Michaël Cuisance vide son sac sur sa descente aux enfers

Par Dahbia Hattabi
5 min.
Michaël Cuisance avec son club Osnabrück @Maxppp

À 24 ans, Michaël Cuisance a déjà vécu plusieurs vies dans le football. Pépite de l’AS Nancy-Lorraine, il est ensuite devenu un grand espoir du Borussia Mönchengladbach avant de faire un bond de géant en signant au sein du mythique Bayern Munich. Rapidement, le Français a connu des hauts dans sa carrière. Mais depuis quelques années, il enchaîne les déceptions. Où en est-il aujourd’hui ?

Une étoile filante. Le 16 août 1999, Michaël Cuisance est venu au monde à Strasbourg. Quelques années plus tard, il est né en tant que footballeur au sein du Racing. Passé par Schiltigheim, il a été formé ensuite au sein de l’AS Nancy-Lorraine. Très rapidement et comme de nombreux talents, il a franchi la frontière allemande à sa majorité. En effet, il a posé ses valises au Borussia Mönchengladbach en 2017. Convaincue par son potentiel et son talent, l’écurie allemande a signé un chèque de 250 000 euros. Ses scouts ont visiblement eu le nez creux puisque le Français s’est rapidement senti à l’aise sur les terrains comme en dehors. Lors de sa première saison, il est apparu à 26 reprises toutes compétitions confondues.

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Une ascension fulgurante

Titulaire le plus souvent, il a délivré une assist. Attendu au tournant après une année très intéressante, il a joué 13 rencontres avec son club pour sa deuxième saison (1 but, 1 assist). Cela ne l’a pas empêché de taper dans l’œil du grand Bayern Munich. Désiré par les Bavarois, le Français a été acheté 12 millions d’euros en 2019. Une bonne affaire pour M’Gladbach. De son côté, Cuisance a fait un nouveau pas important dans sa jeune carrière en rejoignant l’un des meilleurs clubs du monde pour 5 ans. Jeune joueur, il a dû composer avec une nouvelle concurrence et des exigences plus importantes. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui a poussé Hans Dieter-Flick à l’envoyer avec l’équipe réserve, le temps de s’aguerrir et de progresser.

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Avec les pros, il est apparu à 10 reprises au total lors de sa première année en Bavière (1 but, 2 autres buts avec la réserve, ndlr). Pas encore assez mûr pour évoluer au sein de la machine munichoise, Cuisance, qui était en concurrence à l’époque avec Joshua Kimmich, Leon Goretzka, Javi Martinez, Thiago Alcantara et Corentin Tolisso, a été envoyé en prêt une saison à Marseille. L’objectif était d’engranger du temps de jeu et de l’expérience tout en découvrant la Ligue 1. Auteur de 30 matches durant cette saison (13 en tant que titulaire), le Français (2 buts, 1 assist), qui plaisait aussi à Leeds, a alterné le bon et le moins bon. De retour en Allemagne, il a joué 2 matches lors de la première partie de la saison 2021-22.

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De prêt en prêt

Au mercato d’hiver, il a rejoint Venise pour redonner un nouvel élan à sa carrière après un passage difficile à Munich. Les Italiens ont déboursé 4,5 millions d’euros. Un an plus tard, il a été prêté à la Sampdoria. De retour après six mois peu convaincants (12 matches), il a été à nouveau envoyé en prêt par Venise. Cette fois-ci, Cuisance a fait son come-back en Allemagne puisqu’il a rejoint le VfL Osnabrück, un club de deuxième division. Un choix de carrière étonnant. Mais l’important est ailleurs pour le joueur de 24 ans. Son but est de jouer et retrouver du plaisir.

Cette saison, il a déjà joué 12 rencontres avec son club. Le temps de marquer 2 buts (sur pénalty à chaque fois, ndlr). Titulaire, il n’a manqué qu’un seul match à la suite d’une suspension. «Venu en Basse-Saxe principalement grâce à l’ancien entraîneur Tobias Schweinsteiger, licencié à la mi-novembre» selon Bild, Michaël Cuisance semble s’épanouir. C’est en tout cas ce qu’il a expliqué lors d’une interview accordée au média allemand. «Le football et la vie vous montrent que les choses peuvent rapidement prendre une autre direction», a-t-il avoué à Bild.

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Cuisance veut se relancer en Allemagne

Puis, il a poursuivi : «si vous ne le faites pas faites preuve d’engagement à 100% et n’êtes pas toujours professionnel, ou si vous mettez d’autres sujets au premier plan, alors vous ne serez rapidement plus pertinent. Je sais maintenant que je ne joue pas en Ligue des champions, mais en 2e Bundesliga. C’est ma propre responsabilité. Je voulais retourner en Allemagne, là où tout a commencé et où j’ai vécu mes meilleures années. Dès le début, j’ai senti qu’on avait besoin de moi, que les gens croyaient vraiment en moi. Je n’ai pas ressenti quelque chose comme ça depuis longtemps. Depuis mon arrivée, je me sens beaucoup plus sûr de moi et je peux mieux utiliser mes atouts sur le terrain.»

Plus confiant, le joueur né en 99 veut donner l’exemple. «Je veux lui prouver (à sa famille, ndlr) que je peux atteindre mes objectifs (…) Mon objectif est de jouer à nouveau en Bundesliga, mais je sais que tout dépend de mes performances actuelles sur le terrain.» Pas uniquement. Son comportement est aussi très important. D’ailleurs, c’est un point dont il a été question par le passé. «Je trouve dommage la façon dont les gens ont parlé de moi après mon départ de Gladbach. C’est une chose de négocier durement, mais c’en est une autre de voir les choses publiquement déformées et fausses après coup. Des choses qui n’avaient jamais posé de problème sont soudainement devenues un problème.»

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Un retour en grâce ?

On a notamment évoqué son arrogance. «Oui, je suis entré sur le terrain avec mes lacets dénoués avant le début de l’entraînement. C’était une sorte de rituel pour moi, que beaucoup d’autres joueurs pratiquent également. Si c’était vraiment un problème et que ma performance en souffrait, pourquoi n’a-t-il pas été résolu à ce moment-là ? Avec le recul, on en sait toujours plus et il était peut-être trop tôt pour un tel changement. À l’époque, de grands joueurs avec de grands noms occupaient mon poste (à Munich, ndlr). Néanmoins, j’ai aussi beaucoup appris de ces joueurs et cela a été une expérience importante dans ma vie, en tant que personne et en tant que joueur.»

Il ajoute : «comment pourrais-je regretter d’avoir joué pour le plus grand club d’Allemagne ? Quand le Bayern me demande, c’est difficile de dire non car c’est une belle opportunité !» Critiqué, le joueur veut avancer. «Ce n’est pas facile de gérer les réseaux sociaux quand on traverse des moments difficiles. Et je peux en quelque sorte comprendre les gens. Ils attendent beaucoup de vous et veulent voir leur club réussir. Malheureusement, je n’ai pas pu réaliser une grande partie de ce que l’on attendait de moi. Mais c’est tout aussi dangereux pour les jeunes joueurs quand ça va très bien. C’est pourquoi je travaille désormais ici avec un coach mental.» Une aide précieuse sur laquelle il compte pour revenir au meilleur niveau. À 24 ans, il n’est pas trop tard !

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