OM : Gennaro Gattuso dévoile sa méthode pour redresser le club

Par Hanif Ben Berkane
5 min.
Gennaro Gattuso donne des consignes au bord du terrain @Maxppp

Présenté officiellement à la presse, Gennaro Gattuso a beaucoup parlé pour expliquer son choix de rejoindre l’OM. Le technicien italien de 45 ans en a profité pour aussi expliquer ses méthodes et son style en tant que coach.

Depuis le départ de Marcelino en début de semaine dernière, Pablo Longoria s’était mis en tête de lui trouver un successeur. Et après avoir laissé couler pendant une semaine, le président espagnol a tranché. Contre toute attente, il a décidé de miser sur Gennaro Gattuso. Le technicien italien, tout proche de rejoindre l’OL, quelques jours auparavant, a finalement rebondi du côté de l’OM. Un choix qui a pu surprendre beaucoup de supporters qui n’ont pas compris la logique de Pablo Longoria dans ce choix. Et pourtant.

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Ce jeudi, en conférence de presse, le président marseillais s’est longuement expliqué pour justifier son choix. Mais c’est surtout Gattuso qui a longuement parlé pour revenir en détails sur son choix de rejoindre l’OM. Un choix qu’il ne pouvait pas refuser. «On a qu’une seule vie, je ne pouvais pas dire non à l’OM. Ce n’est pas un club refusable. C’était une occasion à ne pas perdre. Si j’avais eu 3 ou 4 vies, peut-être…», a-t-il notamment lancé avant d’expliquer clairement les raisons de sa venue. «Ce choix était simple, on a discuté 5h sur deux jours avec le président, car il avait d’autres obligations. Ça s’est fait en deux appels différents. C’est un choix sûr, j’avais des convictions sur ce club déjà. C’est le seul à avoir gagné la Ligue des Champions. Ces dernières semaines, il a des difficultés, mais sans ça, je n’aurais pas été appelé. L’OM, c’est un club avec des valeurs. Je l’ai encore vu avec Pancho par exemple (ndlr : Jacques Abardonado). Il avait le choix de rester dans le staff et on s’est mis d’accord avec le président. Ils étaient tous à ma disposition pour m’aider. Je remercie aussi les joueurs pour leur disponibilité. C’est un choix conscient, j’arrive dans une ambiance chaude, mais ça ne me fait pas peur. Je n’en avais pas peur en tant que joueur et mon passé d’entraîneur prouve que je n’ai pas peur d’aller dans des endroits chauds comme ici.»

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Un milieu à trois

De quoi donc connaitre ses motivations, mais pas encore son style. Car s’il est passé par Naples, Milan ou encore Valence, Gattuso est encore un entraîneur méconnu du grand public. Alors forcément, le technicien italien de 45 ans a dû donner plus d’indications sur son style. «Il y a une différence entre le Gattuso joueur et entraineur. Si j’avais un Gattuso dans mon effectif, je ne serais pas si je le ferai jouer. J’ai une vision différente du jeu. Je veux commencer de derrière, avoir le contrôle du jeu, avoir le ballon, j’ai beaucoup d’ambitions, je veux une équipe impactante. Une équipe qui mouille le maillot, notamment au Vélodrome, ils ont besoin de ça. Je veux une vraie équipe. Je désire cette idée de reconquérir le ballon, un football offensif, être dans la deuxième partie du terrain. C’est dur à faire, mais c’est ce que je veux mettre en place. (…) D’ailleurs, quand j’ai parlé au téléphone avec Longoria, il m’a demandé comment j’allais faire pour directement mettre en place mes idées. Je ne suis pas fou, je sais que cela ne se fait pas d’un coup.»

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Ses idées justement, elles semblent à l’opposé de ce que mettait en place Marcelino jusqu’ici. Et comme c’était pressenti, Gattuso ne compte pas rester dans un schéma en 4-4-2. Bien au contraire. «Je n’aime pas parler des prédécesseurs. Marcelino a fait un bon travail. Je ne suis pas fan du 4-4-2, car c’est un peu plat selon moi. Je préfère le 4-3-3 et 4-2-3-1, mais après tout dépend du match, si l’équipe joue bien, s’il faut prendre des risques, faire de la rupture. Accepter les duels en 1 contre 1, avoir la possession. J’ai une vision différente de Marcelino, c’est clair (…) Si on regarde ma carrière, il y a peu de gens qui parlaient bien de moi. Ils ont encore l’idée du Gattuso joueur, car j’étais agressif. J’écoute beaucoup mes joueurs, j’ai peu de soucis avec eux. Je suis quelqu’un qui dit les choses en face. Je suis transparent. Quand on dit la vérité, les joueurs apprécient. J’ai fait 6 mois à Valence, Naples Milan. Pour mon caractère, je dois m’améliorer au niveau de l’entente avec mes dirigeants.», a-t-il notamment expliqué avant d’enchaîner.

L’envie d’avoir de l’intensité dans les courses

«Les matches se gagnent par le travail de la semaine. Mon idée, c’est l’intensité. Elle est fondamentale. On se base sur les données physiques, les statistiques. Ce qu’on veut faire, on le fait avec intensité. Si on va à deux à l’heure, on va nulle part. Le foot moderne a besoin d’intensité. Il faut casser les lignes, avoir une équipe rapide qui sort de la pression. Il faut réussir à dérouler notre jeu en exploitant les espaces. Avec mon staff, on fait beaucoup de vidéos et on analyse les adversaires et notre équipe. On met beaucoup de pression aux joueurs, mais on fait toujours ça avec respect.»

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Enfin, lors de cette conférence de presse, Gattuso n’a pas échappé à la traditionnelle question sur ses modèles, lui qui a connu Ancelotti ou encore Lippi en tant que coach. «Quand j’ai commencé à être coach, je m’appuyais sur les entraîneurs que j’avais eus. Avec le temps, les choses changent. J’ai pu me baser sur l’expérience des coachs dans le vestiaire. Mais niveau tactique et technique, c’est propre à moi. De Naples à Milan, j’ai changé aussi. Avec Valence, j’ai cassé la ligne de 4 que j’avais avant, j’ai aussi mis des joueurs qui avaient le pied inversé. Lippi ou Ancelotti m’ont beaucoup donné. J’essaye de changer mes idées et de voir en fonction des joueurs. J’ai refusé des clubs en raison des joueurs. Il faut des joueurs qui vont avec mes caractéristiques. J’ai parlé à personne de ma venue ici, mais la Ligue 1 est imprévisible, il y a beaucoup de courses. Une équipe qui veut jouer qu’avec des joueurs qui ne courent pas, ça fera des scores fleuves.» Les joueurs et les supporters sont prévenus.

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