Entretien avec… Saer Sene : « J’étais d’accord pour venir à Monaco, mais… »

Dans la série des joueurs aux parcours atypiques, Saer Sene figure assurément en bonne position. Passé par le Paris Saint-Germain et par le Bayern Munich, l’attaquant se retrouve désormais au New England Revolution avec qui il brille. Pour Foot Mercato, le joueur revient sur son parcours, sa saison, et évoque son avenir.

Par Khaled Karouri
7 min.
New England Saër Sène @Maxppp

**Foot Mercato : Tout d’abord Saer, pourriez-vous nous raconter votre parcours ?

Saer Sene :** On ne peut pas dire que c’est le parcours classique du jeune footballeur qui suit un centre de formation et qui a une carrière tracée pour finir en professionnel. Non, j’ai un peu vadrouillé à gauche à droite (rires). J’étais au PSG en jeunes, j’ai ensuite été au PUC, au Paris FC, à Étampes dans le club de mon père en division district. Après, je suis parti en Allemagne pour jouer en CFA avant de partir au Bayern Munich. J’ai joué avec la réserve avant de monter dans le groupe pro. C’est un parcours un peu fou, mais c’est le mien.

**FM : Comment se sont noués les contacts avec le New England Revolution ?

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SS :** J’étais déjà annoncé partant l’été dernier, je n’ai pas pu partir. Je suis donc resté une moitié de saison au Bayern et, au mois de décembre, j’ai eu des contacts par rapport à un ami avec qui j’ai joué et mon agent, qui sont Canadiens et ont des contacts en MLS. Ils ont été contactés par New England pour des joueurs, et ils m’ont proposé. J’ai rencontré le club, je suis venu aux États-Unis voir comment ça se passait, et c’est comme ça que j’ai connu le Revolution.

**FM : Avez-vous hésité avant de relever le défi de la MLS ?

SS :* Non. Quand on m’a proposé de venir, je voulais savoir comment se passait le football ici. J’avais déjà pu voir des matches des Red Bulls par rapport à Thierry Henry ou bien le LA Galaxy de Beckham. C’est tout ce que j’ai vu en Europe, mais malgré tout je n’ai pas hésité du tout. Je me suis dit « Ok je vais aller aux États-Unis voir comment ça se passe »*. Ça m’a plu et je n’ai pas hésité avant de venir.

**FM : Comment vous sentez-vous dans ce club depuis votre arrivée ?

SS :** Je me sens bien dans ce club. C’est un bon groupe, on est jeunes, il y a une très bonne ambiance. Ils m’ont mis à l’aise dès le début, je me suis senti à l’aise, et je suis bien depuis mon arrivée.

**FM : Après avoir évolué en Europe, est-ce un changement radical de vie que vous connaissez outre-Atlantique ?

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SS :** Non, j’étais déjà venu en pré-saison aux États-Unis avec le Bayern, ça nous avait plu. Je suis déjà allé à Portland, à Denver quand je me suis fait opérer. La vie ici m’a toujours plu, il n’y a donc pas eu un changement radical. J’aime la vie ici, j’ai eu l’habitude de venir en vacances.

**FM : Comment décririez-vous la ferveur des supporters pour le football ?

SS :** Il y a de très bonnes ambiances dans les stades. J’ai joué dans des stades complets comme LA Galaxy, New York Red Bulls, Kansas City, chez nous aussi. L’été approche, tout le monde vient voir les matches. Il y a vraiment de l’ambiance dans les stades, ça fait plaisir.

**FM : Quelles sont vos ambitions pour cette saison ?

SS :** Je vais commencer d’abord par le collectif. Avant de venir, on m’a expliqué que le club n’avait pas connu une très bonne saison l’année dernière. Les dernières années, ça ne s’est pas très bien passé. L’équipe a changé, on a un bon groupe. L’objectif, c’est d’aller en play-offs, c’est mon objectif. Ce n’est pas j’aimerais, c’est je veux aller en play-offs. Ce serait déjà un gros truc. Et personnellement, plus l’équipe fera des performances, plus je serai performant et plus je marquerai des buts.

**FM : Avez-vous désormais pour but de vous imposer sur la durée en MLS, ou est-ce qu’un challenge européen vous intéresserait ?

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SS :** C’est le foot, il y a beaucoup de challenges. On ne sait jamais ! Je n’aurais déjà jamais cru venir en MLS. La carrière de footballeur est pleine de surprises. Pour l’instant, je suis là. Je n’ai pas dit que j’allais rester là toute ma vie ou que j’allais retourner en Europe, je suis ouvert à tout. Mais je me concentre sur cette saison et après, on verra.

**FM : Malgré tout, est-ce qu’un retour en France en Ligue 1 ou dans un club de haut de tableau de Ligue 2 vous plairait ?

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SS :** Oui, bien sûr. Je suis là, je relève le challenge ici. Mais si je dois relever le défi en Ligue 1 ou dans un club de haut de tableau de Ligue 2, pourquoi pas ! J’aime les challenges, et un jour peut-être que j’en relèverai un en France.

**FM : Pour en revenir à votre parcours, vous êtes passé par le PSG. Quels souvenirs avez-vous de votre aventure là-bas ?

SS :** Vous savez, j’étais jeune, je jouais sans être vraiment concentré sur ma carrière de footballeur. Je n’étais pas vraiment à fond dedans. Ok j’étais au PSG chez les jeunes, il y avait les pros, mais je ne réalisais pas. C’est vers 17-18 ans que je me suis dit qu’il fallait y aller à fond. Je ne retiens donc pas trop de souvenirs là-bas. J’étais encore jeune.

**FM : C’est surtout avec le Bayern Munich que vous vous êtes fait remarquer. Que retenez-vous de votre passage dans ce club ?

SS :** Le Bayern Munich, c’est le tournant de ma vie, je vais le dire comme ça. Dès que je suis allé au Bayern, on m’a pris dans le groupe National car les réserves professionnelles peuvent aller jusqu’en National. Je suis allé pour jouer avec la deuxième équipe, je suis resté un mois en préparation puis quand Louis Van Gaal est arrivé, il m’a fait monter un entraînement en pro avant de toujours me garder. C’est un tournant de ma vie, car j’ai appris beaucoup de choses. J’ai joué avec de grands joueurs. Je les voyais à la télé, et du jour au lendemain j’étais dans le même vestiaire. Je jouais avec eux, j’apprenais, j’écoutais leurs conseils. Je suis entré dans des matches en pro, c’est un tournant.

**FM : Regrettez-vous de ne pas être resté au Bayern ?

SS :** Non, pas de regrets. J’ai fait mon temps, je suis passé là-bas. J’étais blessé à un moment donné, et le Bayern Munich s’est occupé de mon genou. Ils m’ont fait remonter au haut niveau, et si je peux jouer en MLS et faire des performances, c’est en partie grâce à eux. Ils m’ont amené aux États-Unis voir le meilleur médecin du monde pour les opérations des ligaments. Ils m’ont amené et m’ont tout payé, le voyage avec mon ami. Ils m’ont aidé dans ma rééducation. Je ne regrette rien. Je revenais de blessure et je ne pouvais pas avoir de temps de jeu, chaque chose a une fin dans la vie et ça s’est fini comme ça. Mais je les remercie et je ne les oublierai jamais.

**FM : Votre nom avait un temps été évoqué du côté de l’AS Monaco l’été dernier. Qu’en était-il exactement ?

SS :** Mon nom avait été évoqué du côté de l’AS Monaco. Ils étaient intéressés, ils me connaissaient et voulaient me prendre. Malheureusement, j’étais encore sous contrat avec le Bayern Munich. Mais j’avais été approché par l’AS Monaco, exactement. Le challenge m’aurait séduit, bien sûr. J’étais d’accord pour venir, mais j’étais encore sous contrat. Quand vous êtes sous contrat et que le club ne veut pas vous laisser partir, il n’y a pas le choix et vous restez. Mais c’est un challenge qui m’aurait séduit, bien sûr.

**FM : Enfin, que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre parcours ?

SS :** Vous pouvez me souhaiter bonne chance et bonne continuation, de ne pas me blesser et de rester en forme. Et si vous me le souhaitez, et bien merci d’avance (rires).

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