Bordeaux : Wendel, le nouveau Juninho de la Ligue 1

Malgré une deuxième place en Ligue 1 en 2006 et une Coupe de la Ligue en 2007, le public des Girondins de Bordeaux ne regrette pas son ancien entraîneur Ricardo. Cette saison, les spectateurs du Stade Jacques Chaban-Delmas se délectent de la métamorphose réussie par Laurent Blanc.

Si les deux styles de coaching sont aux antipodes (défensif pour le technicien brésilien : débridé pour le champion du monde 1998), un homme matérialise le trait d'union entre ces deux époques. Il s'agit de Geraldo Mauricio da Silva dit Wendel (25 ans). Recruté par Ricardo, il confirme aujourd'hui tout son talent sous la houlette du « Président » au même titre que son compère, l'international argentin Fernando Cavenaghi (24 ans, 18 rencontres en L1 cette saison, 12 buts).

Un pur gaucher do Brasil

Formé à l'école de football du Cruzeiro Belo Horizonte, il a profité de quelques saisons dans les divisions inférieures pour s'imposer comme une pièce incontournable de l'équipe première (2002 - décembre 2004). À l'époque, sous les ordres de Vanderlei Luxemburgo, il se forge un joli palmarès (champion du Brésil en 2003, Coupe du Brésil en 2003 et championnat de l'État du Minais Gerais en 2003 et 2004) et se découvre une extraordinaire polyvalence.

Après ses deux saisons pleines, il décide de franchir le pas et tente une première fois sa chance à l'étranger. Sa courte expérience (janvier 2005 - avril 2005) au Nacional Funchal (Portugal) est un échec. Il est rapidement rapatrié par le mythique Santos FC où il retrouvera Luxemburgo. Une association qui mènera l'ancien club de Pelé au titre de champion de l'État de São Paulo en 2006.

C'est alors que Ricardo le côtoie en sélection olympique brésilienne. L'ancien Parisien tombe sous le charme du joueur et le recrute lors de sa deuxième saison à Bordeaux. « Je l'ai fait venir à Bordeaux, mais je ne mérite pas un trophée pour ça. Le premier à qui j'ai pensé, c'était lui. C'était une évidence », rappelait l'entraîneur brésilien à France Football. Un choix que Wendel justifie dès son premier match sous le maillot du club au scapulaire en inscrivant un but et en délivrant une passe décisive. Une première saison où il découvre le niveau de la Ligue 1, la Ligue des Champions et remporte la Coupe de la Ligue en 2007.

Symbole du Bordeaux nouveau

Mais le système tactique très fermé de Ricardo ne lui permet pas de s'épanouir pleinement (5 buts en 29 rencontres de L1 en 2006-2007). La révélation viendra avec l'arrivée de Laurent Blanc au Haillan. Repositionné plus haut sur le terrain, il donne enfin la pleine mesure de son talent. Ses statistiques sont là pour le prouver (11 buts et 4 passes décisives en 29 matches de L1 cette saison). « Il est toujours là où il faut quand il faut. Il a beaucoup de qualités. Et peu de défauts », disait de lui son coach dans les colonnes de France Football.

Ce week-end, face à Nancy (2-1), il s'est montré décisif une nouvelle fois en étant à l'origine de l'égalisation de Fernando Cavenaghi grâce à un corner dont il a le secret. Tous les supporters girondins espèrent qu'il continuera à aligner les performances de haut niveau pour emmener Bordeaux vers la prochaine C1.

Un profil à la Juninho

Une trajectoire et un profil quelque peu similaire à un autre Brésilien célèbre du championnat de France, le Lyonnais Juninho Pernambucano (33 ans) : une influence grandissante et décisive dans le jeu (sa blessure contre l'OL avait été vécue comme un drame), des frappes de balle aux effets incroyables sur coups de pieds arrêtés (Landreau et Coupet s'en souviennent encore) et une efficacité redoutable devant le but comme en témoignent ses deux triplés réalisés cette saison (contre Toulouse 4-3 et face au Paris SG 3-0).

Cet été, les Girondins auront tout intérêt à se méfier. Les exploits de Wendel ne sont en effet pas passés inaperçus auprès des recruteurs européens. La Serie A (Fiorentina et Naples entre autres) lui ferait notamment les yeux doux. La perspective de jouer la Champion's League devrait néanmoins le retenir une saison supplémentaire en Gironde.