Serie A

Italie : Decreto Crescita, la nouvelle loi qui pourrait chambouler le mercato de Serie A

De l'autre côté des Alpes, un décret pourrait révolutionner le mercato de la Serie A. Nommé Decreto Crescita, ce projet, publié le 30 avril dernier, a été validé par le parlement transalpin. Que changera-t-il pour les clubs italiens ? Explications.

Par Matthieu Margueritte
3 min.
Les dossiers Conte et Cavani favorisés par le Decreto Crescita ? @Maxppp

Ces dernières heures, le monde du football italien se passionne pour un éventuel jeu de chaises musicales du côté des entraîneurs transalpins. Massimiliano Allegri va-t-il quitter la Juventus ? Antonio Conte le remplacera-t-il sur le banc bianconero ou signera-t-il à l'Inter Milan ? Autant de questions autour de l'ancien sélectionneur national qui n'ont rien d'illégitime. Car ce dernier est en passe de devenir un entraîneur d'expérience et de renom disponible à moindre coût. La raison ? Le Decreto Crescita. Créé par la classe politique italienne, ce décret a pour but de relancer l'économie transalpine.

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Publié le 30 avril dernier dans la Gazzetta Ufficiale (le Journal Officiel italien, ndlr), le Decreto Crescita a été vamlidé par le Parlement. Encore à ses balbutiements, cette nouvelle mesure est un enjeu national destiné à rendre la Botte plus attractive, notamment pour les Italiens partis travailler à l'étranger. Et comment les convaincre de rentrer au bercail ? Tout simplement en leur offrant des conditions fiscales plus avantageuses. En clair, toute personne partie depuis au moins deux ans pourra bénéficier d'une imposition de 30%, sur une période de 5 ans. Un bel appel du pied destiné aussi, en partie, à profiter du Brexit et de ses conséquences économiques pour les étrangers du Royaume-Uni.

Des salaires moins lourds pour les clubs

De quoi redonner le sourire à beaucoup, et notamment au monde du football italien, comme nous l'explique Valentina Clemente, correspondante du Corriere dello Sport à Paris. «Ça touche le football parce que ça parle des gens qui travaillent à l’étranger. Ç’a été fait parce qu’il y a beaucoup d’Italiens qui sont partis. Ils essaient simplement de les faire revenir grâce à cette baisse d’imposition. La taxation (sur le salaire) serait de 30% maximum. Avant c’était 40%. Il y a même eu des bruits dans le Sud du pays (moins riche que le Nord) comme quoi cette baisse d’imposition pourrait être plus forte». Une version également évoquée par le quotidien économique Il Sole 24 Ore qui précise que le pourcentage d’imposition ne serait que de 10% !

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De quoi faire grand bruit par exemple chez les tifosis des Partenopei. «On a parlé du cas de Cavani à Naples (l'Uruguayen possède un passeport italien, ndlr). Cette histoire revient toujours là-bas, notamment au vu de sa situation à Paris. Edinson est parti en 2013, donc s’il revient à Naples, le club aurait beaucoup moins d’impôts à payer concernant son salaire». Mais pas seulement. Pour en revenir au cas d’Antonio Conte, l’ancien coach de Chelsea, libre de tout contrat, serait ainsi une affaire plus qu’intéressante. «Les spécialistes ont fait un calcul pour Antonio Conte. En touchant un salaire annuel de 10 M€ (nets), ça ne coûterait plus que 12 M€ ou 13 M€ bruts (au futur club). Et pas 20 M€», ajoute Clemente.

Même les étrangers sont concernés !

Et ce n’est pas tout. Cerise sur le gâteau, Il Sole 24 Ore précise que ce désormais fameux Decreto Crescita pourrait également s’appliquer aux travailleurs étrangers ! En clair, recruter par exemple une star de Premier League ou de Liga qui n’est pas de nationalité italienne coûterait là aussi bien moins cher en termes de charges salariales. Et selon le quotidien économique, ces avantages pourraient même être encore plus favorables que la loi Beckham instaurée il y a un certain temps en Espagne pour favoriser la fiscalité des étrangers au pays de Cervantes lorsque le Spice Boy avait signé au Real Madrid.

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De quoi augurer d'un mercato plus ambitieux chez nos voisins italiens avec plus de coups spectaculaires ? L'espoir est désormais permis, même si des bémols existent. «Il faudra voir si le challenge économique l’emportera sur le sportif. En ce moment, les équipes italiennes ne vont pas très loin en Europe. Et il ne faut pas oublier que ceux qui profiteront de cette mesure devront rester travailler en Italie pendant au moins deux ans», conclut Clemente. À suivre.

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