine encore à exploser au plus haut niveau sous le maillot du Paris Saint-Germain. Élu meilleur espoir de la Ligue 1 lors des trophées UNFP 2023, l’international portugais (29 sélections) connaît, en effet, jusqu’alors une aventure contrastée dans la Ville Lumière. Gêné par différentes blessures, le natif de Lisbonne a ainsi manqué la bagatelle de 58 matches (359 jours de blessure) depuis ses débuts à Paris. Bien décidé à exprimer son plein potentiel lors de cet exercice 2024-2025, le gaucher d’1m83, forfait face au HAC et touché par un syndrome viral avant Lille, espère donc enchaîner les matches de haut niveau au cours des prochains mois. Une ambition également partagée par les champions de France en titre, qui plus est à l’heure où Lucas Hernández se remet lui d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche.

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Une utilisation tactique au cœur des débats

Convaincant lors de ses trois titularisations toutes compétitions confondues cette saison, celui qui voit son contrat courir jusqu’en juin 2026 s’est notamment offert une passe décisive face à Montpellier (6-0) avant de libérer les siens contre Girona (1-0), mercredi dernier, au bout du temps réglementaire. Réputé pour ses qualités athlétiques, sa capacité à multiplier les courses dans son couloir gauche et sa justesse technique, Nuno Mendes suscite pourtant, dans le même temps, quelques interrogations du côté des observateurs. Comment, à ce titre, expliquer les rares projections du Portugais ? Pourquoi Luis Enrique ne s’appuie-t-il pas, plus souvent, sur le talent offensif évident de son protégé ? Le crack de la Seleção das Quinas est-il tout simplement bridé ? Autant de questionnements découlant des prestations rendues par le principal concerné.

En effet, à l’heure où son pendant droit, Achraf Hakimi, dispose d’une entière liberté - alternant projections offensives, incorporation dans l’entrejeu francilien pour apporter le surnombre, voire relais privilégié dans un rôle de faux numéro 9 - Nuno Mendes se voit lui contraint de respecter les consignes de Luis Enrique. Celles d’un coach prônant le déséquilibre tout en chérissant l’équilibre. Une philosophie parfaitement illustrée lorsque l’on se penche sur l’utilisation faite par l’Espagnol de ses hommes de couloir. L’un voyage. L’autre reste à quai. Un choix qui peut logiquement paraître surprenant, qui plus est au regard des capacités offensives du Portugais dans le dernier tiers. Lors de la récente trêve internationale, le Parisien, libéré, avait ainsi brillé, délivrant deux caviars et permettant à la sélection portugaise de parfaitement lancer sa campagne en Ligue des Nations (victoires 2-1 contre la Croatie et l’Écosse). Un choix cependant expliqué par la structure de jeu incarnée par Luis Enrique.

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Un rôle de premier relanceur

Récemment interrogé à ce sujet en conférence de presse, le technicien espagnol s’en était d’ailleurs défendu : «ça reste le même poste, je sais que c’est un joueur d’attaque incroyable et je crois que l’équipe a besoin de ca, il y aura d’autres moments je crois que l’équilibre est très important. Dans ce cas la et cette phase là de jeu, Nuno est à l’arrière. Il faut avoir une série d’éléments pour qu’il prenne la profondeur», indiquait l’ancien sélectionneur de la Roja. Dès lors, en analysant les temps de possession du collectif parisien et plus précisément la construction des phases d’attaque des Rouge et Bleu, un schéma se répète. Chaque offensive - lorsque celle-ci est placée - débute ainsi par un positionnement clair.

Outre le joueur venant coller la ligne de part et d’autre, trois défenseurs, chargés de la première relance, se retrouvent eux à la base du jeu et dans des zones décidées en amont. L’un dans le demi-espace droit, l’autre dans l’axe, le dernier - Nuno Mendes - dans le demi-espace gauche. Une organisation permettant alors à Achraf Hakimi de semer le trouble dans les défenses adverses et s’expliquant surtout par la volonté du technicien espagnol de ne pas surcharger l’aile gauche, zone où Bradley Barcola, esseulé, peut alors profiter de nombreux espaces. Une option tactique qui a d’ailleurs régulièrement portée ses fruits depuis le début de la saison mais qui a également montré ses limites, notamment lors du choc européen face à Girona (1-0).

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«Merci (pour le trophée d’homme du match, ndlr), c’était un match compliqué, c’est une équipe qui joue bien avec le ballon. On a essayé de bien les presser parce qu’ils sont très forts avec le ballon et on a essayé de faire du mieux possible pour qu’ils ne puissent pas le faire mais on n’a pas bien réussi. On a tout donné, c’est ce qu’on doit faire et le but est arrivé à la dernière minute, c’est ce qui est le plus important. Je pense le pressing n’a pas vraiment fonctionné. On a mal pressé mais c’est une belle équipe aussi, ils savent jouer avec le ballon. C’était un match compliqué mais les trois points sont le plus important», assurait, à ce titre, Nuno Mendes, crédité d’un 6,5 par la rédaction FM et interrogé au micro de Canal + quelques instants après la rencontre.

Gêné par le bloc bas et compact de la formation espagnole, le PSG - empêtré dans un rythme plus faible qu’à l’accoutumée - n’a en effet jamais réellement débordé les Blanquivermells. Une rencontre où les montées de Nuno Mendes se sont alors avérées précieuses. Des projections respectant cependant la structure établie par Luis Enrique. Ainsi, sur la première projection tranchante du Portugais, amenant la première frappe cadrée des Parisiens (49e), Vitinha était chargé de décrocher pour se retrouver à la gauche du défenseur central, Willian Pacho. Bis repetita sur l’action du but. Avec un Joao Neves placé à la droite de Marquinhos et un Pacho décalé sur la gauche, Nuno Mendes a ainsi pu prendre son couloir avant de tromper le malheureux Paulo Gazzaniga d’un centre tendu du gauche (90e). Deux séquences prouvant finalement les bienfaits de cette autre alternative. Pour autant, et si cette option venait à perdurer dans le temps, nul doute que l’ancien coach du Barça veillera, avant tout, à l’équilibre global de son équipe.

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Comment libérer Nuno Mendes ?

Dans cette optique et pour permettre à Nuno Mendes de découvrir de nouveaux horizons, un milieu de terrain (Vitinha, Joao Neves, Warren Zaïre-Emery, Fabian Ruiz) se devra de décrocher pour reformer cette base à trois. Une structure qui offrirait finalement au PSG un nouveau champ des possibles. Un monde où le danger viendrait alors aussi bien de la gauche que de la droite. Enfin, Luis Enrique, réputé pour sa capacité à surprendre les foules, pourrait également faire le choix de modifier son organisation, travaillée depuis plusieurs mois, en s’autorisant une première ligne de construction à deux joueurs seulement. Si cette option paraît peu probable, elle permettrait malgré tout au club de la capitale de proposer une plus grande alternance dans le développement de ses phases offensives et donnerait, dans le même temps, l’opportunité à Nuno Mendes de naviguer plus librement dans son couloir…

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