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FC Barcelone : le Barçagate, qu’est-ce que c’est ?

Ce lundi matin, la police catalane a perquisitionné les bureaux du Camp Nou, en même temps qu'elle arrêtait plusieurs anciens dirigeants du FC Barcelone, dont l'ex-président Josep Maria Bartomeu. Mais pourquoi tout ce remue-ménage ?

Par Max Franco Sanchez
3 min.
Un policier devant les bureaux du Camp Nou @Maxppp

Décidément, l'ombre de Josep Maria Bartomeu continue de planer au-dessus du Camp Nou et, malheureusement pour l'écurie catalane, cela risque de se prolonger dans la durée. Après avoir quitté ses fonctions en octobre dernier suite à une motion de censure lancée par les socios, celui qui a collectionné les casseroles est désormais entre les mains de la police catalane, aux côtés d'autres anciens dirigeants tels qu'Oscar Grau, directeur général, ou Jaume Masferrer, bras droit de Bartomeu. Une arrestation qui fait suite au scandale du Barçagate, dévoilé à la lumière du jour il y a tout juste un an par la Cadena SER. Une affaire qui avait beaucoup fait parler de l'autre côté des Pyrénées à l'époque et qui est depuis plusieurs mois entre les mains de la justice espagnole.

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Souvenez-vous, on avait appris que la direction barcelonaise avait enrôlé une société - I3 Ventures - afin de réaliser une série d'opérations et de manœuvres sur le web, et plus particulièrement sur les réseaux sociaux. Des comptes avaient été créés pour redorer le blason de l'état-major blaugrana et s'attaquer à diverses personnalités liées au club, considérées comme ennemies de la direction en place, ou du moins n'ayant pas une bonne relation avec celle-ci. Des joueurs comme Lionel Messi ou Gerard Piqué ont ainsi été visés, tout comme d'anciens joueurs à l'image de Xavi, Pep Guardiola et Carles Puyol, des opposants politiques comme Joan Laporta et Victor Font et même certains médias. Des campagnes de dénigrement et d'érosion d'image qui ont eu lieu en mai 2019, après l'élimination face à Liverpool en Ligue des Champions.

Une année marquée par la polémique

Des centaines de comptes avaient ainsi fleuri sur des réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook pour se moquer des individus cités ci-dessus. Ces memes pour troller les joueurs après des contre-performances, de la diffamation et bon nombre de procédés visant à nuire à tout ce beau monde et influencer l'opinion publique étaient en fait commandités par la direction barcelonaise. Diviser pour mieux régner tout en améliorant l'image de dirigeants à la réputation bien écornée. Jusqu'ici, rien d'illégal. Douteux et immoral, mais pas passible de condamnation. Là où le bât blesse, c'est que le Barça a utilisé de l'argent des caisses du club pour cette opération, avec cinq versements de 200.000€, et a tenté de maquiller tout ça pour que le conseil d'administration du club ne s'en aperçoive pas. Effectivement, les paiements d'en-dessous de ce montant de 200.000€ n'ont pas besoin d'être approuvés par ce dernier. Au delà des conséquences pénales pour les individus impliqués, cette affaire avait à l'époque créé un petit ras de marée en interne. Plusieurs dirigeants comme Emili Rousaud, vice-président, avaient démissionné, affirmant ne pas être au courant.

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Ce dernier avait ensuite fait comprendre que le montant des prestations avait été surévalué, ce qui est aussi en train d'être examiné par la justice. « Je pense que quelqu'un s'est servi dans la caisse. Si tu payes un million d'euros pour un travail qui en vaut 100.000€ sur le marché... C'est plutôt clair. Qui l'a fait ? Je ne sais pas, mais on peut avoir des doutes », avait-il lancé à RAC1 en avril. La polémique ne s'arrête pas là, puisqu'en juin, Bartomeu avait suspendu Noelia Romero, compliance officer du club qui avait commencé à mener une enquête interne et indépendante, en parallèle à celle de la justice, autour de cette affaire. Cette histoire a également beaucoup pesé dans la décision de Lionel Messi de quitter le club lors du dernier mercato estival. Et maintenant ? Alors que le nom du futur président du club sera connu le 7 mars, le secret de l'instruction de cette affaire sera levé le 10 mars. L'occasion d'avoir de nouveaux éléments sur cette polémique qui, si elle ne devrait pas avoir de conséquences néfastes pour le Barça en tant que club, risque de coûter cher à ses anciens dirigeants.

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