Twente pourrait payer cher ses liaisons dangereuses avec Doyen Sports

La propriété de joueurs par des tiers, appelée TPO en anglais (Third-Party Ownership), a été officiellement interdite par la FIFA le 1er mai 2015. Le FC Seraing, club belge de deuxième division (9e de Proximus League), est bien placé pour en témoigner. La formation du Plat pays a été sanctionnée par l'instance dirigeante du football mondial «pour avoir enfreint les règles relatives à la propriété des droits économiques des joueurs par des tiers (TPO) et à l'influence de tiers», infligeant «une interdiction de transfert» empêchant «le club d'enregistrer des joueurs, au niveau national comme international, pour quatre périodes de transferts consécutives» et «une amende de 150 000 francs suisses». Les formations du monde entier sont donc prévenues, la FIFA ne badine plus avec cette pratique. Les fédérations nationales non plus.

Ainsi, le FC Twente a fait savoir que la KNVB, la fédération néerlandaise de football, a sollicité des documents pour en savoir plus sur certaines révélations du site Football Leaks au sujet des relations entre l'écurie et le groupe Doyen Sports, célèbre fonds d'investissement dont le patron Nelio Lucas a notamment reconnu avoir aidé l'Olympique de Marseille pour son mercato d'été. «La KNVB nous a contacté au sujet des documents concernant Doyen, révélés par Football Leaks. Ils sont actuellement à l'étude», peut-on lire sur le communiqué publié par le club sur son compte Twitter. Conséquence presque immédiate, les actuels 15es d'Eredivisie ont annoncé sur leur site officiel que leur président Aldo van der Laan était remercié. Les pensionnaires de De Grolsch Veste se retrouvent dans l'embarras.

Van der Laan legt voorzitterschap en bestuursfuncties #FCTwente per direct neer https://t.co/AnsEpwh3vr

— FC Twente (@fctwente) 24 Novembre 2015

De KNVB heeft contact met ons opgenomen over de Doyen-stukken die zijn verschenen op footballleaks.We zijn deze momenteel aan het bestuderen

— FC Twente (@fctwente) 24 Novembre 2015

Doyen Sports contre-attaque

L'an passé, alors qu'ils traversaient une période de troubles sur le plan économique, ils auraient vendu une partie des droits sportifs (ou autres, c'est tout l'objet de l'enquête officielle) de sept joueurs - Luc Castaignos (aujourd'hui à l'Eintracht Francfort), Dusan Tadic (aujourd'hui à Southampton), Kyle Ebecilio (aujourd'hui à Nottingham Forest), Youness Mokhtar (aujourd'hui à Al-Nasr), Quincy Promes (aujourd'hui au Spartak Moscou), Bilal Ould-Chikh (aujourd'hui à Benfica) et Shadrach Eghan (toujours au club) - à Doyen Sports contre un chèque de 5 M€. Cette mesure d'urgence, avec l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation FIFA, soulève plusieurs questions, financières et autres. Si des irrégularités venaient à être confirmées dans ce cas, Twente pourrait se voir retirer la licence professionnelle, croit savoir De Telegraaf, et se retrouverait ainsi rétrogradé.

Het Laatste Nieuws révèle de son côté qu'en 2013, le PSV Eindhoven avait lui aussi réfléchi à la possibilité de travailler avec cette même compagnie, avant de se rétracter par peur de ne plus être maître de ses joueurs. Face à ces informations, Doyen Sports a réagi par le biais d'un communiqué officiel afin de rétablir sa vérité. «Doyen Sports et certains de ses partenaires commerciaux ont été l'objet de nombreuses attaques sur des sujets confidentiels par le site Football Leaks. Les documents publiés, certains étant véridiques, d'autres manipulés pour monter les médias et le public, ont été obtenus par le biais d'une cyber-attaque sur le serveur de Doyen Sports. Les documents ont uniquement été publiés parce que Doyen Sports n'a pas cédé aux pressions et aux demandes (pour ne pas dire autre chose) des auteurs de Football Leaks», peut-on lire.

Son image de marque étant écornée, la société est ensuite passée à l'attaque pour défendre son image bafouée par ces révélations. « Doyen Sports a pris les mesures appropriées pour identifier les responsables de cette cyber-attaque. En attendant, nous restons sur nos positions : nous n'avons rien à cacher, nous agissons en toute transparence en défendant les institutions et les personnes avec qui nous travaillons, notamment les clubs de football qui sont nos principaux partenaires. L'affaire a été portée devant les autorités compétentes depuis le début. Doyen Sports est bien plus qu'un fonds d'investissement comme il est souvent décrit. Nous sommes une entreprise sportive à 360°, nous représentons des joueurs, nous sommes consultants pour de nombreux clubs sur le marché, et nous développons des stratégies marketing et commerciales pour quelques-uns des athlètes les plus célèbres à travers le monde».