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Mehdi Zeffane : « je ne peux pas me permettre de fermer des portes pour mon avenir »

Par Chemssdine Belgacem
8 min.
Mehdi Zeffane avec Clermont @Maxppp

Après deux saisons aux fortunes diverses avec Clermont, Mehdi Zeffane arrive en fin de contrat à la fin du mois avec le club auvergnat. Prouvant qu’il pouvait encore être utile en Ligue 1, le défenseur droit de 32 ans est prêt à écouter n’importe quelle proposition et aspire à être rappelé avec l’Algérie prochainement.

Foot Mercato : comment avez-vous vécu la descente de Clermont ?

Mehdi Zeffane : on a vécu une saison extrêmement compliquée avec Clermont. On n’est pas sorti une seule fois de la zone rouge en championnat. On n’a pas su faire ce qu’il fallait pour pouvoir maintenir le club en Ligue 1. On est déçus parce que le club était en plein développement et on aurait aimé qu’il reste en Ligue 1 pour qu’il s’y installe durant plusieurs années.

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FM : qu’est-ce qui vous a manqué pour vous maintenir ?

MZ : il nous a manqué beaucoup de discipline. Je pense que c’est l’une des premières choses qui nous a manqué. Au sein du groupe, dans la vie de tous les jours, comme sur le terrain, il nous a manqué beaucoup de discipline. De la chance aussi par moments. Là où l’année dernière ça faisait poteau rentrant, cette année, ça faisait poteau. Donc ça en fait partie aussi. Mais le premier mot qui me vient, c’est la rigueur et la discipline pour pouvoir se maintenir. Et également de la concentration pour pouvoir faire les efforts collectivement. Mais bon, je le mets dans la discipline évidemment au sens large, là où on a pêché pour pouvoir faire des matchs pleins. Voilà tout ce qui nous a manqué pour pouvoir se maintenir en Ligue 1, tout simplement.

FM : d’un point de vue personnel, quel bilan tirez-vous de votre expérience à Clermont plus globalement ?

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MZ : j’étais très satisfait de la saison dernière. On a réussi à rentrer dans l’histoire du club dès ma première saison en finissant 8e au classement. Le tout en ayant des résultats magnifiques, en allant gagner au Parc, en allant chercher des supers beaux résultats à l’extérieur. Malheureusement, ça s’est mal passé cette saison. J’ai quand même pu avoir du temps de jeu, m’exprimer et puis encore mieux apprendre à connaître Clermont. Je n’ai jamais triché, j’ai toujours donné le meilleur de moi-même sur mon passage à Clermont. Je souhaite le meilleur au club pour la suite.

«Je n’ai jamais abandonné»

FM : vous qui aviez disparu des radars à l’étranger, cela doit aussi être une belle réussite d’avoir pu montrer que vous étiez encore au niveau pour évoluer en Ligue 1.

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MZ : effectivement, j’étais parti à l’étranger quelque temps. Ça m’a fait du bien de revenir en France. Je voulais le faire, je voulais retrouver un projet Ligue 1, donc le projet clermontois m’a plu immédiatement. Concernant mon niveau à moi, je n’avais pas de doute. Je savais qu’une fois que j’étais prêt, il fallait aller montrer ce que je sais toujours faire en Ligue 1. Je n’avais pas trop de doute là-dessus. Maintenant, mon passage à Clermont m’a fait du bien pour me remettre sur le devant de la scène, pour remettre mon nom en Ligue 1 et refaire parler de moi.

FM : vous avez aussi pu montrer que vous pouviez être très utile sur un projet de plusieurs années…

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MZ : oui, pour ça, je suis content de mon passage à Clermont. Tout ça étant lié au projet du club qui était de l’aider à se maintenir et à rester à l’échelon supérieur. Malheureusement, ça s’est mal passé cette année, mais bien sûr que j’étais heureux de rejoindre la Ligue 1, assurément.

FM : pendant longtemps, vous avez bataillé pour le maintien avec l’Olympique Lyonnais. Vous êtes né dans la banlieue de Lyon, vous avez disputé vos premières minutes en Ligue 1 avec l’OL. Quel est votre rapport à l’OL et suivez-vous toujours l’actualité du club ?

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MZ : bien sûr, je suis toujours l’actualité du club. Je suis toujours en contact avec des personnes qui sont au club depuis des années. C’est un plaisir de pouvoir jouer contre Lyon, revoir les anciens collègues, les anciennes personnes qui travaillent là-bas. J’ai énormément de respect pour ce club qui m’a formé pendant des années et je le suivrai constamment.

«L’Algérie ? Je me tiens prêt»

FM : durant ta carrière, vous avez souvent été mis de côté avant de revenir au premier plan (Lyon, Rennes, Russie puis Clermont, pas de club). Où est-ce que vous puisez cette force de caractère et pensez-vous qu’elle peut encore vous servir à 32 ans ?

MZ : c’est mon caractère. Je pense que mon moteur, c’est de ne jamais abandonner tout en prenant du plaisir sur le terrain. Une carrière, c’est court, donc il faut tout donner pendant qu’on est encore sur le devant de la scène. C’est vrai qu’à Lyon, j’ai eu la chance de me lancer dans le grand bain, de jouer de beaux matchs, de participer à de belles compétitions, que ce soit la Ligue 1, la Coupe de la Ligue, la Coupe de France ou alors la Ligue Europa. Ensuite, avec Rennes aussi, où j’ai eu la chance de gagner un titre, de participer aussi à la Ligue Europa. On a fait un parcours aussi historique pour le club à cette époque. C’est vrai que j’ai eu des moments aussi un peu plus compliqué où j’ai été six mois sans club. Malgré ça, je n’ai jamais abandonné. Comme je vous ai dit, mon moteur, c’est de toujours travailler, toujours y croire. Et quand on me met sur le terrain, de montrer ce que je sais faire. Maintenant, à 32 ans, comme vous l’avez dit, je sais que j’ai acquis une certaine expérience que j’essaie de mettre en place sur le terrain et dans le vestiaire.

FM : vous avez également vécu de grands moments avec l’Algérie.

MZ : avec l’Algérie, j’ai eu la chance aussi de gagner l’une des meilleures compétitions qui existent avec la CAN en 2019. On avait fait un parcours exceptionnel. Ça restera gravé à jamais. On est rentrés aussi dans l’histoire à cette période-là. Comme je le répète, le parcours était vraiment époustouflant. Quand on regarde toutes les rencontres qu’on a faites pendant cette CAN, c’était quelque chose de vraiment grand à tous les niveaux. J’ai eu la chance, en plus, de pouvoir participer grandement à cette compétition. Donc, j’en suis fier.

FM : est-ce le meilleur souvenir de votre carrière ?

MZ : c’est le meilleur. J’ai eu la chance d’avoir de très bons souvenirs. Le parcours, la manière dont ça se déroule…ça nous sourit du début à la fin, que cela soit pour moi ou pour l’équipe. Ça m’a rendu fier, ainsi que ma famille et tout le peuple algérien. Ça m’a permis d’apprendre beaucoup sur moi. Ce n’est pas simple de remplacer un joueur comme ça en pleine compétition, surtout à un tel niveau.

«Pour mon avenir ? Je suis ouvert à tout.»

FM : vous n’avez plus été appelé avec l’Algérie depuis fin 2021. Continuez-vous d’y croire ?

MZ : le fait de porter le maillot de l’Algérie reste et restera un honneur à vie. Je pense que du temps qu’on joue et qu’on peut se montrer, on espère y aller. Après, le sélectionneur fait ses choix. Mais on se tient toujours prêt au cas où.

FM : quel est votre regard sur la sélection actuelle avec Vladimir Petkovic et avec une nouvelle génération qui va devoir tout prouver ?

MZ : je n’ai aucun doute sur le fait que l’Algérie va faire de grandes choses dans les prochaines années. Il faut laisser les choses se mettre en place avec le nouveau sélectionneur. L’Algérie est première de son groupe pour les qualifications à la prochaine Coupe du monde. Il y a un air nouveau qui est en train de s’installer. Il y a des jeunes qui arrivent, des anciens qui ne sont plus forcément appelés. La Fédération algérienne travaille bien. On a pu ramener beaucoup de binationaux, ce qui va renforcer l’effectif. J’espère qu’on va faire de belles choses.

«J’ai un intérêt concret d’un club d’Arabie saoudite»

FM : votre ancien compère Yassine Benzia a également été de retour au premier plan avec l’Algérie. Cela peut-il être un exemple pour vous ?

MZ : dans une sélection, généralement les groupes restent les mêmes. Selon les formes de chacun, certains sont rappelés et ont tout à prouver encore. C’est arrivé à des joueurs que je connais très bien avec l’Algérie. Je suis très content pour eux. Évidemment que ça m’inspire. Je serais tout aussi motivé pour montrer que j’aime défendre les couleurs de mon pays. Ça passe par de grandes prestations en club avant.

FM : vous êtes en fin de contrat dans quelques jours. Avez-vous un plan en tête pour votre avenir ?

MZ : par expérience, j’ai déjà été sans club, je n’ai pas envie de revivre ça une deuxième fois. Je suis en fin de contrat, je vais quitter le club. Je ne peux pas me permettre de fermer des portes. Je serais tout aussi heureux de rester en Ligue 1 que de relever un défi à l’étranger. Je suis très attentif à ce qui se fait dans le Golfe. Il y a des championnats de plus en plus attractifs, ça donne envie. Mais je reste ouvert à tout.

FM : vous l’avez mentionné : depuis quelques mois, l’Arabie saoudite est devenue une destination plus qu’attractive, est-ce que ça pourrait vous plaire comme défi avec la perspective de trouver un équilibre religieux, sportif et financier ?

MZ : ça me ferait réfléchir, c’est sûr. Je resterai à un haut niveau également, car de très bons joueurs jouent là-bas. C’est quelque chose qui peut faire pencher la balance. Je ne regarde pas que là-bas. Je veux juste jouer au haut niveau et prendre du plaisir sur le terrain. J’ai un intérêt concret d’un club d’Arabie saoudite. Je me laisse le temps pour réfléchir.

FM : trouver un club avant la préparation estivale est-il une nécessité pour vous ? Avez-vous une deadline ?

MZ : je vais attendre de faire le bon choix. C’est très important de faire la préparation avec un nouveau club pour s’acclimater au mieux. Pour mieux me préparer à ou aux saisons qui arrivent avec le club. Je n’ai pas de deadline. J’aimerais que cela ne prenne pas trop de temps non plus.

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