Entretien avec... Benjamin Moukandjo : « Le discours de Jean Fernandez m'a convaincu de signer à Nancy »

Par Khaled Karouri
8 min.
Nancy Jean Fernandez @Maxppp

Révélation de l'AS Monaco lors de la deuxième partie de saison, Benjamin Moukandjo a cassé la baraque en Ligue 1 en l'espace de six mois. Logique donc de le retrouver dans l'élite après la relégation du club du Rocher, lui qui a signé à Nancy. Pour Foot Mercato, le milieu offensif revient sur son parcours, sa nouvelle vie en Lorraine et la sélection nationale.

**Foot Mercato : Tout d'abord Benjamin, comment allez-vous ?

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Benjamin Moukandjo :** Ça va, ça va bien merci. C'est vrai que j'ai eu une petite entorse il y a deux semaines, mais je me suis bien remis de cette entorse. Comme vous l'avez vu, j'ai pu jouer le week-end dernier, donc pour le moment tout va bien.

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**FM : Cette blessure est-elle donc définitivement derrière vous ?

BM :** C'est vrai que, quand on se fait une entorse, on a toujours un petit peu mal. Mais je pense qu'aujourd'hui la douleur est assez supportable, ça ne m'empêche pas de m'entraîner ou de participer aux rencontres.

**FM : Vous êtes arrivé cet été à Nancy. Quelles sont vos premières impressions sur ce nouveau club ?

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BM :** Tout d'abord, je suis très content d'avoir signé ici. Je pense que c'est ce qu'il me fallait. J'avais à cœur de rester en première division. Je sais qu'avec un entraîneur qui aime le jeu comme Jean Fernandez, j'avais de grandes chances de continuer ma progression, en m'appuyant sur lui, sur son expérience.

**FM : Comment vous sentez-vous dans ce groupe jeune et plein d'éléments prometteurs, comme Lossemy Karaboué ou Samba Diakité par exemple ?

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BM :** Oui, c'est un groupe très jeune. Je me sens bien. J'ai été accepté dans ce groupe, comme tous les autres joueurs qui sont arrivés. Le plus important pour moi, c'est d'apporter ce que je sais faire. C'est vrai qu'on est un groupe jeune, on apprend encore à se connaître, et au fur et à mesure on progresse. Maintenant, mon intégration s'est bien passée, j'ai été très vite accepté. Ça me permet de pouvoir mieux m'exprimer sur le terrain.

**FM : Alors qui dit Nancy dit pelouse synthétique. Comment vous sentez-vous sur cette surface ?

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BM :** Je pense que, quand on est footballeur, il faut s'attendre à tout. Après, le synthétique c'est quelque chose que je découvre. Honnêtement, ce n'est pas un terrain qui me pose problème. Il faut s'adapter aux situations, c'est à moi de m'adapter à ce terrain. Ce qui change, c'est au niveau des sensations. Mais on a aussi l'avantage de ne jamais avoir de faux rebonds dessus ! Et puis ça ne va pas nous priver de matches quand il y aura du mauvais temps. Et puis, c'est toujours plus agréable de jouer sur un beau terrain que sur un terrain catastrophique, il faut le dire. On a cet avantage-là. Tous les week-ends à domicile, on aura toujours une très belle pelouse (rires), c'est toujours agréable.

**FM : Les résultats ne sont pas forcément au rendez-vous depuis le début de la saison. Comment l'expliquez-vous ?

BM :** On peine à gagner, mais il faut dire qu'il y a eu beaucoup de changements dans l'effectif. Il y a eu des départs, beaucoup d'arrivées. Le coach travaille et essaye de trouver les automatismes, les complémentarités. Je pense que, au fur et à mesure, on ressort des choses intéressantes, c'est en tout cas mon avis. Il nous faut encore un peu de temps. Ça fait plaisir de gagner des matches, on ne l'a pas encore fait, mais je pense qu'on n'est pas loin de gagner notre premier match. On en est très près.

**FM : Quel est le discours du coach en cette période difficile ?

BM :** C'est de rester concentré, de continuer à travailler à l'entraînement. Nous, comme le coach, on est persuadé que cette première victoire on l'aura. C'est vrai que le plus tôt serait le mieux, c'est donc à nous les joueurs de montrer sur le terrain qu'on veut gagner les matches. L'entraîneur est là pour nous donner quelques astuces, pour nous diriger, mais après une fois qu'on est sur le terrain, l'équipe appartient aux joueurs et c'est à nous d'afficher notre envie de gagner les matches.

**FM : Quelles sont vos ambitions pour cette saison, que ce soit à titre personnel ou collectif ?

BM :** D'abord, comme je l'ai toujours dit depuis le début de ma carrière, mes performances ou mes ambitions personnelles passent après. Pour moi, c'est l'ambition collective qui prime, avec tout le club, tout le groupe. Mon ambition est donc collective, c'est qu'on parvienne à se sauver et à terminer le plus haut possible dans ce championnat là. J'espère vivre une très belle saison avec l'AS Nancy-Lorraine. Après, si on fait une bonne saison collectivement, j'aurai fait une bonne saison individuellement.

**FM : Qu'est-ce qui vous a convaincu à l'idée de signer pour l'ASNL ?

BM :** L'entraîneur. L'entraîneur m'a tenu un discours que j'ai trouvé intéressant. Je pense qu'il n'y a plus besoin de présenter tout ce qu'a fait Monsieur Fernandez. Avec un entraineur comme ça, je ne peux que bénéficier de son expérience, de ses conseils, de sa rigueur dans le travail, de sa simplicité. Il s'y connait en matière de formation. Pour moi, ça a été un atout, un très grand atout dans mon choix.

**FM : Et pourtant, vous aviez de nombreuses pistes et même des contacts très avancés...

BM :** Oui, j'avais notamment un contact avec Nice. D'ailleurs, j'ai une pensée pour eux, parce qu'on avait discuté et on était avancés. Mais des fois, dans la vie, il faut faire des choix. J'ai fait un choix, et je l'assume pleinement. J'ai une pensée pour eux, ils m'ont compris.

**FM : Aviez-vous également des contacts à l'étranger ?

BM :** Oui, avec le Sporting Club Portugal. Mais comme je l'ai toujours dit, ma priorité était de rester en France, de continuer dans ce championnat. Je l'ai découvert il y a six mois, et j'avais à cœur de rester en Ligue 1, de ne pas partir maintenant. Pour moi, il ne faut pas partir pour partir. J'ai peut-être fait six mois que les gens ont trouvé intéressants, mais six mois ce n'est pas assez pour prétendre aller à l'étranger.

**FM : Il est vrai que vos six mois avec Monaco ont été assez bluffants, à titre personnel en tout cas. Vous attendiez-vous à être aussi rapidement à votre avantage en Ligue 1 ?

BM :** Honnêtement, je ne sais pas trop. Je suis arrivé à Monaco dans des conditions un peu difficiles parce qu'on était relégable, on était 19e. C'était un peu tendu, mais ça s'est bien passé parce que j'ai été bien accepté là-bas par le groupe qui était en place. J'avais un très bon ami à moi, Nicolas N'Koulou, qui a facilité mon intégration. Il a été un atout dans mon intégration à l'AS Monaco. Après, ça ne s'est pas bien passé, on est descendu.

**FM : Un mot sur l'entraîneur Laurent Banide, que vous avez connu durant ce séjour monégasque et qui a été remercié cette semaine...

BM :** J'ai été vraiment déçu, vraiment touché, quand j'ai appris cela. Laurent Banide, c'est quelqu'un qui compte beaucoup pour ma carrière. Il m'a fait venir à Monaco, je n'avais jamais joué en Ligue 1 et il m'a fait confiance, même dans les moments difficiles. Les six mois que j'ai passés là-bas, c'était comme un père pour moi. J'ai été déçu, mais ça n'enlève rien à ses qualités, à ce qu'il a fait. C'est un très bon entraineur, et j'espère pour lui et tout son staff qu'ils vont continuer dans ce métier, et vont trouver un club. Avant d'être un entraîneur, c'est vraiment quelqu'un de très humain. Et je tiens à le remercier, parce que c'est grâce à lui que j'en suis là.

**FM : Comment expliquez-vous les difficultés de l'AS Monaco ?

BM :** Je pense que Monaco est dans une période difficile vu tous les changements qui ont pu se faire dans ce club. Beaucoup de joueurs sont partis, beaucoup de joueurs sont arrivés. Des fois, c'est difficile, la mayonnaise ne prend pas tout de suite. On peut avoir la chance qu'elle prenne, mais là elle n'a pas pris. Je pense que c'est plus un problème de temps, laisser du temps aux joueurs pour se connaître. Après, Monaco est un très grand club et j'espère qu'ils vont vite retrouver le chemin de la victoire et remonter dans l'élite.

**FM : Que pourriez-vous nous dire sur la sélection camerounaise qui, malgré un effectif talentueux, ne parvient pas vraiment à enchainer les bons résultats ?

BM :** Oui, vous savez, c'est difficile. Là, on est quasiment éliminé de la Coupe d'Afrique. C'est dur. La sélection du Cameroun, c'est une équipe en reconstruction. Beaucoup de joueurs ont arrêté, beaucoup d'autres sont arrivés. C'est difficile d'admettre une Coupe d'Afrique sans le Cameroun. Mais parfois, comme on dit, il faut savoir reculer pour mieux sauter. Peut-être que le fait qu'on n'ira pas à la Coupe d'Afrique changera des choses et nous fera repartir de zéro. J'espère que tout se passera bien.

**FM : Enfin, un mot sur Samuel Eto'o, qui a étonné beaucoup de monde en décidant de signer pour Anzhi...

BM :** Je pense que Samuel est un très grand joueur, un très grand champion. Il l'a déjà démontré, je ne sais pas ce qu'il a encore à démontrer. Aujourd'hui, il a fait un choix. Pour moi, quand un joueur fait un choix, il faut le respecter. Il a ses raisons, et moi je suis tout à fait d'accord avec lui et je respecterai toujours ses choix.

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