Bundesliga

Bayern Munich : les raisons d’une saison décevante

Un entraîneur expérimenté, un effectif renforcé mais au final un seul trophée majeur en vue et une impression de stagnation d’un point de vue collectif mais aussi individuel pour de nombreux joueurs. La saison du Bayern Munich a apporté plus de nouveaux problèmes que de satisfactions.

Par Aurélien Léger-Moëc
4 min.
Bayern Munich Carlo Ancelotti @Maxppp

C’est une défaite qui fait tâche. Une tâche qui pourrait même s’avérer indélébile pour Carlo Ancelotti au cours des prochaines semaines. L’entraîneur italien, débarqué au Bayern Munich l’été dernier pour succéder à Pep Guardiola, a du mal à convaincre en Bavière. Car aujourd’hui, le seul gain du championnat allemand ne suffit pas à rassasier supporters et dirigeants. Et c’est bien ce vers quoi on se dirige. Certes, le titre peut être obtenu ce week-end à Wolfsbourg (en cas de victoire combinée à un mauvais résultat de Leipzig face à Ingolstadt) mais cela n’effacera pas la gifle reçue par Dortmund en Coupe d’Allemagne mercredi et surtout l’élimination précoce en Ligue des Champions, face au Real Madrid (1-2, 2-4).

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Qu’est-il donc arrivé au Bayern cette saison pour que Carlo Ancelotti soit autant contesté ? Le rédacteur en chef de Fussball Transfers, Tobias Feldhoff, a livré son sentiment. « Ils ont plutôt bien démarré en Bundesliga, sans non plus créer la sensation. Ancelotti a mis en place son 4-3-3 mais n’a pas amené de véritables idées tactiques. Et c’est là le problème principal. Il a donné la sensation d’agir comme un oncle sympathique auprès des joueurs. Cela n’a pas marché aussi bien que prévu. Il a eu des problèmes avec Franck Ribéry par exemple », remarque-t-il.

Le duo Coman-Costa n’a pas convaincu

Effectivement, Carlo Ancelotti n’a pas hésité à publiquement critiquer son joueur, avant le match face à Dortmund. « Ribéry est apte et peut jouer mercredi. Il est sorti de l’équipe l’autre jour parce qu’il n’avait pas bien joué ». Pourtant, l’entraîneur italien a offert plus de temps de jeu à Ribéry que Guardiola, et, assez conservateur, s’est beaucoup appuyé sur les glorieux anciens comme Robben et Xabi Alonso. C’est là un autre reproche effectué à l’ancien entraîneur du PSG. Il n’a pas su faire progresser ceux qui sont censés représenter l’avenir du club. Kingsley Coman a été limité à la portion congrue et le doute est né en Allemagne sur sa capacité à s’imposer sur le long terme. Même son achat définitif par le Bayern n’est pas enregistré comme la certitude de le voir rester au club l’été prochain.

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De même, Douglas Costa, l’un des joueurs majeurs de l’ère Guardiola, a beaucoup déçu. « Il y a de vrais doutes au sujet de Costa et Coman. Ont-ils assez de qualités pour remplacer Robben et Ribéry ? », explique Tobias Feldhoff. Ancelotti devait préparer l’avenir, il a plutôt conforté les deux hommes dans leur rôle d’hommes providentiels. La gestion des joueurs, habituellement un point fort de l’Italien, est sévèrement critiquée outre-Rhin. Malgré les récentes déceptions, le président bavarois Karl-Heinz Rummenigge est intervenu en faveur de son entraîneur. « Carlo Ancelotti est un très bon entraîneur, avec de l’expérience. Sa durée de contrat est connue (2019) et cela ne sera pas discuté ».

Un mercato estival charnière

Par contre, le Bayern risque de beaucoup réfléchir à son mercato estival. Habitué à sceller son marché très vite (Hummels et Renato Sanches avaient été annoncés avant même l’ouverture du mercato l’an dernier), le club bavarois a déjà enregistré les départs à la retraite de Lahm et Xabi Alonso et va devoir mettre en place un profond rajeunissement pour continuer à dominer au moins la Bundesliga, alors que le RB Leipzig s’annonce déjà comme un concurrent sérieux pour les années à venir.

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La stratégie à adopter sur le prochain mercato n’est pas encore totalement claire. Le club va-t-il sortir le chéquier pour relancer la machine (Alexis Sanchez serait ainsi surveillé de près) ? Rappelons que le transfert le plus cher de l’histoire du Bayern reste celui de Javi Martinez pour 40 M€, un tarif bien éloigné de ceux payés par le Real Madrid, Manchester United ou d’autres pour attirer les meilleurs éléments de la planète. C’est pourquoi certains militent également fermement pour la promotion de jeunes éléments prometteurs. Mine de rien, le dernier titulaire indiscutable à sortir du centre de formation se nomme David Alaba et s’est imposé depuis déjà plusieurs années. Carlo Ancelotti aura donc pour mission de réussir là où il a échoué cette saison, d’une moisson de titres plus large à une vraie refonte de l’effectif et du onze de départ pour assurer un avenir prometteur.

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