Chelsea : c’est déjà la crise !
Cinq points en cinq journées de Premier League, voici le maigre bilan de Chelsea en ce début de saison déjà compliqué. Entre blessures, instabilité et forte pression, les Blues sont sur les rotules. Jusqu’à quand ?
Au Vitality Stadium, dimanche, Chelsea avait l’occasion de rebondir face à Bournemouth après la trêve internationale qui succédait à une défaite cruelle face à Nottingham Forrest (0-1). Mais il ne s’est rien passé, ou presque, et les Blues ne sont repartis qu’avec un petit point (0-0). Si Raheem Sterling avait pourtant trouvé l’équerre, les Londoniens n’ont pas su dominer une équipe qui joue le maintien. Pour l’instant, Chelsea ne joue pas grand-chose non plus. 14e de Premier League avec 5 points récoltés en autant de journées, l’effectif de Todd Boehly peine à se relever d’une saison dernière chaotique à tous les niveaux. Plusieurs facteurs expliquent cela, les blessures en tête de liste, mais pas que.
Une infirmerie pleine à craquer
Lucas Bergstrom, Djordje Petrovic, Alfie Gilchrist, Deivid Washington, Alex Matos, Ronnie Stutter… ces noms ne vous disent peut-être rien, et pourtant, ces derniers étaient sur le banc de Chelsea face aux Cherries dimanche après-midi. Des joueurs habitués aux catégories jeunes, pas à l’équipe première. Mais Mauricio Pochettino a été obligé de faire appel à certains d’entre eux pour compléter la feuille de match. Et pour cause, l’effectif des Blues est plus décimé que jamais. Comme l’an dernier, fin 2022, Chelsea voit son infirmerie déborder. Pire, la quasi-totalité des blessés fait partie des joueurs cadres de l’équipe et représente par ailleurs des investissements majeurs.
Le capitaine, Reece James, est sorti touché face aux Reds dès la 1ère journée de Premier League. Benoit Badiashile et Wesley Fofana sont indisponibles depuis de longs mois. Carney Chukwuemeka, crucial en présaison et buteur face à West Ham, est blessé, tout comme Marc Cucurella, Trevoh Chalobah, Moisés Caicedo, Christopher Nkunku, Armando Broja et Marcus Bettinelli. Sans parler de Roméo Lavia, qui était attendu comme le numéro 6 titulaire, mais qui ne reviendra pas avant de nombreuses semaines. Une véritable hécatombe qui touche les Blues au pire des moments. Alors que Chelsea avait réalisé une excellente tournée estivale sous la forme d’un 4-2-3-1 alléchant, qui voyait Nkunku empiler les buts, la blessure de l’ancien du RB Leipzig est celle qui a sûrement le plus endommagé la formation londonienne.
Mauricio Pochettino bricole, mais n’est pas vraiment manuel
Selon Opta, face à Bournemouth lors du dernier match, Lesley Ugochukwu est devenu le 37e joueur de Chelsea à connaître une titularisation en 2023. Une statistique folle qui résume le manque de continuité au sein du club, pas aidé par les blessures à répétition et la politique ultra-agressive de Todd Boehly sur le marché des transferts. En attendant de voir ses meilleurs éléments revenir, Mauricio Pochettino doit tout de même empiler quelques victoires pour éviter un scénario catastrophe. Jusqu’à présent, l’Argentin n’a pas su trouver la faille face à Liverpool et West Ham (1-1, 3-1), rien de bien méchant, mais il n’a pas non plus su prendre le dessus face à Forest et aux Cherries (0-1, 0-0). Sans oublier le succès poussif en Carabao Cup contre Wimbledon (2-1) à la maison.
C’est surtout tactiquement que l’ex-tacticien du PSG patauge. Depuis le début de saison, Mauricio Pochettino aligne Ben Chilwell sur l’aile gauche, ainsi que Levi Colwill - défenseur central de formation - en tant que latéral de ce même côté. Deux joueurs hors de position. Le premier, capitaine depuis la blessure de Reece James, est l’un des hommes les moins performants du groupe et a même été poussé sur le banc lors de la dernière journée, pour laisser place, enfin, à Mykhailo Mudryk. Le système choisi par l’Argentin ressemble à une sorte de 5-3-2 modulable, probablement trop hybride au sein d’une équipe en quête de stabilité. En présaison, le 4-2-3-1 s’était montré alléchant, mais les pertes successives de Nkunku et Chukwuemeka ont bouleversé la vision de Mauricio Pochettino, qui n’utilise dorénavant que 2 joueurs à vocation offensive : Raheem Sterling et Nicolas Jackson. Si l’Ukrainien Mudryk a connu sa première titularisation en championnat, pour suppléer ses compères d’attaque, sa performance - ni bonne ni mauvaise - n’a pas dû éclaircir la vue de son coach.
Une patience qui coûte cher
«Il s’améliore. Il a encore besoin d’apprendre, la Premier League est très rapide, la vitesse du jeu est si rapide. Je pense qu’il s’agit de mieux comprendre le jeu, d’essayer d’être parfois plus connecté avec l’équipe. Nous devons lui donner du temps et lui donner les outils pour s’améliorer au cours de la saison», détaillait Pochettino à propos de Mudryk, après sa prestation mitigée. L’ancienne star du Shakhtar est l’allégorie du manque de confiance et de stabilité à Chelsea. Après 19 matches de Premier League au total à son actif (mais seulement 783 minutes), l’Ukrainien n’a toujours pas trouvé le chemin des filets. La jeune pépite de 22 ans n’a pas de rôle fixe et se retrouve bazardée, à disputer les miettes en bout de rencontres la plupart du temps. Du temps, Mykhailo Mudryk en a encore devant lui-même si les supporters perdent patience.
Ces dernières semaines, plusieurs joueurs ont exprimé leur frustration même si l’équipe vit bien comparer à la saison dernière où le vestiaire était fracturé. The Mirror rapporte que Thiago Silva est resté "furieux" contre ses coéquipiers après le nul face aux Cherries tandis que Conor Gallagher a exprimé son agacement contre Enzo Fernandez, tout juste revenu d’Amérique du Sud. «Nous devons continuer ainsi, mais être plus tueurs dans la surface adverse. C’est ça le foot. Nous devons continuer parce que je pense que nous sommes performants sur le terrain, mais nous devons simplement tuer les opportunités lorsque nous les avons», expliquait quant à lui Axel Disasi, qui pointe du doigt le terrible manque d’efficacité des siens.
Selon les chiffres officiels de la Premier League, les Blues ont raté les 12 fameuses grandes occasions qu’ils ont pourtant créées jusqu’à présent. Un constat amer pour un club qui devra sans doute attendre le retour de certains cadres avant de retrouver des performances adéquates. En attendant et même si c’est encore loin, la fin d’année s’annonce d’ores et déjà éprouvante avec au menu : Arsenal (21/10), Brentford (28/10), Tottenham (6/11), Manchester City (12/11), Newcastle (25/11), Brighton (2/12) et Manchester United (6/12). L’horloge tourne dans le sud-ouest de Londres et il faut prendre des points, le plus vite possible dans les prochaines semaines pour s’éviter une situation ingérable.
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