Sixième participation pour l'Iran qui n'aura manqué que deux des six dernières Coupes du monde. Devenu un représentant fiable du football asiatique, la formation perse tentera de briller au Qatar et d'enfin atteindre les huitièmes de finale de la compétition.
Le parcours de qualification et le groupe :
Qualifié en Coupe du monde en 2014 et 2018, l'Iran a réussi la passe de trois et sera bien au Mondial Qatari. L'équipe perse s'est toutefois fait peur à l'occasion de son entrée en lice au second tour des qualifications asiatiques. Dans le groupe C avec l'Irak, le Bahreïn, Hong Kong et le Cambodge, la Team Melli a notamment chuté contre les Irakiens (2-1) et le Bahreïn (1-0) malgré deux démonstrations face au Cambodge (14-0 et 10-0). Terminant premier avec un point d'avance sur l'Irak et trois sur le Bahreïn, l'Iran a atteint le tour suivant, une formalité. Devant terminer à l'une des deux premières places du Groupe A (Iran, Corée du Sud, Émirats arabes unis, Irak, Syrie et Liban) pour se qualifier en Coupe du monde, les Iraniens ont engrangé 7 victoires lors des 8 premiers matches pour y parvenir. Seul point noir, les confrontations avec la Corée du Sud (1-1 et défaite 2-0) qui entachent un peu cet excellent bilan. Placé dans le Groupe B de la Coupe du monde 2022, l'Iran débutera le 21 novembre contre l'Angleterre avant de défier le Pays de Galles (25 novembre) puis les États-Unis (29 novembre).
Les qualités et faiblesses
Avec le retour de Carlos Queiroz à la tête de la sélection et un temps de préparation bien court, il ne va pas falloir s'attendre à du football champagne avec l'Iran mais plutôt à ce qui a été réalisé au cours des précédentes années avec le Portugais. Un retour aux fondamentaux qui s'est ressenti lors des amicaux contre l'Uruguay (1-0) et le Sénégal (1-1) où la Team Melli a été accrocheuse. Comme son Égypte lors de la dernière Coupe d'Afrique des Nations, Carlos Queiroz va d'abord se concentrer à bien défendre et peut compter sur des cadres qu'il connaît bien. Comme il y a quatre ans, Alireza Beiranvand, Mahid Hosseini et Ehsan Hajsafi sont toujours titulaires. Une structure donc qui sera plus facile à adapter à ce qu'il veut faire puisque les années communes ont été nombreuses.
Au milieu de terrain, l'Iran ne va pas spécialement chercher à tenir le ballon et imposer son tempo et c'est pourquoi le rôle de Saeid Ezatolahi, déjà clef en 2018, sera précieux dans le travail sans ballon. Avec Ahmad Nourollahi, leur objectif sera de mettre dans les meilleures conditions possibles les talents offensifs. Ils sont nombreux à l'image de l'ailier Alireza Jahanbakhsh du Feyenoord mais surtout du duo Mehdi Taremi (FC Porto) - Sardar Azmoun (Bayer Leverkusen). Les deux hommes auront une grande pression puisqu'ils devront être les certitudes d'une équipe qui misera sur la solidité et la solidarité.
Le sélectionneur : Carlos Queiroz
Le prince de Perse est de retour ! Sélectionneur de l'Iran entre 2011 et 2019 où il a qualifié son équipe pour les Coupes du monde 2014 et 2018 mais a également atteint une demi-finale de Coupe d'Asie en 2019 en développant en parallèle le football local au niveau des équipes jeunes. Passé ensuite à la tête de la sélection colombienne où il a échoué, il a atteint une finale de Coupe d'Afrique avec l'Égypte en février dernier. Il s'est incliné contre le Sénégal avant d'échouer en barrages de la Coupe du monde contre le même Sénégal un peu moins de deux mois plus tard. Successeur de Dragan Skocic, Carlos Queiroz sera accompagné lors de la Coupe du monde par Roger De Sá, qui était son adjoint avec l'Égypte. Après deux éliminations honorables en Coupe du monde lors de la phase de poules, l'Iran et Carlos Queiroz veulent enfin accéder aux huitièmes de finale.
La star : Mehdi Taremi
Si Sardar Azmoun est le joueur le plus connu portant le maillot iranien, la question devient de moins précise puisque Mehdi Taremi impressionne à Porto. Dans sa troisième saison avec le club portugais, le natif de Bushehr se bonifie tel le bon vin et comptabilise pas moins de 9 réalisations et 7 offrandes avec Porto en 13 matches disputés. Efficace devant le but et prenant de plus en plus de poids en club, il n'est pas en reste en sélection avec 7 buts et 5 offrandes sur les 13 derniers matches. Positionné ailier gauche dans un 4-1-4-1 par Carlos Queiroz, il dispose d'un état d'esprit irréprochable et d'un comportement de leader qui en fait l'un des symboles de cette équipe iranienne. À 30 ans, il arrive dans la meilleure période de sa carrière pour le grand bonheur des Iraniens.
L'attraction : Sardar Azmoun
Avec Mehdi Taremi (FC Porto), Sardar Azmoun (27 ans) sera l'un des deux principaux talents de l'Iran lors de cette compétition. Les deux hommes qui vont se retrouver au sein de l'attaque de la Team Melli vont devoir trouver une certaine complicité. Pour Sardar Azmoun, cette Coupe du monde sera un défi. Sorti d'un passage excellent au Zenit entre l'hiver 2019 et l'hiver 2022, il a plus de mal avec le Bayer Leverkusen qu'il a rejoint il y a moins d'un an (22 matches, 1 but et 3 offrandes). En sélection, il reste sur une dynamique plutôt solide avec 13 buts et 4 offrandes en 19 matches depuis la dernière Coupe d'Asie (où il avait brillé avec 4 buts et 1 offrande en 6 matches). Ce Mondial se fera aussi sous un signe politique pour l'Iran alors que des manifestations secouent le pays et que Mahsa Amini a notamment été tuée pour "port inapproprié de vêtements" vu qu'elle ne portait pas de voile. Sardar Azmoun avait condamné les agissements de son gouvernement : «je n'ai pas peur d'être évincé. Honte à vous d'avoir si facilement tué le peuple et vive les femmes d'Iran.» De l'aventure en Coupe du monde, Sardar Azmoun aura certainement une source de motivation supplémentaire lors de cette compétition.
La liste provisoire de 30 joueurs :
Gardiens : Amir Abedzadeh (Ponferradina), Alireza Beiranvand (Persepolis), Payam Niazmand (Sepahan), Mohammad Reza Akhbari (Tractor) et Hessein Hosseini (Esteglhal)
Défenseurs : Majid Hosseini (Kasimpasa), Hossein Kanaanizadegan (Al-Ahli), Morteza Pouraliganji (Persepolis), Shoja Khalilzadeh (Al-Alhi), Saman Fallah (Paykan), Milad Mohammadi (AEK Athènes), Omid Noorafkan (Sepahan), Ehsan Hajsafi (AEK Athènes), Abolfazl Jalali (Esteghlal), Sadegh Moharrami (Dinamo Zagreb), Rouzbeh Chesmi (Esteghlal) et Ramin Rezaeian (Sepahan)
Milieux : Milad Sarlak (Persepolis), Saeid Ezatolahi (Vejle), Omid Ebrahimi (Al-Wakrah), Ahmad Nourollahi (Shabab), Ali Karimi (Kayserispor) et Saman Ghoddos (Brentford)
Attaquants : Mehdi Torabi (Persepolis), Vahid Amiri (Persepolis), Alireza Jahanbakhsh (Feyenoord), Ali Gholizadeh (Charleroi), Mehdi Taremi (Porto), Sardar Azmoun (Bayer Leverkusen) et Karim Ansarifard (Omonia)